Les Hittites: un peuple mystérieux

« tablettes en terre cuite couvertes d'écriture cunéiforme: c'était les lettres diplomatiques de l'époque.

Ces lettres émanaient d'importants souverains étrangers et étaient adressées au pharaon Aménophis III et à son fùs Akhénaton.

Au cours de cette période de l'histoire, cinq grands royaumes rivalisaient en puissance et en richesse: l'Egypte , l'Assyrie, la Babylonie, le Mitanni et le royaume des Hittites.

Mais l'Egypte occupait incontestablement la première place.

En effet, une grande partie des lettres retrouvées sont des offres d'amitié ou d'allégeance que les autres pays lui envoyaient.

L'assyro-babylonien devait être la langue diplomatique en usage, car toutes les tablet­ tes sont rédigées dans cette langue, en écriture cunéiforme.

Quelque vingt ans plus tard, on découvrit plus de onze mille tablettes en argile couvertes de signes cunéiformes dans les vestiges d'Hattousas, l'ancienne capitale hittite.

On y trouva des textes rédigés en six langues, dont le baby­ lonien et le hittite.

Cette diversité de langues démontre qu'au moins six tribus différentes étaient groupées sous la domination générique de Hittites .

On découvrit également une écriture hiéroglyphique hittite, très probablement ins­ pirée de l'écriture égyptienne et que l'on réussit à décryp­ ter sans trop de peine, grâce à la découverte, en 1947, d'une inscription bilingue, en phénicien et en hittite hié­ roglyphique.

Au fù des ans, des milliers d'autres tablettes en terre cuite ont été trouvées dans divers sites, telles que les archives des marchands assyriens, comprenant des contrats et de la correspondance ayant trait aux échanges commerciaux.

L'art hittite constitue aussi une importante source d'infor­ mation sur l'histoire et la vie sociale et culturelle de ce peu­ ple.

La sculpture se limita à quelques reliefs gravés sur des parois rocheuses ou sur des édifices.

Les représentations de divinités et de souverains nous montrent comment les Hittites s'habillaient, mais on a retrouvé peu de peintures de cette époque.

Ce qui frappe surtout dans l'analyse de l'ensemble des ves­ tiges hittites exhumés, c'est le nombre de fortifications que comptait le pays.

Elles étaient nécessaires pour protéger ce peuple constamment en guerre, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières du royaume.

Elles servaient également de point de départ aux expéditions que les Hitti­ tes organisaient.

D'importants mouvements de population s'organisèrent dans la vallée du Danube aux environs de l'an 1400 av.

J.-C.

Certains groupes se dirigèrent vers le sud-est et chassèrent des tribus établies sur la côte orien­ tale du bassin méditerranéen.

Celles-ci émigrèrent à leur tour et, vers 1200 av.

J.-C., firent des incursions en Egypte et sur les territoires hittites.

Ramsès III réussit à arrêter ces envahisseurs à l'embouchure du Nil, mais ils pénétrèrent néanmoins dans le royaume hittite et détruisirent tout sur leur passage.

Seules quelques villes du nord de la Syrie sur­ vécurent à ce cataclysme.

Toute trace de civilisation hittite disparut vers 700 av.

J.-C., et les Assyriens annexèrent les derniers bastions de ce qui avait été un fier royaume de conquérants.

Ci -dessous: Relief figurant des soldats hittites.. »