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Fin de partie : ACTE I - DIVISION 3 (Beckett)

Publié le 09/11/2010

Extrait du document

beckett

L'écoulement du temps, rythmé par les cycles solaires, n'est plus perceptible si le soleil disparaît :

Hamm. - «Et le soleil ?

Clov. - Néant.

Hamm. - Il devrait être en train de se coucher pourtant. Cherche bien.

Clov. - Je t'en fous.

Hamm. - Il fait donc nuit déjà?

Clov. - Non

Hamm. - Alors quoi ?

Clov. - Il fait gris« (page 48).

De l'infinie gradation de la lumière d'un jour, il ne reste que le gris qui règne sur l'univers («noir clair, dans tout l'univers «).

beckett

« Hamm.

- Il fait donc nuit déjà? Clov.

- Non Hamm.

- Alors quoi ? Clov.

- Il fait gris» (page 48). De l'infinie gradation de la lumière d'un jour, il ne reste que le gris qui règne sur l'univers («noir clair, dans toutl'univers »). La fin du monde L'épuisement menace l'activité théâtrale lorsqu'un seul mot suffit à décrire tout ce qui est.

Le texte surchargéd'images de mort, s'apparente alors à une rubrique nécrologique.

Il ne s'attache à un objet que pour en constaterl'absence ou la disparition.

Ainsi du fanal, dont l'engloutissement constitue un événement qui ne se reproduira plus.Dans le monde indifférencié qui dévore l'existence tel un chancre, quand objets et événements disparaissent de lasurface de la terre, il faut une jumelle pour fouiller les lointains, et la parole, chassée de l'expression du détail, nesurvit qu'en accroissant aux limites des distinctions essentielles los unités qu'elle prend en charge : mer, terre, ciel,seuls à n'être pas fondus dans l'absence.

Nous sommes véritablement en fin de partie, l'infinie profusion du réel estanéantie, la terre, le ciel, la mer sont vides. Cette vision de fin du monde fait penser à celle du récit biblique de la genèse, lorsque Dieu, à partir de l'indistinctionprimordiale sépara la terre des eaux et la lumière des ténèbres.

L'histoire semble avoir inversé son cours, pourretourner, dans un processus de décréation, à l'indistinction originelle. Mouvements du dialogue Le mouvement du dialogue est discontinu.

Il se renouvelle à une cadence élevée.

Tous les échanges sont épuisésavec le constat de la disparition des sujets qui peuvent les nourrir : Hamm.

- «Il est mort naturellement, ce vieux médecin ? Clov.

- Il n'était pas vieux. Hamm.

- Mais il est mort ? Clov.

- Naturellement.

C'est toi qui me demandes ça ?» (page 40). Les questions, qui sont ouverture, appel à un développement se résorbent sans délai, et à l'extrême, un seul motsuffit à la description de la terre : Hamm.

- «...

Tout est quoi ? Clov.

- Ce que tout est ? En un mot ? C'est ça que tu veux savoir ? Une seconde...

Mortibus» (page 46). Les échanges sont tous très courts, parsemés de temps morts qui trahissent l'érosion des ressources d'un dialogueque Hamm est pratiquement le seul à relancer pour lutter contre l'emprise du néant.. »

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