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Dans quelle mesure la poésie parnassienne a-t-elle réagi contre la poésie romantique ?

Publié le 17/01/2022

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 Vous avez à parler des Parnassiens en général. Parmi eux il y a des distinctions à faire. José-Maria de Heredia, dans les Trophées, est resté à peu près fidèle à la doctrine qui s'opposait, et à la poésie-confidence, et à la poésie sociale. Sauf de très rares exceptions où la confidence n'est que suggérée, ses sonnets ne sont que d'admirables tableaux d'une beauté tantôt puissante, tantôt étrange, tantôt délicate et toujours harmonieuse. François Coppée n'a d'abord été qu'un Parnassien, peintre, modeleur, ciseleur d'images dans le Reliquaire (1866) ; puis il a tout à fait abandonné la doctrine parnassienne pour s'orienter vers la poésie intime et familière (les Intimités, 1868; les Humbles, 1872) ; poésie où la simplicité des sentiments et des milieux est d'ailleurs le contraire même des exaltations et singularités romantiques. Sully Prud-homme n'est presque pas un Parnassien. Il a surtout écrit des poèmes de confidences qui sont d'ailleurs le miroir d'une âme délicate, avide de tendresse et de paix et qui n'a rien des âmes romantiques; et des poèmes philosophiques. Léon Dierx, Mme Ackermann ont écrit des œuvres d'une philosophie pessimiste et sombre où la confidence souvent présente est celle de leurs méditations et non de leur vie intime.
 
 Plan. — I. En quoi la doctrine parnassienne s'oppose au romantisme. — II. Les poèmes fidèles à cette doctrine, chez Leconte de Lisle, chez J.-M. de Heredia. — III. Mais poésies-confidences chez Leconte de Lisle, Dierx, Mme Ackermann, Sully Prudhomme; poésie intime chez F. Coppée. — IV. Toutefois, chez tous, constamment absence de poésie sociale et grand souci de la perfection artistique.

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