L'Afrique du sud dans les années 1970 (histoire et géographie)

« 1.

Un Etat en forme de camp retranché Sur l'autre rive du Zambèze 1.

Quand la Rhodésie du Nord accède en 1964 à l'indépendance sous le nom de Zambie, la grande vague de la décolonisation africaine atteint son point le plus austral.

Au-delà du fleuve Zambèze, si l'on ajoute à l'Afrique du Sud, la Rhodésie du Sud et les possessions portugaises voisines, il reste encore 30 millions d'Africains noirs à émanciper.

Barricadés dans leur camp retranché, les Afrikaners blancs font régner l'apartheid, la loi de la séparation.

2.

Descendants de calvinistes hollandais et de huguenots français arrivés au XVIIe siècle, ils forment 55 % de la population blanche de la République sud-africaine, dont le reste est surtout d'origine britannique.

Dans le passé, les deux communautés se sont livré une guerre sans merci: la guerre des Boers, qui s'est terminée par la victoire britannique et la création d'une nation commune.

3.

Il s'agit en réalité d'une affaire tripartie.

Quand les Boers - les paysans - remontent du Cap vers l'Orange et le Transvaal, les Bantous d'Afrique centrale effectuent, eux, une poussée vers le sud.

En· 1970, la population de la République compte près de 20 millions d'habitants: plus de 3 700 000 Blancs (Afrikaners et Britanniques), 13 millions de Noirs, près de 2 millions de métis du Cap {les "colou­ reds ») et quelque 600 000 Asiatiques, essentiellement des Indiens venus travailler dans les plantations à la fin du XIXe siècle.

Les Franco-hollandais marquent leur intention de demeurer sur cette terre en se dénommant « Afrikaners », ce qui dans leur langue, l'afrikaans, dérivé d'un dialecte germanique, signifie " africain ...

Le règne du cc boss " 1.

"L'apartheid», qui caractérise la politique sud-africaine, se fonde sur deux principes: a) la différenciation provenant de la diversité de race et/ou de couleur (et/ou de niveau de civilisation) en opposition avec la politique d'assimilation; b) la sauvegarde de l'identité de chaque groupe et son développement séparé, selon sa nature, ses traditions et ses facultés, par opposition à la politique d'intégration.

Cette définition, extraite du dictionnaire afrikaans de 1950, condense les postulats de la ségrégation.

2.

Depuis l'arrivée des premiers Blancs, la discrimination raciale règne en Afrique du Sud.

Bien avant que les nationalistes afrikaners prennent le pouvoir en 1948, les lois du dominion britannique la consacraient.

Le maréchal lan Smuts, qui fut l'ennemi des nationalistes, ne pensait guère de manière différente en 1917 quand il disait déjà: « La tendance en Afrique du Sud est de donner aux indigènes des institutions sépa­ rées, car on ne saurait gouverner Blancs et Noirs dans le même système.

Ces derniers doivent avoir des institutions différentes, bien que toujours basées sur l'autonomie.

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