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LA LITTÉRATURE DE MALHERBE AUX PROVINCIALES (1590-1656) - HISTOIRE

Publié le 27/06/2012

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Les soixante et quelques années qui séparent les débuts de Malherbe des débuts littéraires de Pascal sont remplies par de multiples tendances; nos grands écrivains proprement classiques établiront ensuite un compromis entre certaines d'entre elles; d'autres disparaîtront; d'autres au contraire prendront la première place. C'est dire que cette période offre, non seulement une exceptionnelle richesse, mais un aspect fort complexe; cette complexité de la vie littéraire est liée à celle de la vie sociale, politique, religieuse, qui cherche son ordre et son unité. Cette période se déroule en effet sous le règne de Henri IV, sous la régence de Marie de Médicis, sous le règne de Louis XIII et l'autorité de Richelieu, sous la régence d'Anne d'Autriche et le gouvernement de Mazarin ; on sait que de nombreuses agitations politiques l'ont marquée, que le pouvoir royal ne s'est établi définitivement qu'après des luttes terribles, que la société n'a trouvé son équilibre que peu à peu.

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« 10() HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE par l'art à une réalité pénible ou affre1,1se, imaginent un monde de rêve ou rien n'existe plus des contingences qui leur font horreur.

Pour réagir aussi contre la gros­ sièreté inhérente à toute violence, ils raffinent dans les manières et le langage; la pastorale, le roman d'aven­ tures galantes, la préciosité, sont la forme que prend ce désir d'évasion.

Par contre, la liberté des mœurs, le mélange des classes, le désordre des esprits, les lois violées et les traditions ébranlées créent une littérature anarchique, réaliste, irrespectueuse de toute règle, dans sa forme comme dans son fond, affirmant les droits de la nature instinctive et d'une libre imagination.

La poésie satyri­ que, la satire, le roman réaliste, le libertinage de pensée, en sont le fruit.

Par réaction à la fois contre ces deux tendances littéraires et contre leur cause commune, certains esprits désirent un ordre et une harmonie également éloignés des excès des raffinements puristes et des grossièretés libertines ou réalistes; ils ne cherchent ni à fuir leur temps, ni à le peindre dans ses particularités, mais à découvrir derrière lui, et à travers lui, les éléments permanents de l'humanité, les ressorts éternels de sa vie morale; ils cherchent enfin à trouver à la vérité une assise indépendante des traditions ébranlées.

Malherbe, Balzac, Corneille, Descartes, sont de ceux-là.

Le style précieux est la forme qu'a prise en France le style baroque.

On appelle ainsi une mode qui a régné tant dans les arts plastiques que dans la littérature et qui a pour caractéristique la recherche de la compli­ cation et du bizarre; dans l'œuvre littéraire, cette mode se voit surtout dans le choix des images.

Cette mode est, en somme, une déformation de l'humanisme littéraire, qui avait fait naître le goût d'une forme tra­ vaillée, vraiment artistique.

Des médiocres, des esprits de valeur parfois, ont forcé sans cesse la dose de l'art, croyant par là atteindre à plus de beauté formelle.

Pétrarque peut être considéré comme l'inventeur de la préciosité dans les poèmes qu'il consacre à sa Laure : métaphores ingénieuses et trop longuement poursui­ vies, comparaisons purement verbales, antithèses for­ cées, « pointes », « concetti ll, tout cela se trouve chez lui. »

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