Explication linéaire Lorenzaccio: scène 6 du premier acte
Publié le 23/11/2022
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«
Analyse linéaire d’un extrait de Lorenzaccio
CONTEXTE : Publié en 1834 dans le recueil Un Spectacle dans un fauteuil,
Lorenzaccio est un drame romantique d’Alfred de Musset.
Le dramaturge n’ayant
initialement pas prévu de représenter sa pièce sur scène, il laisse libre cours à la puissance
poétique de son imagination.
PRÉSENTATION DU TEXTE : Cette puissance transparaît particulièrement dans
notre extrait de la scène 6 du premier acte.
En effet, le portrait que dresse Marie, la mère
de Lorenzo, de son fils dans sa première réplique, conduit à l’évocation de la foule
mouvante des bannis de Florence sur fond de coucher de soleil.
De fait, l’ambivalence du
héros éponyme introduit le thème de la mort dans une atmosphère proprement
crépusculaire.
Depuis son fauteuil et devant son livre, le lecteur est amené à imaginer et à
se représenter la scène avec tout le grandiose que Musset y a glissé.
MOUVEMENTS : La scène se présente d’abord comme la plainte d’une mère contre
les méfaits de son fils (l.
1-9).
Cependant, cette plainte s’élève et se poursuit en une
lamentation au nom de toute la ville de Florence (l.
10-22).
PROBLÉMATIQUE : Toutefois, plus qu’une plainte maternelle puis citoyenne, notre
extrait s’élève presque au rang de poétique théâtrale.
Ainsi,comment cette scène donne-telle à voir la plainte crépusculaire d’une mère pour son fils ?
1 La plainte fantasmagorique d’une mère contre son fils.
La réplique de Catherine est un moment de transition dans la scène pour introduire la
tirade de Marie.
On comprend en creux que Lorenzo est devenu laid (litote) malgré des
instants de beauté.
Les deux CCT « encore » et « quelquefois » (l.
1) soulignent cette
ambivalence.
Cela introduit d’emblée le motif de la déchéance du jeune homme.
Or cette
déchéance semble liée au « mal du siècle » des romantiques : la « mélancolie » (l.
1).
La réponse de Marie insiste d’abord par une énumération de questions rhétoriques, sur
l’écart entre les espoirs qu’elle entretenait pour son fils et la réalité de son destin.
Ses
espoirs sont révélés par le champ lexical de la royauté : « trône » (l.
2), « couronner » (l.
3) et « diadème d’or » (l.
4).
Or ces questions sont résumées par l’exclamation « Ah !
Cattina » (l.
4) qui souligne d’une part l’émotion et le dépit de la mère, et d’autre part
atteste par la familiarité du surnom de la véracité des paroles prononcées dans la scène
(cf.
la double énonciation).
Toutefois, les espoirs par leur irréalité introduisent le thème du sommeil (et du
cauchemar) avec son champ lexical : « songes » (l.
4), « dormir », « rêves » (l.
5), ou
encore « endormie », « bercée » et « réveillée » (l.
7).
De fait, aux rêves de la mère se
heurte une réalité cauchemardesque mise en avant par un parallélisme de construction
renforçant l’antithèse entre le « palais de fées » (l.
6) et la « masure ensanglantée » (l.
7)
sur laquelle se greffent des compléments (« cantiques anges » (l.
6)/ « débris d’orgie » (l.
8).
La construction de la réplique conduit donc le spectateur à comprendre la
transformation de Lorenzo en « spectre hideux » (l.
8), ce qui évoque la figure de l’ange
déchu : Lucifer.....
»
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