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Dans quelle mesure, la poésie parnassienne a-t-elle réagi contre la poésie romantique ?

Publié le 15/02/2012

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Le changement constitue une loi primordiale de l'art. De là, cette variété de théories et d'écoles qui marquent l'évolution rapide des arts dans notre société moderne. Dans la première moitié du XIXe siècle, si riche en productions littéraires et artistiques, le romantisme constitue le fait dominant. Non seulement il fut une réaction violente contre la tradition classique, mais sa floraison exceptionnelle en chefs-d'oeuvre de tous genres en a  fait la source où les formes d'art nouvelles ont pris naissance, avant de s'épanouir en doctrines et en écoles indépendantes. Pourtant, s'il se prolonge dans l'oeuvre de Victor Hugo jusqu'à la fin du siècle, le romantisme subit un déclin sensible avec la Révolution de 1848. Pendant que l'auteur .....

« exerce sur Ia litterature. Celle-ci traduit la psychologie mouvante d'un milieu social, et a ce titre, elle subit les transformations qui s'operent dans les mceurs, les goats, les idees politiques et morales du public.

Or, aux environs de 1840, le romantisme ne repond plus aux besoins des 'Ames. Dans cette societe bourgeoise, eprise du goat des affaires, avide d'argent et de confort, ridealisme romantique ne trouve plus d'echo; on est d'ail- leurs fatigue de ces effusions religieuses, de cette melancolie morbide, de cette fantaisie desinvolte, de ces vers ou s'epanchent les elegies amou- reuses et les molles reveries de jeunes individualistes.

La revolution de 1848 sera fatale au romantisme; les evenements politiques feront triompher le bon sens et l'esprit utilitaire en defiance contre les exagerations de la sensibilite au service des idees socialistes et des theories humanitaires, responsables des troubles graves et des deceptions ameres.

Bientot cette bourgeoisie prudente et egolste s'en remettra a un pouvoir dictatorial pour mieux sauvegarder ses interets.

En meme temps se developpe le culte de la science experimentale, qui enregistre dans tous les domaines des &con- vertes importantes.

Ces speculations scientifiques s'averent d'ailleurs comme un instrument merveilleux du progres materiel et social.

Bientot, cette science formulera, par le Positivisme d'Auguste Comte, ses ambitions su- premes pour reorganiser sur des bases nouvelles la societe et instaurer une morale, une politique, une philosophie et un art nouveaux.

Ainsi s'elabore cette mentalite 4 realiste ) qui professe le culte des faits positifs, leur obser- vation methodique et minutieuse dans tous les domaines du savoir.

Par cette reaction contre un art demode dont les themes lui paraissent uses, et sous l'action de cet engoament scientifique, s'expliquent aisement les caracteres distinctifs de l'art parnassien. III.

Si le romantisme a marque une renaissance du sentiment religieux, parnassien se (liana, au contraire, par son attitude antichretienne et son retour a l'antiquite palenne.

A la suite du Genie du Christianisme, qui avait ouvert l'ere romantique, le sentiment religieux s'etait impose comme une mode a la nouvelle ecole litteraire.

Ce n'etait pas un catholicisme dog- matique, a la maniere d'un Joseph de Maistre ou d'un de Bonald, sans doute; c'etait pint:at une disposition sentimentale, qui se bornait a de vagues effusions de foi et d'esperance, sans atteindre les halites regions de l'intelligence et de la volonte.

Mais ces couleurs religieuses conferaient pour- tant a cette inspiration une noblesse incontestable et une emouvante since- rite.

Les Odes de Victor Hugo sont toutes penetrees de christianisme; sa conception du drame romantique, formulee dans la preface de Cromwell, repose sur une notion chretienne : le sublime doit s'unir au grotesque comme l'ame est unie au corps.

Avec quel accent sublime, l'auteur de l'Im- mortalite, de Ia Priere, du Crucifix s'eleve jusqu'it Dieu dans ses Medita- tions' et ses Harmonies.

Vigny lui-meme est tout d'abord le peintre des tableaux bibliques, et Musset, en depit de son impiete se sent tourmente par l'infini; it invoque ce Dieu auquel it ne croit plus, et les vehementes exerce sur la littérature.

Celle-ci traduit la psychologie mouvante d'un milieu social, et à ce titre, elle subit les transformations qui s'opèrent dans les mœurs, les goûts, les idées politiques et morales du public.

Or, aux environs de 1840, le romantisme ne répond plus aux besoins des âmes.

Dans cette société bourgeoise, éprise du goût des affaires, avide d'argent et de confort, l'idéalisme romantique ne trouve plus d'écho; on est d'ail­ leurs fatigué de ces effusions religieuses, de cette mélancolie morbide, de cette fantaisie désinvolte, de ces vers où s'épanchent les élégies amou­ reuses et les molles rêveries de jeunes individualistes.

La révolution de 1848 sera fatale au romantisme; les événements politiques feront triompher le bon sens et l'esprit utilitaire en défiance contre les exagérations de la sensibilité au service des idées socialistes et des théories hùmanitaires, responsables des troubles graves et des déceptions amères.

Bientôt cette bourgeoisie prudente et égoïste s'en remettra à un pouvoir dictatorial pour mieux sauvegarder ses intérêts.

En même temps se développe le culte de la science expérimentale, qui en'registre dans tous les domaines des décou­ vertes importantes.

Ces spéculations scientifiques s'avèrent d'ailleurs comme un instrument merveilleux du progrès matériel et social.

Bientôt, cette science formulera, par le Positivisme d'Auguste Comte, ses ambitions su­ prêmes pour réorganiser sur des bases nouvelles la société et instaurer une morale, une politique, une philosophie et un art nouveaux.

Ainsi s'élabore cette mentalité « réaliste » qui professe le culte des faits positifs, leur obser­ vation méthodique et minutieuse dans tous les domaines du savoir.

Par cette réaction contre un art démodé dont les thèmes lui paraissent usés, et sous l'action de cet engoûment scientifique, s'expliquent aisément les caractères distinctifs de l'art parnassien.

* ** III.

Si le romantisme a marqué une renaissance du sentiment religieux, l'idéal parnassien se définit, au contraire, par son attitude antichrétienne et son retour à l'antiquité païenne.

A la suite du Génie du Christianisme, qui avait ouvert l'ère romantique, le sentiment religieux s'était imposé comme une mode à la nouvelle école littéraire.

Ce n'était pas un catholicisme dog­ matique, à la manière d'un Joseph de Maistre.

ou d'un ·de Bonald, sans doute; c'était plutôt une disposition sentimentale, qui se bornait à de vagues effusions de foi et d'espérance, sans atteindre les ha"lltes régions de l'intelligence et de la volonté.

Mais ces couleurs religieuses conféraient pour­ tant à cette inspiration une noblesse incontestable et une émouvante sincé­ rité.

Les Odes de Victor Hugo sont toutes pénétrées de christianisme; sa conception du drame romantique, formulée dans la préface de Cromwell, repose sur une notion chrétienne : le sublime doit s'unir au grotesque comme l'âme est unie au corps.

Avec quel accent sublime, l'auteur de l'Im­ mortalité, de la Prière, du Crucifix s'élève jusqu'à I)ieu dans ses Médita­ tions· et ses Harmonies.

Vigny lui-même est tout d'abord le peintre des tableaux bibliques, et Musset, en dépit de son impiété se sent tourmenté par l'infini; il invoque ce Dieu auquel il ne croit plus, et les véhémentes. »

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