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Commentaire rousseau

Publié le 11/04/2021

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rousseau

?Dans la lignée de la tradition socratique du « Connais-toi toi-même », l?écriture d'une autobiographique permet à l?écrivain de traiter de sa vie en adoptant souvent une démarche introspective tout en suivant l'ordre chronologique des événements. L'auteur qui est donc narrateur personnage, s?engage à être sincère et fait du lecteur le témoin et le juge de son existence. On considère l??uvre Les Confessions (1782-1789) de Jean Jacques Rousseau comme la déclaration d?indépendance d?un genre nouveau bien que d'autres avant lui ont écrit des ?uvres proches de l'autobiographie. On songe aux Confessions (397-401) de saint Augustin et surtout aux Essais (1580, 1588 et, posth., 1595) de Montaigne qui écrivait : « Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre ». L??uvre de Rousseau se devise en 12 livres, écrit de 1765 jusqu?à 1770. En écrivant Les Confessions, le philosophe, rédige son propre plaidoyer, qui doit l?absoudre des accusations injustes qu?on porte contre lui. Dans son préambule, Rousseau passe un pacte avec son lecteur en lui déclarant explicitement son identité et en s'engageant à dire la vérité sur lui-même. Le livre III, est la période de son adolescence. Après la mort de Mme de Vercellis, Rousseau a trouvé une place de valet à Turin chez un grand seigneur, le Comte de Gouvon. Celui-ci est secrètement amoureux de Mademoiselle de Breil la petite fille du comte. Mais la distance sociale l?empêche de faire connaître ses sentiments. Lors d?un grand dîner aristocratique que Rousseau observe de sa position de laquais, une occasion de faire valoir son savoir se présente à lui. Par son écriture, Jean-Jacques Rousseau reconstruit son passé comme il l?explique dans son préambule « un homme dans toute la vérité de la nature ». Il est intéressant de se demander : en quoi les caractéristiques de cette scène dessinent elle à la fois le portrait du jeune Rousseau, mais aussi celui de l?écrivain au moment d?écriture ? Afin de répondre à cette question, il conviendra d'analyser le récit théâtral de cette rencontre amoureuse. Puis, nous verrons que les circonstances de cette scène constituent une succession de hasards heureux pour le valet Rousseau qui feront aboutir à une véritable scène de coup de théâtre. Enfin, il s?agira de voir comment cet épisode, relaté par le narrateur, introduit les fonctions de l?autobiographie. Le récit de cette rencontre amoureuse est construit co...

Dans la lignée de la tradition socratique du « Connais-toi toi-même », l’écriture d'une

autobiographique permet à l’écrivain de traiter de sa vie en adoptant souvent une démarche

introspective tout en suivant l'ordre chronologique des événements. L'auteur qui est donc

narrateur personnage, s’engage à être sincère et fait du lecteur le témoin et le juge de son

existence. On considère l’œuvre Les Confessions (1782-1789) de Jean Jacques Rousseau

comme la déclaration d’indépendance d’un genre nouveau bien que d'autres avant lui ont écrit

des œuvres proches de l'autobiographie. On songe aux Confessions (397-401) de saint

Augustin et surtout aux Essais (1580, 1588 et, posth., 1595) de Montaigne qui écrivait : «

Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre ». L’œuvre de Rousseau se devise en

12 livres, écrit de 1765 jusqu’à 1770. En écrivant Les Confessions, le philosophe, rédige son

propre plaidoyer, qui doit l’absoudre des accusations injustes qu’on porte contre lui. Dans son

préambule, Rousseau passe un pacte avec son lecteur en lui déclarant explicitement son

identité et en s'engageant à dire la vérité sur lui-même. Le livre III, est la période de son

adolescence. Après la mort de Mme de Vercellis, Rousseau a trouvé une place de valet à

Turin chez un grand seigneur, le Comte de Gouvon. Celui-ci est secrètement amoureux de

Mademoiselle de Breil la petite fille du comte. Mais la distance sociale l’empêche de faire

connaître ses sentiments. Lors d’un grand dîner aristocratique que Rousseau observe de sa

position de laquais, une occasion de faire valoir son savoir se présente à lui.

Par son écriture, Jean-Jacques Rousseau reconstruit son passé comme il l’explique

dans son préambule « un homme dans toute la vérité de la nature ». Il est intéressant de se

demander : en quoi les caractéristiques de cette scène dessinent elle à la fois le portrait du

jeune Rousseau, mais aussi celui de l’écrivain au moment d’écriture ? Afin de répondre à cette

question, il conviendra d'analyser le récit théâtral de cette rencontre amoureuse. Puis, nous

verrons que les circonstances de cette scène constituent une succession de hasards heureux

pour le valet Rousseau qui feront aboutir à une véritable scène de coup de théâtre. Enfin, il

s’agira de voir comment cet épisode, relaté par le narrateur, introduit les fonctions de

l’autobiographie.

