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Le visiteur de minuit de VILLIERS DE L’ISLE-ADAM (commentaire composé)

Publié le 04/11/2016

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Sans dissocier la forme et le fond, vous ferez un commentaire composé de cette page.

 

Vous pourrez étudier par exemple les procédés par lesquels l’auteur essaie, dans un récit conté à la première personne, de faire vivre à son lecteur une scène de mystère et d’angoisse.

VILLIERS DE L’ISLE-ADAM (1838-1889),

Contes cruels (parus en 1883).

Présentation des thèmes.

 

1. Il s’agit d’un conte....

 

Le conte : genre mal défini; ce n’est pas vraiment une nouvelle...

 

... c’est en tout cas bien plus court qu’un roman.

 

Un de ses avantages va donc être une forme brève, réduite, ce qui force à condenser l’épisode dans cet espace court.

 

L’esthétique et la technique du conte reposent donc avant tout sur cette forme ramassée.

 

C’est le cas ici :

 

- en onze très brefs paragraphes -ce qui correspond à des temps de soupirs, à des haltes qui ménagent, donc augmentent l’inquiétude, et non à un effet de dispersion;

 

- en 25 lignes à peine : la situation et l’heure sont données (1er §), l’apparition surgit peu à peu (§ 2-3-4 = trois brèves phrases), puis sa forme se précise nettement (§ 5), mais en conservant l’équivoque nécessaire (§ 5),

 

- un arrêt crée l’angoisse (§ 6),

 

- un mouvement (celui du héros-de-l’étrange) noue le drame (§ 7),

 

- les sensations et sentiments du narrateur sont indiqués, sans fioritures inutiles (§ 8) mais avec puissance,

 

- autre mouvement, cette fois-ci du protagoniste, acteur vivant; ce qui fait atteindre à l’histoire l’apogée de son intensité d’effroi (§ 9),

 

- un temps d’arrêt - comme si le souffle du narrateur et du lecteur s’arrêtait lui aussi -, réduit à une phrase brève, mais très forte (§ 10),

 

- enfin l’histoire se dénoue brusquement. Phrases brèves, sèches, de constatation. On passe d’un monde (fantastique) à un autre (réel) en 2 lignes (§ 1l);

 

- pas de commentaire. Arrêt total et brusque qui laisse au lecteur toutes possibilités d’imagination... et de peur !

« Je fermai les yeux pour ne pas voir cela.

Oh ! je ne voulais pas voir cela ! Mais un oiseau de nuit, avec un cri affreux, passa entre nous, et le vent de ses ailes, m'efBeurant les paupières, me les fit rouvrir.

Je sentis qu'll voletait par la chambre.

Alors, -et avec un rile d'angoisse, car les forces me trahis­ saient pour crier -, je repoussai la porte de mes deux mains cris­ pées et étendues et je donnai un violent tour de clef, frénétique et les cheveux dressés.

Chose singulière, ll me sembla que tout cela ne faisait aucun bruit.

C'était plus que l'organisme n'en pouvait supporter.

Je m'éven­ lai.

J'étais assis sur mon séant, dans mon lit, les bras tendus devant moi; j'étais glacé; le front trempé de sueur.

» VILLIERS DE L'ISLE-ADAM (1838- 1889), Contes cruels (parus en 1883).

Sans dissocier la forme et le fo nd, vous ferez un commentaire composé de cette page.

Vo us pourrez étudier par exemple les procédés par lesquels l'au­ teur essaie, dans un récit conté à la première personne, de faire vivre à son lecteur une scène de mystère et d'angoisse.

Comment faire un commentaire 1.

Quand on ne connaît rien de l'auteur? • Si l'on n'est pas très au fait sur les romans ou contes fantasti­ ques qui ont préparé et bien souvent dépassé l'élaboration du fantastique actuel, on a peu de chances -en 1re ou Terminale ­ de connaître Villiers de l'Isle-Adam, contemporain de Baude­ laire, puis des Parnassiens, enfin de Verlaine et surtout Mal­ larmé qui sera son ami fidèle.

Quand il publie ses contes les plus forts Claire Lenoir et l'Intersigne -dont ce passage est extrait -e n 1868, Baudelaire vient de finir ce qu'il traduira d'Edgar Poe : le dernier volume de ses traductions, à savoir en 1865 Histoires grotesques et sérieuses.

• Mais il faut être spécialiste, ou exceptionnellement intéressé par ce type d'histoires pour situer cet excellent conteur, même. »

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