Devoir de Philosophie

La démesure chez Rabelais

Publié le 07/06/2012

Extrait du document

rabelais

 

I La démesure :

 

a) Les excès du corps.

 

François Rabelais nous plonge dans l'univers du gigantisme et de ses géants avec tout d'abord une euphorie de la grandeur. Dans le chapitre 4, lors du repas de Gargamelle, nous remarquons le jeu des nombres avec la quantité outrancière de nourriture : «Ces bœufs gras, ils en avaient fait tuer trois cent soixante-sept mille quatorze pour qu'on les sale à mardi gras.« p73. Ainsi pour ne rien perdre de ces biens, Gargamelle prit la décision de convier tous les habitants des différents villages se situant aux alentours. Par ce comportement, le lecteur se voit entrer dans ce monde démesuré où tout est décuplé. Après le jeu des nombres, nous est présenté le jeu des mesures avec les vêtements de Gargantua au chapitre 8. L'auteur nous offre une description très détaillée de chaque habit ainsi que de ses dimensions afin de mettre en évidence la grandeur et l'importance de son héros. Par exemple, nous savons que pour son pourpoint : «on leva huit cent treize aunes de satin blanc et, pour les aiguillettes, quinze cent neuf peaux de chiens et demie.« p97. → L'auteur établit véritablement la description de son géant par le jeu des nombres et des mesures, jusqu'à la démesure.

Plan :

  1.  

    1.  

      1. La démesure

        a) Les excès du corps

        b) Une épopée parodique

      2. La mesure

        a) Un roman d'apprentissage

        b) La modération du prince

         

      3. Une démesure spécifique

        a) Des excès positifs

        b) démesure humaniste

rabelais

« papier torche. » p135.

De plus, l'auteur propose une onomastique (étude de l'origine des noms propres ) de la braguette dans le chapitre 11 en faisant l'énumération des différentes appellations que faisaient les gouvernantes à ce propos : « L'une l'appelait mon petit fausset, une autre mon épine, une autre ma branche de corail, une autre mon bondon, mon bouchon, mon vilebrequin, mon piston, ma tarière, ma pendeloque, monrude ébat raide et bas, mon dressoir, ma petite andouille vermeille, ma petite couille bredouille. » p125. → Nous constatons que le gigantisme est une source d'effets comiques assurés.

Tout est démesuré, invraisemblable et comique chez les géants etla disproportion fait sourire.

Les énumérations donnent au réel une dimension hyperbolique. b) Une épopée parodique. Dans son œuvre, François Rabelais introduit une parodie du genre qui tourne la guerre en dérision, notamment lors du combat de Frère Jean, oùnous avons l'intervention du burlesque contre l'épique.

Le burlesque prête à des personnages nobles ou héroïques un langage et une conduitevulgaires.

Nous le remarquons au chapitre 27 : face à l'invasion des fouaciers dans l'abbaye, armé du bâton de la Croix et de son froc, se livre à uncarnage affreux et fait égorger les survivants après les avoir confessés, ce qui est en désaccord avec la foi et la charité chrétiennes : « Il leur répondit qu'ils n'avaient qu'à égorgeter ceux qui étaient tombés à terre. » p229.

La démesure se manifeste également par la description détaillée que fait l'auteur du combat et des différentes blessures qu'inflige Frère Jean aux pilleurs : « Aux uns, il écrabouillait la cervelle, à d'autres, il brisait bras et jambes, à d'autres, il disloquait les reins, effondrait le nez, pochait les yeux, fendait les mâchoires, enfonçait les dents dans lagueule, défonçait les omoplates, meurtrissait les jambes, déboitait les fémurs, débezillait les fauciles. » p227.

Ainsi, les valeurs de la vie monastique sont tournées en dérision et l'auteur accentue la démesure en faisant de Frère Jean un héros capable de vaincre à lui seul une horde demalfrats.

Au chapitre 33 nous est présenté la folie des conquêtes et la rêverie de Picrochole, soufflées par ses gouverneurs en plein dansla mégalomanie (orgueil démesuré, un désir immense de gloire, de puissance) .

