La stèle du Satrape

La stèle du Satrape est une dalle en granit noir finement gravée de 1,85 m de hauteur sur 1,18 m de largeur. Depuis sa découverte dans la mos-quée Cheikhoun au Caire, elle figure dans les collections du musée des Antiquités de la ca¬pitale égyptienne. Le cintre de la stèle est divisé en deux scènes symétriques. Alexan¬dre Aigos y apparaît dans le rôle du pharaon, coiffé d'une perruque et vêtu du pagne traditionnel. Dans la partie droite, il présente un plateau d'offrandes à la déesse Ouad-jyt, « maîtresse de Pé et de Dep, oeil de Rê, maîtresse du ciel, souveraine de tous les dieux », qui, en tant que divi¬nité tutélaire de la Basse-Égypte, arbore la couronne rouge du Sud. Dans la partie gauche, le roi présente le si¬gne de la campagne, symboli¬sant une donation foncière, au dieu Horus à tête de fau¬con vengeur de son père, maî¬tre de Pé, grand dieu, maître du ciel, doué de vie ». Ces deux divinités régnaient sur la ville de Bouto (Pé et Dep) dans le Delta, et leur présence Entre 323 et 306 avant le Christ, Ptolémée, an¬cien général d'Alexan¬dre le Grand, se voit at¬tribuer la satrapie (pro¬vince) d'Égypte. Un cé¬lèbre document hiéro¬glyphique, la stèle du Satrape, constitue un té¬moignage privilégié sur cette période qui pré¬lude à la fondation de la dynastie des Ptolémées.