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Fin de partie: ACTE I - DIVISION 5 (Beckett)

Publié le 22/02/2012

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Depuis le premier mot, cette pièce est hantée par la fin : «Fini, c'est fini...» .À la fois crainte et désirée, elle est le terme de l'agonie, mais aussi plongée dans le néant. Cette fin redoutée par Hamm, qui, pour la différer, persécute Clov, le contraint à mille actes inutiles, nous savons ce qu'elle sera.
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« Hamm.

- Tous les petits travaux» (page 82). L'enfant était «tout petit», comme Clov, «trop petit» pour se souvenir de son père et de son arrivée au refuge.

II sepourrait que cette histoire soit justement celle de son arrivée, que cet homme soit son père, jardinier, comme Clovqui, plus modestement, fait germer des graines. Haine de la vie Hamm et Clov s'attachent à détruire autour d'eux toutes les formes de vie où pourraient s'enraciner les germes d'unrenouveau, comme la puce, embryon potentiel d'une nouvelle humanité.

Hamm propose au gueux d'abandonner sonenfant, procréateur en puissance, d'interrompre le cycle de mort dont l'enfant représente la renaissance.

Le héros-Hamm de l'histoire est réconforté d'apprendre du gueux qu'il n'y a plus de population à Kov.

Cette haine de lacréation, d'une vie qui est un tissu de souffrances, la volonté de l'étouffer se comprennent : Hamm.

- «As-tu jamais eu un instant de bonheur ? Clov.

- Pas à ma connaissance» (page 84). La condition sur terre est une maladie «sans remède», et la haine de Hamm s'étend aux responsables de la vie.

Ilaccueille son père en ces termes : «Maudit progéniteur» (page 23) et «Salopard! Pourquoi m'as-tu fait ?» (page 69).

Dans cette malédiction, le père semble associé à Dieu, le Créateur, le Père.

Beckett juxtapose lepassage de la prière, de l'appel à Dieu, à celui où Nagg évoque Hamm enfant qui appelait dans la nuit.

Comme lepère dans ce passage, Dieu est défini par son absence.

Les malédictions adressées au père ressemblent bien à desblasphèmes à l'intention du Créateur. L'obsession de la fin Depuis le premier mot, cette pièce est hantée par la fin : «Fini, c'est fini...» .À la fois crainte et désirée, elle est leterme de l'agonie, mais aussi plongée dans le néant.

Cette fin redoutée par Hamm, qui, pour la différer, persécuteClov, le contraint à mille actes inutiles, nous savons ce qu'elle sera.

Les personnages ne cessent d'en évoquer lespectre, de la vivre par anticipation : Hamm lors de sa prophétie, Nagg qui souhaite vivre assez longtemps pour voirl'heure où plus personne ne répondra à l'appel de Hamm, seul dans la nuit.

La fin, obsession de chaque instant estcaractérisée par l'obscurité, elle est solitude infinie de l'homme à la prière de qui Dieu reste sourd («le salaud, iln'existe pas») à l'instar du père qui (Nagg, page 77), seul espoir, ne répond pas aux appels lancés dans la nuit. Le leitmotiv de Clov («Je te quitte») rythme la pièce et renouvelle tout au long la menace de la fin.

Sa cadences'accélère dans cette partie, trahissant le raccourcissement des séquences et l'épuisement d'un dialogue relancéavec peine.

Il ne s'agit pas seulement pour Clov de s'isoler dans la cuisine, mais de quitter pour de bon le refuge.Peut-être l'une de ces phrases sera-t-elle définitive, alors se réalisera la malédiction de Nagg.

C'est cette menacequi pour Hamm résonne à chaque nouvelle annonce de départ.

Hamm et Clov mettent au point la cérémonie decette fin.

Le réveil, dont la sonnerie est digne du jugement dernier, révélera à Hamm si Clov l'a quitté où s'il estmort.

Tout est en place, l'enjeu de la pièce est enfin déterminé.

Grâce à la conjonction de la prière, de lamalédiction et de l'épisode du réveil, nous savons quelle terrible tension dramatique recèlent ces simples mots : «Jete quitte».

La question est maintenant : Clov partira-t-il ou ne partira-t-il pas ?. »

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