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commentaire de la fin de ''le rouge et le noir'' de stendhal

Publié le 29/05/2013

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Explication d'après N.Billot, professeur                               Sous titré « Chronique de 1830 «, Le Rouge et le noir raconte l'ascension sociale de Julien Sorel, archétype de l'ambitieux , jeune homme  pauvre gravissant les échelons sous la monarchie conservatrice et ultra de la Restauration. Le roman est traversé par deux figures féminines essentielles sur qui s'appuie Julien pour parvenir, Mme de Rênal et Mathilde de La Mole, la petite aristocrate de province auprès de qui Julien teste des sentiments amoureux calculés, et la grande aristocrate parisienne, fantasque et libre. En cette fin de roman, Julien vit ses derniers instants avant d'être exécuté pour avoir tiré sur Mme de Rênal qui avait cherché à contrecarrer ses plans parisiens. Le temps d'emprisonnement fut bénéfique pour lui faire prendre conscience de ceux sentiments, une révolte sociale profonde qu'il retranscrit dans son long discours aux jurés, et l'amour réel pour Mme de Rênal. Dans la dernière page, les deux maîtresse sont réunies et vivent différemment l'épreuve ultime. Stendhal donne ainsi, à travers les deux réactions, une lecture éclairante du roman ;   Là se situe la lecture de l'extrait                               La fin de Le Rouge et le noir appartient aux exemples notoires de dénouements fermés. Nous verrons comment le destin des personnages principaux, par des tonalités d'émotions et des mises en scène spécifiques, donne à l'intrigue amoureuse du roman une nature tragique, où Stendhal laisse percer sa perception personnelle du romantisme.                               La construction du passage s 'établit sur des ellipses ou des parataxes : l'arrivée de Mathilde au 3e § est consécutive d'une mort de Julien non dite ; à cet euphémisme répond un long développement sur la cérémonie mortuaire, qui isole inversement le dernier § sur la mort de Mme de Rênal. Ces effets de juxtaposition concourent à renforcer le pouvoir d'un narrateur omniscient certes, mais dont la place est souvent perfide.                                 La 1ère phrase de notre passage suit la demande formulée à Fouqué, ancien ami séminariste de Julien, de mettre Mme de Rênal et Mathilde dans la même voiture lancée au galop des chevaux (« Elles tomberont dans les bras l'une de l'autre, ou se témoigneront une haine mortelle. Dans les deux cas, les pauvres femmes seront un peu distraites de leur affreuse douleur. «) Julien conçoit toutes les dispositions testamentaires nécessaires. L'union des deux femmes se concrétise dans notre 1ère phrase. Le verbe « exige[r] « confère à Julien un statut de maître dont le corollaire est le «  serment « de Mme de Rênal, ce qui marque leur lien fort : que Mme de Rênal «  donne des soins au fils de Mathilde « témoigne moins de la protection de Julien sur ses amours parisiennes que du souci de préserver la vie de celle qu'il aime réellement , en jouant sur sa fibre maternelle, connue dès les débuts du roman. L'adresse directe à Mme de Rênal fait du « fils de Mathilde « un pur prétexte, la tournure périphrastique étant une litote pour ne pas dire « mon fils «. Julien délègue la charge de la vie à celle en qui il a une vraie confiance par-delà la mort, comme plus tard La Sansévérina élèvera le fils de Fabrice et de Clélia dans La Chartreuse de Parme. L'absence de réponse de Mme de Rênal vaut pour accord.                               C'est la 1ère ellipse du passage, accentuée par une analepse, « un jour « reportant à une antériorité non précisée. La volonté de Julien se manifeste auprès de Fouqué, dissociant l'amour d'une réflexion plus intime, philosophique et passionnée. Mais l'amour pour Mme de Rênal transparaît dans le choix de « reposer « à Verrières, nouveau retour au début du roman. L'interrogation délibérative « Qui sait ? « surprend chez un ancien séminariste : le doute exprimé par Julien (« peut-être «) sur une forme de vie sensible après la mort traduit les questions mêlées de l'athée qu'est Stendhal et du héros romantique qu'est Julien ; la focalisation sur ses « sensations « justifie une perception romantique où le seul lien entre les deux mondes se fait par l'amour. La tournure litotique «  J'aimerais assez « ouvre une série de termes euphémistiques, signes de la présence distanciée du narrateur ; l'anaphore du verbe « reposer «, avec la précision sur le « mot «, euphémise la réalité de la mort perçue communément comme un sommeil réparateur après une vie complexe ;                             Le choix de la « petite grotte de la montagne « identifiée par le démonstratif « cette « renvoie encore au début du roman (I,2 : «Ici, dit-il, avec des yeux brillants de joie, les hommes ne sauraient me faire du mal.[...] La tête appuyée sue les deux mains, Julien rest...

