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LE RÉEL ET L'IMAGINAIRE dans Tristan et d'Iseut

Publié le 18/01/2015

Extrait du document

« II (Tristan) sait bien que le roi le fait chercher et qu'un ban a été proclamé sur ses terres afin que qui¬conque le trouverait le capture. Dans la forêt, le pain leur manque beaucoup. Ils vivent de venaison et ne mangent rien d'autre. Qu'y peuvent-ils si leur teint s'altère Leurs habits tombent en lam¬beaux ; les branches les déchirent. Ils fuient longtemps à travers le Morrois » (v. 1641 et suiv,). Dans la forêt de Béroul, il n'y a pas de grotte mer-veilleuse, alors que chez Gottfried les amants découvrent un vrai palais de Psyché et une nature idyllique dans les-quels ils filent le parfait amour. Seule la loge couverte et jonchée de branchages offre un asile précaire aux amants épuisés. La forêt de Béroul n'est pas un lieu d'aventures, comme dans les romans arthuriens ou chez Heinrich qui parle de la « forêt des aventures », où Tristan et Gouvernai partent en quête. C'est un coupe-gorge. L'entourage du roi le trouve téméraire de s'y aventurer sans escorte. Tristan et Gouvernai n'y font pas de quar¬tier, ils rendent le lieu infréquentable à qui craint pour sa vie. Rien ne nous autorise à comparer la forêt du Morrois à celle où paraît le héros-narrateur de la Divine Comédie, pourtant la symbolique est la même. La forêt met en communication avec l'absolu et l'Enfer. Elle est

« Mais il tend à présenter les « aventures » et les événe­ ments surprenants comme vraisemblables.

Dès le XII" siècle, il existe une problématique du réel et de l'imaginaire.

Les personnages, 1nê1ne si à l'origine ils ont un statut historique, appartiennent-ils à la réalité ? Les lieux et les temps sont-ils réels ? Geoffroy de Monmouth invente plus qu'il ne raconte l'histoire de l'Angleterre.

Le XII" siècle littéraire ne se donne pas pour tâche de peindre la réalité, il ne veut pas non plus la transformer.

Mais la littérature d'Occident, chrétienne, ayant comme code la Bible où la réalité la plus humble inter­ vient parce qu'elle a un sens, est forcément réaliste.

D'autre part, le surnaturel, les miracles, sont vrais, donc réels.

Naturel et surnaturel, réel et in1aginaire sont imbriqués.

La littérature du Moyen Âge ne pos­ sède pas ce « surmoi » si prégnant dans l'esthétique gréco-latine, bien qu'elle en connaisse les procédés, la rhétorique.

•L'espace La toponymie Les textes tristaniens, et particulièrement celui de Béroul, se situent dans une aire géographique fami­ lière : Irlande, Cornouailles, Petite Bretagne, etc.

Les lieux sont identifiés : villes, rivières, forêts.

Pourtant, la toponymie est très incertaine, même si les auteurs se prétendent très sûrs de leur fait.

Par exemple, parlant du saut de Tristan, Béroul dit que de Costentin jusqu'à Rome, il ne s'en est jamais fait de semblable.

S'agit-il du Cotentin ou de Constantine ? Cela dépend du tra­ ducteur.

Nous avons vu que les lieux évoqués peuvent renvoyer à des lieux réels, mais non sans ambiguïtés ni THÈMES 83. »

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