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Existe-t-il un «problème de la femme» ?

Publié le 22/02/2012

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«C'est très simple«, précise la sage Hécube dans La guerre de Troie n'aura pas lieu, « voilà cinquante ans que je suis femme et je n'ai jamais pu encore savoir au juste ce que j'étais«. Mais elle le dit par la plume d'un homme, l'auteur, Jean Giraudoux. Car la femme est sans cesse présente dans toute création masculine, quel que soit le siècle ou le climat... Inspiratrice ou sorcière, piège ou consolation, symbole de beauté, élément d'amour, valeur tentatrice et de perdition, elle peuple peintures, sculptures, poésie, théâtre, romans, films..., sublimée ou durement observée, mais toujours Autre que l'homme. N'est-ce pas alors l'homme même qui a fait surgir le fameux «problème de la femme«. Comment peut-on assister, en même temps, à une telle oppression de plus de la moitié de l'humanité par l'autre ? Qu'est-ce que ce soi-disant « éternel féminin « ? Le statut de la femme changeai?

« classe bourgeoise dont les «notables, ces bons marchands, ont instruit leurs fils, gavé leurs oies et crétinisé leursfemmes» (Parturier).

C'est la morale cette fois-ci qui est brandie et la femme se déprécie elle-même, recherchantson écrasement sous le poids de la reconnaissance, du dévouement, de l'indignité, dont elle apprend la nécessitévertueuse au cours de l'adolescence puis du mariage.

Alors, même si les suffragettes se battent — au sens proprecette fois-ci — en Angleterre pour l'égalité politique, ou si les révolutionnaires russes de 1917 affirment l'égalitétotale pour des lendemains qui doivent chanter, même si la Française a enfin obtenu — si tardivement ! — le droitde vote et même (un temps) un secrétariat d'Etat à la condition féminine, même si les Etats-Unis et l'Occidentproclament sans cesse que la Femme est l'égale de UHomme...

ou va l'être !...

le parti-pris évident, naturel,universel du statut de maître, pour l'homme, est encore peu entamé.

« Rien de ce qui est grand ne saurait échapperà l'homme.

L'homme et la grandeur vont de pair», constate A.

Leclerc, en cette fin de XXe siècle.

Certes les femmestravaillent, ce qui aurait dû affirmer leur promotion, mais on lit toujours sous la plume d'un adolescent de lre : « Ellesne peuvent effectuer des travaux qui demandent des efforts physiques», alors que quotidiennement ce jeunehomme peut voir des femmes-chauffeurs de bus, de poids lourds, de tracteurs, pilotes d'avion...

Elles ont obtenu lalibération sexuelle, mais le poids du qu'en dira-t-on les écrase toujours, et surtout elles « traînent encore leuresclavage intérieur» (Barberis), continuent à dire à leur fils qui vient de tomber : « Tu n'as pas honte de pleurer ?Tu es un homme ! », se maintiennent trop souvent, sauf, milieux exceptionnels, toujours cultivés — dans les tâchesdites féminines et pire, dans les attitudes futiles prêtées à la femme comme son apanage. * * * Certes, les progrès de la condition féminine sont réels.

Pensez à 1' incrédulité de toute la galerie de mères et defilles à marier « croquée » par Balzac à travers la Comédie humaine ou par Zola (Pot-Bouille par ex.), si on leur avaitaffirmé qu'un siècle plus tard, il serait courant de rencontrer femmes-médecins, femmes-avocats, femmes-magistrats, femmes-ingénieurs!...

Certes, les progrès techniques ont libéré, en partie, matériellement la femme,moins écrasée par exemple par le poids des lessives, puisqu'elle peut bien souvent utiliser la machine à laver, queson aïeule aux mains gercées, aux reins lourds, battant tout le jour le linge au lavoir.

Certes, on reconnaîtfréquemment l'égalité intellectuelle des deux sexes ; mais les salaires sont encore inégaux pour travail égal, parfois ;mais quand une profession se féminise, c'est qu'elle se dévalorise (ex.

: le professorat) ; mais le chômage actueltouche en premier les femmes ; mais la femme est toujours aliénée, trouvant si souvent naturel que l'hommecommande et qu'elle obéisse.

Alors?...

les solutions?...

L'une en tout cas est à manipuler avec précaution, c'estcelle des mouvements trop agressifs de femmes, car l'aliénation certaine est celle qui veut séparer les sexes et «face au pouvoir masculin, ériger un pouvoir féminin» (Barberis).

Ce serait une revanche empoisonnée.. »

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