Ces derniers font l'exposé de leurs plans dans le but d'attaquer Grandgousier et de conquérir le monde.

La démesure des propos et des ambitions est soulignée par l'énumération des pays dont Picrochole doitfaire la conquête : « L’Italie prise, voilà Naples, la Calabre, les Pouilles et la Sicile mises à sac, Malte avec. » p253.

Les conquêtes que ce tyran veut entreprendre sont mises en parallèle avec celles d'Alexandre. La harangue de maître Janotus peut être lue comme un simple divertissement, ou comme une âpre critique.

Lorsque celui-ci s'adresse à Gargantuadans le but de récupérer les cloches au chapitre 19, nous pouvons souligner l'absurdité du discours de celui-ci.

Janotus ne semble pas à l'aise, ilperds le fil de son récit à plusieurs reprise en faisant mine de penser à haute voix, fait des remarques et tente de convaincre son interlocuteur afind'obtenir gain de cause et récupérer ses cloches : « Par mon âme, j'ai vu le temps où je faisait monts et merveilles en argumentant, mais à présent je ne fais plus que radoter, et il ne me faut plus désormais que bon vin, bon lit, le dos au feu, le ventre contre la table avec une écuelle bienprofonde. » p165.

Remarquons également la présence d'onomatopées qui montre l'état de gène dans lequel se trouve le discoureur. → Le gigantisme provoque des exagérations avec des hyperboles qui servent la parodie.

Elles imposent un monde de fantaisie où l'on peut riremême de ce qui est grave. II La mesure : a) Un roman d'apprentissage. Rabelais met en évidence, dans son œuvre, la mesure de l'Homme avec des prouesses révélatrices.

En effet, dans le chapitre 11, il nous présenteson héros au moment de l'adolescence.

Durant cette période, nous avons pu remarquer l'animalité primitive de Gargantua : « Il pissait sur ses chaussures, chiait dans sa chemise, se mouchait sur ses manches, morvait dans sa soupe, pataugeait n'importe où, buvait dans sa pantoufle etse frottait d'ordinaire le ventre avec un panier .» p123.

Le détail des comportements de l'enfant montre que l'auteur détient des connaissances dans ce domaine et n'hésite pas à les manifester dans son œuvre.

Lorsque le temps fut propice à donner une éducation à Gargantua, il apprit lapropreté et le langage avec Ponocrates, chapitre 23.

Ce dernier, par l'éducation qu'il donne, instaure une hygiène de vie et développe les capacitésintellectuelles et physiques de Gargantua.

Lorsque Grandgousier prit la décision de donner une éducation à son fils, un jeune page vint à sarencontre et s'adressa à Gargantua, au chapitre 15.

Celui-ci, devant la beauté du langage et tant de politesse fut bouleversé : « Tout autre fut la contenance de Gargantua, qui se mit à pleurer comme une vache et se cachait le visage avec son bonnet, et il ne fut pas possible de tirer de luiune parole, pas plus qu'un pet d'un âne mort. » p149.

Sa réaction mit en évidence la nécessité de lui donner une éducation. Par conséquent, former l'esprit, l'âme et le corps de Gargantua devenait chose primordiale,il fut donc placé aux bons soins de Maître ThubalHolopherne.

Mais au chapitre 21, avant de mettre à exécution sa méthode, Ponocrates souhaitait observait le comportement de Gargantua selonses anciens apprentissages.

Ce faisant, nous constatons, grâce à un diptyque significatif, qu'au delà du récit, Rabelais, par l'intermédiaire dePonocrates, fait une critique de l'éducation donnée par Thubal: « mais celui-ci, pour commencer, lui ordonna de se comporter selon sa méthode habituelle, afin de savoir par quel processus, et en un temps si long, ses anciens précepteurs l'avaient rendu si sot, niais et ignorant. » p173. Une fois sont observation terminée, Ponocrates prit les choses en mains et amena Gargantua à évoluer par la mise en place d'une certaine. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles