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Les grandes étapes de la coexistence pacifique (1955- 1962) - Histoire

Publié le 17/01/2022

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L'expression de « coexistence pacifique » correspond à une phase intermédiaire dans la confrontation entre les deux blocs, née en 1947, et la détente entre l'Est et l'Ouest, à partir de 1962. C'est une période pendant laquelle alternent des moments de tension et de rapprochement entre Américains et Soviétiques. Cette notion signifie également le passage d'un monde bipolaire à un univers politique multipolaire avec l'émergence du tiers monde. Autrement dit, la coexistence pacifique est un concept central pour comprendre cette phase particulière des relations internationales entre les deux blocs d'une part, et entre pays riches et pays sous-développés d'autre part. Par ailleurs, le découpage chronologique de cet épisode de la guerre froide permet de cadrer une série de faits historiques allant de l'année 1955 (Traité avec l'Autriche, conférence de Bandoeng), à l'année 1962 (crise de Cuba). Cette période voit apparaître de nouveaux leaders sur la scène internationale comme Kennedy ou Nasser, par exemple. De la même manière, le couple Kennedy-Khrouchtchev marque la fin de la période étudiée et s'illustre au moment des crises de Berlin et de Cuba. Enfin, l'expression de tiers monde a été créée par l'économiste et démographe français, Alfred Sauvy, dans un article de L'Observateur du 14 août 1952 : «Ce tiers monde, ignoré, exploité, méprisé, comme le tiers État, veut lui aussi être quelque chose.»
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« cette question et renforcent leur influence dans les pays arabes. L'idée d'une coexistence pacifique n'est pas étrangère au développement des armes nucléaires tant aux E.U.

qu'enU.R.S.S.

En effet, cette période, qui constitue une étape importante de la guerre froide, entretient la psychose d'unconflit atomique entre les deux Grands.

Les Soviétiques soupçonnent les Américains de vouloir déclencher unetroisième guerre mondiale.

Quant aux Américains, ils vivent dans la hantise d'une attaque de l'Armée rouge enEurope.

Dans ces conditions, les deux camps mettent en place tout un arsenal nucléaire en prévision d'un éventuelconflit.

L'un des épisodes marquants de cette surenchère militaire a lieu le 25 novembre 1955, lorsque l'on apprendune nouvelle expérimentation nucléaire en U.R.S.S.

Les E.U.

annoncent, à leur tour, de nouveaux essais pour leprintemps suivant.

Toutes les conférences sur le désarmement sont des échecs. Sur un plan stratégique, l'idée est que le bouclier atomique a un effet dissuasif sur d'éventuels agresseurs.Toutefois, cette vision, qui correspond à un conflit généralisé, n'est pas tout à fait exacte.

En effet, les Américainsenvisagent l'hypothèse d'une guerre nucléaire localisée au théâtre européen.

Cette stratégie est connue sous lenom de code de S.H.A.P.E 345.

En définitive, le développement des forces atomiques oblige les deux blocs àréfléchir sur les conséquences particulièrement meurtrières d'une guerre entre eux et les pousse à rechercher, àchaque fois, des arrangements plutôt qu'un affrontement direct.

En ce sens, on peut parler d'un « équilibre de laterreur ». Les Soviétiques sont conscients du danger, mais ils attendent une occasion historique précise pour relancer l'idéed'une coexistence pacifique entre tous les peuples.

Celle-ci leur est donnée lors du XXe congrès du P.C.U.S., enfévrier 1956.

Cette date est importante car elle marque le point de départ du processus de déstalinisation.

Stalinemeurt en 1953 ; Khrouchtchev, qui lui succède, engage son pays dans la voie de la libéralisation.

Dès 1955, lesSoviétiques avaient fait un geste en direction des Occidentaux, en ratifiant le Traité sur la souveraineté del'Autriche (15 mai).

Mais, Khrouchtchev décide de se faire l'artisan de la coexistence pacifique pendant le XXecongrès.