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« leur lien fort : que Mme de Rênal « donne des soins au fils de Mathilde » témoigne moins de la protection de Julien sur ses amours parisiennes que du souci de préserver la vie de celle qu’il aime réellement , en jouant sur sa fibre maternelle, connue dès les débuts du roman.

L’adresse directe à Mme de Rênal fait du « fils de Mathilde » un pur prétexte, la tournure périphrastique étant une litote pour ne pas dire « mon fils ».

Julien délègue la charge de la vie à celle en qui il a une vraie confiance par-delà la mort, comme plus tard La Sansévérina élèvera le fils de Fabrice et de Clélia dans La Chartreuse de Parme .

L’absence de réponse de Mme de Rênal vaut pour accord. C’est la 1 ère ellipse du passage, accentuée par une analepse, « un jour » reportant à une antériorité non précisée.

La volonté de Julien se manifeste auprès de Fouqué, dissociant l’amour d’une réflexion plus intime, philosophique et passionnée.

Mais l’amour pour Mme de Rênal transparaît dans le choix de « reposer » à Verrières, nouveau retour au début du roman.

L’interrogation délibérative « Qui sait ? » surprend chez un ancien séminariste : le doute exprimé par Julien (« peut-être ») sur une forme de vie sensible après la mort traduit les questions mêlées de l’athée qu’est Stendhal et du héros romantique qu’est Julien ; la focalisation sur ses « sensations » justifie une perception romantique où le seul lien entre les deux mondes se fait par l’amour.

La tournure litotique « J’aimerais assez » ouvre une série de termes euphémistiques, signes de la présence distanciée du narrateur ; l’anaphore du verbe « reposer », avec la précision sur le « mot », euphémise la réalité de la mort perçue communément comme un sommeil réparateur après une vie complexe ; Le choix de la « petite grotte de la montagne » identifiée par le démonstratif « cette » renvoie encore au début du roman (I,2 : »Ici, dit-il, avec des yeux brillants de joie, les hommes ne sauraient me faire du mal.[…] La tête appuyée sue les deux mains, Julien resta dans cette grotte plus heureux qu’il ne l’avait été de la vie, agité par ses rêveries et par son bonheur de liberté.

») ; c’est aussi un écho des lieux tourmentés et sauvages qu’affectionnent les romantiques, comme déjà Saint-Preux dans La Nouvelle Héloïse de Rousseau.

La « grotte », lieu d’une vie primitive, corrobore l’idée d’une nature-mère, faisant douter de l’existence de toutes choses au-delà.

Le rappel des moments passés dans la grotte relève de confidences et peut donc se taire : « je te l’ai conté », par le choix d’un verbe de narration, se place à la limite entre réalité et fiction.

Toute cette phrase marquée par une évocation itérative qui contribue à faire de la grotte un lieu référentiel et sentimental, résume le roman et le caractère de Julien ; elle est imprégnée de signes de romantisme : « retiré », « nuit »,. »

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