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Le VAUDEVILLE en littérature

Publié le 11/11/2018

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VAUDEVILLE. Avant d’être genre dramatique, le vaudeville fut, à l’origine, chanson populaire. L’étymologie du mot pose quelques problèmes. D’après la tradition, ce serait un foulon normand, Olivier Basselin, qui, vers 1430, aurait inauguré ce type de chanson bachique, amoureuse ou politique, que l’on appela bientôt « Vau-de-Vire » d’après le lieu où résidait son inventeur, dans le Calvados.

 

Le vaudeville-chanson

Ultérieurement, « Vire » n’étant plus compris, le mot serait devenu « vaudeville », peut-être sous l’influence de recueils de chansons populaires du xvie siècle qui s’intitulaient Voix-de-villes, avec lesquelles se serait produit une sorte de confusion. Il ne nous reste plus grand-chose de ces productions initiales, mais, vers 1570, l’avocat normand Jean Le Houx publia des Vaux-de-Vire — longtemps attribués à Basselin — qui relèvent d’une inspiration analogue et nous donnent une idée exacte de ce qu’étaient ces chansons.

Quoi qu’il en soit, ce genre, typiquement français, devait connaître un développement considérable : Vau-quelin de La Fresnaye en 1605, Boileau en 1674 lui accordent une place de choix dans leurs arts poétiques :

D'un trait de ce poème [la satire] en bons mots si fertile

Le Français né malin crée le vaudeville Agréable, indiscret, qui, conduit par le chant Passe de bouche en bouche et s'accroît en marchant.

(Boileau, Art poétique, chant II)

Entre-temps, l’inspiration du vaudeville s’était considérablement élargie : outre les thèmes signalés plus haut, nombre de sujets d’actualité, des plus graves aux plus futiles, devenaient chansons, matière à calembours, jeux de mots et grivoiseries comme en témoignent ces deux vers consacrés à une comédienne du xviie siècle, qui, l’âge venant, avait dû changer de profession : « Ne gagnant plus rien sur la scène, elle trafique sur le Rhin ».

 

Au début de ce xviie siècle, d’ailleurs, ces vaudevilles devaient également porter le nom de « ponts-neufs », d’après l’endroit où se réunissaient, à Paris, chanteurs ambulants et vendeurs de chansons. Les airs populaires qu’on y faisait entendre, souvent fort anciens (comme la Mère Michel, Au clair de la lune ou J'ai du bon tabac), comportaient des paroles nouvelles — c’est précisément ce qui les distinguait des autres types de chansons —, variant au gré des sujets et à la fantaisie des auteurs. Les airs eux-mêmes étaient désignés du nom de « timbres ».

Au siècle suivant, les vaudevilles connurent encore un vif succès, avec de spirituels chansonniers comme Piron, Panard, Collé, qui se réunissaient lors des dîners mensuels de la Société du Caveau. Les publications qui rassemblaient ces productions, comme l'Almanach des Muses [voir Almanach des muses] ou le Recueil du Caveau, étaient largement diffusées. Mais le genre devait disparaître en tant que tel vers la fin de la Révolution, bien que, durant celle-ci, les circonstances politiques aient encore excité la verve de brillants paroliers comme dans la Constitution en vaudeville (1792) ou dans la République en vaudeville (1793).

« de doter les acteurs d'écriteaux comportant les paroles - adaptées à leurs personnages -d'airs de vaudevilles que le public était chargé d'entonner, avec l'aide de quelques comparses disséminés dans la salle.

L'orchestre donnait le ton.

Un bon exemple de ces pièces dites ), est contraint de reconnaître (Histoire de l'art dramatique en France depuis vingt-cinq ans-, 3< série, 1858-1859).

Indiquons, à propos de 1 'abondance des auteurs, que le XIXe siècle, âge d'or du vaudeville, aurait vu.

selon les spécialistes, la création de plus de 1 0 000 pièces de ce type.

Un rénovateur du vaudeville Parmi cette foule d'auteurs se détache la personnalité de Scribe (1 791-1861 ).

Par son talent, par son exception­ nel succès d'une durée de quarante ans, par l'abondance de son œuvre -plus de 400 pièces -, il occupe une place à part : on lui doit la transformation profonde du genre en véritable objet théâtral.

Le vaudeville (on utili­ sait de moins en moins l'expression «comédie à vaude­ villes >> ou «en vaudevilles ») était surtout anecdotique; l'intrigue en était extrêmement mince (Le age, Favart.

Piis, Barré, Désaugiers ...

) et n'attestait aucun effort sérieux de construction, comme si la présence de cou­ plets amusants reliés par une trame légère dispensait de tout autre effort.

Scribe, au contraire, apprend très vite à bâtir ses intrigues, avec une science dramaturgique au moins égale à celle que manifestait Beaumarchais dans ses comédies.

Il les appelle- non sans justesse, d'ail­ leurs -des >.

Mais, bientôt, il tire la conclusion logique de cette évolution qu'il fait subir au genre : puisqu'il sait attirer le public par sa science de l'intrigue, à quoi bon garder les chansonnettes d'antan? Elles retardent l'action et rompent le suspense.

Ces petites. »

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