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La pensée sociale au XVIIIe siècle - Les armes de la raison Voltaire. - Diderot. - L'Encyclopédie.

Publié le 18/10/2011

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voltaire

Et combative. La plume n'est plus un instrument d'art, comparable au ciseau du sculpteur ou au pinceau du peintre, c'est une arme. Chez tout c philosophe : il y a un propagandiste, ou un polémiste. C'est qu'une puissance nouvelle est née, succédant à celle de la cour qui ne donne plus le ton : l'opinion. Force qui s'ignore encore, Ame future de la nation qu'il s'agit d'avoir avec soi, face au régime affaibli et à la religion discréditée par ses querelles intestines.

voltaire

« poèmes du roi pour le rendre ridicule à Paris, tâte quelques semaines des prisons berlinoises.

Ces nouvelJes mé saventures le décident à s'en aller vivre en pays libre, en Suisse.

Des spéculations géniales ont fait de lui un des hommes les plus riches du siècle.

Il loue tout un comté, il ache~te deux propriétés près de Genève , le s Délices, puis Ferney (ou plutôt Fernex), où il fait bâtir un château.

Il y reçoit des land­ graves, des princes , pêle-m êle avec des philosophes el des acteurs.

C'est là que s'achèvera sa vieillesse illustre et fé­ conde .

Cependant , il s'en ira finir ses jours à Paris, tué par les émotions de l'apo­ théose d'Irène.

Il n'est pas de genre littéraire où la prodigieuse facilité de Voltaire, jointe à l'universalité de ses connaissances, ne lui ait permis de se manifester avec bonheur.

Pour ne parler ici que du prosateur, c'est peut -être dans l'ordre de l'histoire qu'il a donné ses œuvres les plus solides et les plus originales.

Sa documentation est d'une richt!sse incomparable.

L à où jusqu'à lui des historiens ne se plaisaient à mettre en scène que des grands, il a su faire vivre une nation entière : la Suède autour de Charles XII, la France autour du Roi-Soleil dans Le siècle de Louis XIV, avec ses coutumes, son com­ merce grand et petit, ses finances, avec ses écrivains et ses artistes .

L'Essai sur les mœurs, sorte d'histoire universelle de­ puis Charlemagne, est aussi une œuvre riche en substance et savante.

Mais on peut regretter que le partisan se montre ici indiscrètement, quand, voulant répliquer au Discours de Bossuet, il s'évertue à montrer que l'avènement du christianisme n'aurait déc hainé que des fléaux là où le monde an­ tique avait apporté la civilisation.

Le conteur est exquis.

Sous leurs tur'­ queries démodées, sous leurs allégories dé­ fraîchies , Zadig et Micromegas ont gardé leur drôlerie, l eur prestesse exquise, leur justesse aussi : car Voltaire est un pein­ tre incomparable de l'humanité moyenne.

Candide, où il s'est diverti à opposer son pessimisme allègre à l'optimisme toujours grincheux de son grand ennemi Rousseau, reste le chef-d'œuvre du scepticisme phi­ losophique.

Uépistolier est extraordinaire.

Près de dix mille lettres.

Adressées à qui? A tout le monde y compris des rois , des minis- tres, des étrangers illustres.

C'est dire leur intérêt documentaire.

Quant au naturel, quant à la vivacité du ton, Mm• de Sévi­ gné seule pourrait lui être comparée.

Sa doctrine, faut-il la cher cher dans les Lettres anglaises ou dans le Dictionnaire philosophique? Pas plus dans ces traités discursifs que dans tout le reste de l'œu­ vre, car la pensée de Voltaire n 'existe pas en tant que système et il en a distribué les é léments un peu partout, sans crainte de se répéter, comme tout écrivain qui veut agir par ses écrits : c'est sa haine du fanatisme, tare selon lui de toute re­ ligion révélée.

C'est, dans l'ordre social.

une croyance au progrès que même son pessimisme foncier ne vient jamais ébran­ ler.

C'est, dans l'ordre judiciaire, quelques idées saines et généreuses, dont la répéti­ tion courageuse devait contribuer à certains adoucissements de nos mœurs judiciaires.

notamment à l'abolition de la torture .

Songeant à ses campagnes pour la réhabi­ litation d'un Calas ou du pauvre chevalier de La Barre, il pourra dire justement sur ses vieux jours : c J'ai fait un peu ae bien :..

Il a, surtout, écrH une langue exemplaire de clarté, de vivacité, de propriété .

Et là, on peut regretter que la littérature con­ temporaine ait laissé perdre sa leçon, abandonnée au journalisme avec un injuste dédain.

Diderot En ce siècle d'intrigues, il se trouva un écrivain-né rigoureusement incapable de calcul et ce fut DIDEROT.

Ce bohème extraordinairement doué vé­ cut de besognes toute sa vie , d'ailleurs sans jamais rien perdre de son enthou­ siasme et de son insatiable curiosité.

FUs d'un coutelier de Langres qui l'avaH fait élever chez les Jésuites, marié à la fille d'une lingère, tour à tour clerc de procu­ reur, précepteur débraillé, griffonneur de romans licencieux, mais aussi d'œuvres éblouissantes dont il oubliait l'existence, à peine écrites (Le Neveu dt' Rameau, Jac· ques le fataliste, Le Voyage de Bougain­ ville parurent posthumément), il lui fal­ lut attendre l'Age de cinquante-deux ana pour recevoir une pension venue des con-. »

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