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LE CORPS CHEZ ZOLA ET MAUPASSANT

Publié le 31/12/2019

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Zola dresse l’arbre généalogique de sa famille des Rougon-Macquart en s’appuyant essentiellement sur ceux du Dr Lucas. Ce qui circule dans l’arbre, c’est le sang de l’aïeule, tante Didc, qui transmet son hérédité. Il donne, au fil des générations, des génies et des fous, des saints et des criminels, et aussi quelques bien portants.

Zola rêve sur cette transmission, sur ces possibilités, sur le mystère des origines, que les sciences balbutiantes ne savent pas encore expliquer. Il est aussi fasciné par ce qu’il appelle les « hésitations du sexe » : Maxime est une fille manquée, Renée se comporte en homme, la marquise d’Espanet et Mme Hafïher affichent leurs amours (La Curée).

Il est surtout angoissé par le « fond ténébreux de l’homme » dont il est un grand poète (Jules Lemaitrc), par la part d’animalité qui reste au fond de tout homme. La théorie de l’évolutionnisme, mise au point par Buffon puis Geoffroy Saint-Hilaire, et développée par Lamarck et Darwin, a marqué tout le siècle : tous les êtres vivants ont pour origine un modèle unique qui s’est transformé en fonction des climats, des conditions de vie, du milieu. Le XIXe siècle - et Zola en particulier - s’interroge sur l’origine de l’homme qui, descendant de l’animal, conserve toujours en lui de la bête.

■ Les scandales du corps

Ce qui l’intéresse, c’est ce qui se passe dans la chair, sous la peau, les coups de passion folle, la montée du désir dans l’homme ou dans la femme, les « végétations sourdes du crime » qui poussent dans le crâne d’un enfant, dans celui du fils des Maheu, Jeanlin, et qui font que tout à coup, sans raison, il tue un petit soldat qu’il ne connaît pas.

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« donner à voir des corps féminins asexués, glabres et lisses, de « délicieuse(s) lorette(s), non pas en chair et en os -cela serait indécent-, mais en une sorte de pâte d'amande blanche et rose », « des créatures célestes, des bonbons sucrés qui fondent sous les regards ».

Il loue au contraire Manet d'avoir, avec Olympia, peint un véritable corps de femme.

Cependant, Zola reste, dans ses romans, comme Maupassant, très discret.

Il ne montre jamais le corps de Renée, il le suggère à travers les descriptions de la chambre ou du célèbre cabinet de toilette de la belle Mme Saccard (La Curée).

Le seul corps qu'il peigne avec ses attributs sexuels est celui de Nana : cheveux roux déroulés lui faisant« comme une toison de bête », poils d'or de ses aisselles, cuisses de cavale, hanches larges.

Mais jamais Zola, qu'on a pourtant accusé de toutes les grossièretés, ne décrit une scène d'amour.

Quand Renée devient la maîtresse de Maxime dans un cabinet particulier du café Riche, il se contente d'écrire : « Et tout fut dit.

» Plus tard, les ébats amou­ reux du couple sont fantasmés à travers la description des plantes de la serre.

Maupassant, de son côté, ne donne pas à voir direc­ tement le corps nu de Christiane prenant son premier bain à l'établissement thermal (Mont-Oriol) ou la nuit de noce de Jeanne (Une vie).

Il suggère à travers les sensations des deux personnages, le plaisir sensuel de la première, la peur, le trouble, la douleur de la seconde.

•Hérédité Le corps est, surtout, pour Zola, la source de rêve­ ries diverses, en particulier autour du sang, de peurs, de fascinations.

Son imagination est avant tout biolo­ gique.

Son œuvre est contemporaine des théories sur l'hérédité et de la naissance de la neuro-physiologie.. »

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