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Dans quelle mesure peut-on dire que le désir est consommé symboliquement par les gestes et la parole de Phèdre chez Racine et Sénèque ? Dans quelle mesure peut-on parler d’obscénité pour caractériser la passion de Phèdre ?

Publié le 25/07/2012

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Mais l’obscénité et la réalisation symbolique du désir sont à son comble dans la scène finale : chez S : union dans la mort : glaive, symbole phallique qui réunit P et H, ou plus sobrement prolongement métonymique d’H par lequel P fait entrer H dans ses entrailles (lieu physique de la passion). Etreinte baignée de sang => sacrifice de P sur l’autel de l’amour, de Vénus : littéral. H marmoréen (cf évocation du marbre de Paros et de la statue d’Apollon par le chœur chez S) = autel / P sauvage, bestiale = victime expiatoire (animal dans le rituel romain) de son propre péché. Réalisation par le jeu de scène : du désir (étreinte érotique) et de l’exhibition de la culpabilité (furor) avec la mise en scène exacerbée de l’expiation où P joue le rôle à la fois de sacrifiant et d’objet sacrificiel. Double polarité du désir : vénérien et coupable : réalisée en un même geste dans cette scène finale où la passion furieuse de P est à son comble. 

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« projection en Diane ; là, topos de déclaration amoureuse : dit à H que le suivra éperdument où qu'il aille : plus de frein à la dynamique du désir).

Réaction de dégoûtd'H et accent qu'il met sur la souillure souligne l'obscénité de l'amour de P.

Sur un mode mineur chez R, silence d'H éloquent => Contre-point : la pudeur d'H met envaleur le caractère inconcevable de la communication d'un tel désir.

Refus de la réponse = signal de ce que la parole constitue un lien entre les deux personnages :lien qui est une souillure : meilleur moyen de refuser ce lien : l'absence de réponse : le mutisme : d'où dynamique de la rétention chez les personnages raciniens. B) La gestuelle obscèneMais les gestes exacerbés par la parole qui les commente sont chez S le lieu le plus spectaculaire de cette réalisation symbolique du désir de P.

Les rares scènes derencontre entre P et H sont dominées par un rapport trouble entre les corps : H, entre étreinte protectrice (lorsqu'il la soutient quand elle défaille, quand il lui dit qu'ilest prêt à remplacer son père dans le rôle de protecteur) et rejet dégoûté.

P : entre soumission totale, aux pieds de l'être aimé, et geste de possession avide dans suicidepar lequel P couvre corps d'H chez S.

A mi chemin, l'étreinte ambivalente de la mise à mort : nuque ployée de P, érotisation de la chevelure tordue par H chez S.

// R :p.51 : « Voilà mon cœur etc.

» : Paroles de P dit son fantasme de la main d'H : union du geste et du sentiment : main et cœur (cf ce qu'on a dit plus tôt : mainsinnocentes, cœur impur : progression : le cœur cherche à corrompre la main).

Contact avidement souhaité même si c'est à travers le coup porté.

Mouvement désirantdu cœur qui s'avance : érotisation de la poitrine.

Substitut du contact effectif, l'épée qui sert d'intermédiaire, avec symbolique phallique.

Possible mise en scène pourles deux auteurs : P à genoux s'emparant de l'épée que porte H à sa ceinture : cf photo de mise en scène britannique contemporaine hautement évocatrice ; Kane iraplus loin encore dans la réalisation de ce désir de P, non plus symbolique mais effective, avec la scène de fellation.Mais l'obscénité et la réalisation symbolique du désir sont à son comble dans la scène finale : chez S : union dans la mort : glaive, symbole phallique qui réunit P etH, ou plus sobrement prolongement métonymique d'H par lequel P fait entrer H dans ses entrailles (lieu physique de la passion).

Etreinte baignée de sang => sacrificede P sur l'autel de l'amour, de Vénus : littéral.

H marmoréen (cf évocation du marbre de Paros et de la statue d'Apollon par le chœur chez S) = autel / P sauvage,bestiale = victime expiatoire (animal dans le rituel romain) de son propre péché.

Réalisation par le jeu de scène : du désir (étreinte érotique) et de l'exhibition de laculpabilité (furor) avec la mise en scène exacerbée de l'expiation où P joue le rôle à la fois de sacrifiant et d'objet sacrificiel.

Double polarité du désir : vénérien etcoupable : réalisée en un même geste dans cette scène finale où la passion furieuse de P est à son comble.Dans cette dernière scène, la dynamique du regard convoqué et répudié (cf Ie partie) le cède à l'exhibition pure : Regard de T convoqué par P chez S : cruauté dufuror quand P enjoint T de contempler ce nefas final.

// Parole de l'aveu imposée par P à T chez R : T demande à P de garder le silence, P s'y refuse.

Plus de honte :flamboiement. Conclusion : Obscénité littérale chez Kane : scènes de fellation, masturbation, émasculation : esthétique « in yer face » : exposer violemment au regard : théâtrefrontal.

Mais obscénité aussi au sens de qui choque le bon goût, la pudeur : PB particulièrement aigu dans le cadre de la société de Racine : bienséance ;représentation à la Cour, raffinement et savoir-vivre.

Donne lieu chez R à un jeu subtil de la langue poétique qui oscille entre exhibition et rétention dans unedynamique oxymorique de l'aveu sans cesse réactivée.

Chez S, exhibition plus franche et particulièrement remarquable dans la scène finale où l'union dans la mortconsomme véritablement la passion de P sur un plan symbolique mais aussi éminemment physique (pour autant qu'on puisse parler de plan physique pour une pièce apriori dévolue à la recitatio).. »

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