Quelle est sa thèse ? Pour lui, les guerres sont évitables entre systèmes économiques et sociauxdifférents, à cause de l'arme atomique.

Son objectif tactique, sous-jacent à ce discours, est de transformerl'économie de l'Union soviétique afin de déplacer la lutte idéologique sur le terrain technologique ; d'où la nécessitéde prôner une politique de paix et de sécurité.

Toutefois, la nouvelle orientation politique du Kremlin se traduit en find'année pat des désordres en Hongrie où l'insurrection est anéantie au mois de novembre.

L'Occident ne réagit pas,laissant les Soviétiques régler ce problème dans leur zone d'influence. [Transition]Le bilan de cette courte période est mitigé dans la mesure où les « crises mineures » de Suez et de Budapestdémontrent bien l'entente tacite des deux Grands et leur volonté de se partager les principales zones d'influencedans le monde.

Toutefois, le principe de la coexistence pacifique, qui continue de s'appliquer par la suite, entre alorsdans une nouvelle phase que l'on peut qualifier d'apprentissage. [Partie II.

L'apprentissage de la coexistence pacifique (1957-1959).]La coexistence pacifique ne signifie pas l'abandon par les deux Grands de leurs zones d'influence respectives.

Bienau contraire ! La stratégie consiste à tester son adversaire dans différents domaines afin d'éprouver son degré derésistance.

Quels sont les enjeux de cette lutte entre Américains et Soviétiques ?Le 5 janvier 1957, le président américain Eisenhower expose aux représentants du Congrès sa doctrine sur leProche-Orient, élaborée en collaboration avec le secrétaire d'État J.

Foster Dulles.

Les Américains souhaitentreprendre l'initiative dans cette région du monde, après les nombreux succès de Nasser suite à l'affaire du canal deSuez.

La résolution qui est mise au vote donne au président Eisenhower le pouvoir d'intervenir en cas d'attaque surun pays du Moyen-Orient.

Elle comporte également le droit de distribuer aux pays arabes qui le souhaitent une aidefinancière substantielle.

L'objectif est d'attirer vers les E.U.

le maximum de pays arabes et de les éloigner de l'Égypted'une part et de l'U.R.S.S.

d'autre part.

En outre, le pacte de Bagdad lie l'Irak, la Turquie, le Pakistan et l'Iran à laGrande-Bretagne.

De l'autre côté, l'Égypte et la Syrie reçoivent des armes de l'U.R.S.S.Khrouchtchev déplace alors la confrontation sur le plan technologique.

Ainsi, le 4 octobre 1957, les Soviétiqueslancent leur premier satellite artificiel, Spoutnik 1, suivi d'un second, le mois suivant.

Les Américains, à leur tour,lancent leur premier engin spatial, Explorer 1, le 31 janvier 1958.

Toutefois, ces expériences scientifiques ne sontpas dénuées d'arrière-pensée militaire.

En effet, la conquête de l'espace exige des fusées particulièrementpuissantes, de type intercontinental, si bien que les territoires deviennent vulnérables sur le plan militaire.

La courseaux armements prend donc une nouvelle dimension.

Cette surenchère technologique oblige, toutefois, les deuxgrandes puissances à trouver des arrangements.

Une entente implicite apparaît au sujet du duopole de l'armeatomique.

Par ailleurs, la conquête de l'espace place les territoires des deux Grands dans une situationd'interdépendance.

D'où l'idée d'une normalisation des rapports entre l'Est et l'Ouest.

Mais, le rapprochementsoviéto-américain au sujet du désarmement ne se fait pas simplement.

Lors du voyage de Khrouchtchev aux E.U.,en septembre 1959, il est convenu avec Eisenhower de l'ouverture, l'année suivante, d'une conférence à Paris, surcette question.

Cette conférence échoue à cause d'un avion espion américain « U2 » abattu par les Soviétiques au-dessus de leur propre territoire.

Mais, la raison de cedésaccord est ailleurs, notamment dans la difficile question du statut de Berlin.. »

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