Le récit de cette rencontre amoureuse est construit comme une scène théâtrale avec

une seule action en un lieu et délimité dans la durée du temps. Ici, un repas aristocratique

mondain sert de décor au récit, ce qui évoque la dimension grandiose de ce « grand dîner »

(ligne 19). Ainsi, on retrouve le champ lexical de l’aristocratie, qui complète la description de

la scène, avec les termes « maison de Solar » (ligne 21), « armoiries » (ligne 22). Ensuite la

devise familiale, « Tel fiert qui ne tue pas » (ligne 22) confère à la famille du Comte, un

immense prestige, car elle témoigne d’une ancienneté féodale, une appartenance à une

noblesse d’épée. Ce lieu et les invités prestigieux accentuent les inégalités entre les rangs,

valets et maîtres, « il m'ordonna de parler » (ligne 25). Rousseau marque une opposition dans

l’emploi des pronoms, entre le « je » » du narrateur et les « on » impersonnel comme par

exemple : « On vint à parler » (ligne 21), le pronom indéfini désigne les nobles qui sont

attablés et qui conversent seulement entre eux. Son rôle de valet lui impose une distance qui

ne lui permet pas de se faire connaître directement aux yeux de Mademoiselle de Breil, seul

son regard permet de nous la décrire.

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« C’est par le portrait de Mademoiselle de Breil que débute le récit, avec une description physique « bien faite » (ligne1), « très blanche » et « cheveux très noir » (ligne 2).

Les adverbes « très » et « bien » augmentent l’intensité de ses adjectifs.

La description s’accompagne de commentaire de la part du narrateur « cet air de douceur (…) auquel mon cœur n’a jamais résisté » (ligne3).

La beauté de cette « jeune personne » est d’autant plus avérée, car « l’habit de cour » qui « rendait son teint éblouissant par le deuil » (ligne 3 -4). Cette description révèle l’attrait qu’elle exerce sur Rousseau bien qu’il soit conscient de cette attirance unilatérale, cet amour est donc dès le début présenté comme inaccessible, avec l’expression « On dira que ce n’est pas à un domestique de s’apercevoir de ces choses-là » (ligne 5).

Finalement seul le regard de mademoiselle de Breil ainsi que ses yeux ne sont pas décrits L’absence de ce regard de Rousseau va tenter de le capter « je cherchais dans ses yeux ce qu’elle allait me demander » (ligne 13) par son service presque chevaleresque, comme le montre les expressions « que n’aurais-je fait pour qu’elle daignât m’ordonner » et « j’épiais le moment de changer son assiette » (ligne 14).

Tous ses efforts de services, se révèlent être vain comme le montre le récit : « elle ne s’apercevait pas même que j’étais là » (ligne 15-16).

Son inexistence persiste or Rousseau sait que son inexistence constitue l’antithèse de l’amour qu’il doit absolument franchir.

Son éloquence le fera remarquer une première fois lorsque le frère de Mademoiselle de Breil, lui fait une remarque déplaisante : « je lui fis une réponse si fine (…) qu’elle y fit attention », cette attention restera insaisissable.

Cependant, cette scène théâtrale, de recherche de rencontre amoureuse impossible présentera le lendemain, un véritable coup de théâtre pour Rousseau. La méprise de l’invité piémontais à la table du comte de Gouvon sur la signification de la devise de la maison de Solar, engendre malgré Rousseau un retournement de situation. Rousseau sous l’ordre bienveillant du comte, nous rapporte le sens de la devise par le discours indirect avec l’emploi d’un verbe d’opinion « je ne croyais pas » (ligne 25) articulé avec les termes : « mais », « ainsi » dans le but de faire une démonstration claire de sa réponse.

De plus, il prend soin dans sa réponse, de ne pas affirmer plus directement afin de ne pas froisser les nobles et surtout l’invité Piémontais.

Ainsi par son explication et sa maitrise du latin, il surpasse le noble invité.

L’éducation de Rousseau, qui n’était jusque-là perçu que comme un simple domestique, inverse les rapports de force maitre et valet. Enfin, il manifeste les regards et les réactions de ses invités prestigieux ainsi que celui de Mademoiselle de Breil.

Rousseau est donc reconnu pour son savoir par l’ordre aristocratique, et occupe momentanément le devant de la scène et le centre d'intérêt des regards, alors qu'il restait en principe debout derrière, on le voit par les termes : « Tout le monde me regardait » (ligne 28).

Puis, sa démonstration provoque le mutisme des convives au dîner « se regardait sans rien dire » (ligne 28).

En remerciement, il reçoit « la louange » (ligne 32) du comte de Gouvon, ce terme renvois à la religion c’est une action que l'adorateur fait dans un acte de reconnaissance à Dieu ce qui renforce l’idée de l’exploit que Rousseau vient d’accomplir.

Cette « louanges » engendre « le chorus » (ligne 33) des invités de la table.. »

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