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LA CRISE DE LA DÉMOCRATIE EN FRANCE (1932-1939) - HISTOIRE

Publié le 22/02/2012

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Introduction : La crise économique n'atteint la France qu'en 1931 et reste bénigne ; mais les réactions qu'elle suscite se combinent avec les prises de position provoquées par les crises politiques extérieures pour diviser le pays en clans dont l'affrontement ébranle le régime. I. La démocratie libérale en péril (1932-1936). A. La crise économique. — Dès 1930 baisse des prix agricoles. La vraie crise survient après la dépréciation de la livre et des monnaies solidaires : prix français surévalués, fléchissement des exportations, augmentation des importations. — Chute de la production industrielle ; 270 000 chômeurs en 1932. — Balance des paiements déficitaire (baisse des revenus du tourisme et des capitaux). — Budget déséquilibré par diminution des recettes.
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« B.

Les réalisations du ministère Léon Blum (4 juin 193620 juin 1937).Blum forme un cabinet radical et socialiste ; refus des communistes de participer.

Double programme :- reconstruction sociale, amélioration de la conditionouvrière ;- lutte contre la crise par l'augmentation du pouvoir d'achat et le rajustement de la production à la consommation(cf.

New Deal).• Accords Matignon (7 juin) entre représentants patronaux et ouvriers réunis à la présidence du conseil (HôtelMatignon) : élaboration de conventions collectives fixant par secteurs professionnels les conditions du travail(salaires augmentés de 7 à 15 %, semaine de 40 heures, congé payé annuel de douze jours ouvrables).• En faveur des paysans : Office du blé (août 1936) qui achètera le blé à prix indexé garanti.• Pour diminuer l'emprise du capital privé sur les secteurs vitaux de l'économie : modification du statut de la Banquede France (tous les actionnaires admis à l'Assemblée générale ; Conseil de régence remplacé par un Conseil généralen majorité nommé par le gouvernement ; 24 juillet) ; nationalisation d'usines d'armement et, dans un but derenflouement, des chemins de fer en une S.N.C.F., dont l'Etat possède 51 % des actions. C.

Les obstacles.a.

Grèves, avec occupation d'usines, dès le début de juin ( = surenchère communiste, affirmation de force desouvriers, pression dans la discussion des conventions collectives) ; b.

Hostilité du patronat, qui se regroupe dans le C.N.P.F.

(Conseil national du Patronat français), et relève les prixde 70 % pour « compenser » la hausse des charges salariales de 27 à 44 % : aggravation du déficit commercial. c.

Inflation après abandon des décrets-lois d'économie : 10 milliards d'avances de la Banque à l'État.

Dévaluationinévitable : 1er octobre 1936, franc compris entre 43 et 49 mg d'or ; création d'un Fonds de stabilisation pour lemaintenir à l'intérieur de ces limites par achat et vente de devises. d.

Agitation politique : ligues dissoutes le 18 juin 1936, reconstituées en partis politiques (Parti social français —Croix de Feu) ; bagarres à Clichy entre P.S.F.

et communistes (5 morts) ; grèves de protestation communistes,dirigées aussi contre la politique extérieure conciliante de Blum. e.

Nouvelle menace sur le franc : déficit de la balance des paiements et spéculations contre la monnaie.Blum démissionne le 21 juin 1937, le Sénat lui refusant les « pouvoirs spéciaux » pour la défense du franc.Il a restitué à l'ouvrier sa dignité, mais il a manqué d'audace dans la réforme nécessaire des structures capitalistes,d'où son échec. III.

La liquidation du Front populaire (1937-1939). Le Front populaire n'a pas résorbé la crise, il l'a seulement atténuée ; il a entretenu une agitation politique que latension internationale (menaces sur la Tchécoslovaquie, mars 1938) ne permet plus de tolérer.

Les radicaux leliquident en se séparant des socialistes. A.

Les deux ministères Chautemps et le ministère Blum : une transition.— Un premier ministère Chautemps (22 juin 193714 janv.

1938), avec participation socialiste et soutien communiste,tente, par une nouvelle dévaluation, de combler la différence croissante entre prix français et prix étrangers.

Maisnouvelle hausse du coût de la vie, qui annule les augmentations de salaires ; nouvelles grèves ; nouvellesspéculations contre le franc ; rupture entre Chautemps et Blum qui réclame le contrôle des changes.— Un deuxième ministère Chautemps, sans socialistes, échoue ; Blum relance un nouveau ministère de frontpopulaire que le Sénat renverse sur le projet d'impôt sur le capital.Fin du Front populaire : les radicaux se retournent vers les modérés pour former une majorité orientée à droite. B.

Le ministère Daladier (9 avril 1938) : une rupture.— Formé de radicaux, de socialistes indépendants, de modérés (Paul Reynaud), il satisfait les milieux d'affaires,rassure l'opinion que la situation internationale commence à angoisser.— Politique de stabilisation : dernière dévaluation (5 mai 1938), qui équilibre prix français et étrangers (francrattaché à la livre et non plus à l'or) ;et de redressement : décrets-lois de novembre 1938 (autorité acquise par Daladier après Munich) assouplissant laloi de 40 heures (heures supplémentaires possibles) ; économies budgétaires.— Échec d'une grève générale de protestation de la C.G.T.

à la fois contre ces mesures (contraires à l'esprit duFront populaire) et contre Munich.

Gouvernement consolidé.

Il peut envisager même une politique d'avenir : Code dela famille, pour encourager la natalité, renforcement des moyens militaires. Conclusion : A la veille de la guerre, la démocratie libérale a survécu en France • grâce au républicanisme de la petite bourgeoisie radicale, qui a fait front contre la réaction en 1934-1937, contrele communisme en 1937-1939;• grâce à la sagesse des communistes, qui hésitent à engager le combat contre le capitalisme par crainte dufascisme ;• grâce à la pusillanimité des chefs de la droite pseudo fasciste ;• grâce à l'atténuation des effets de la crise par la faiblesse de la natalité qui les rend plus supportables aux. »

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