Devoir de Philosophie

L'image de l'aristocratie dans Le Mariage de Figaro

Publié le 30/06/2015

Extrait du document

mariage

4 Entre la dernière représentation du Barbier de Séville et la première représentation du Mariage de Figaro, peu d'années s'écoulent. Le Mariage de Figaro étant la suite du Barbier, il n'était pas possible pour Beaumarchais de procéder à une évolution radicale de son personnage. Cependant une transformation du comte se laisse percevoir. Dès l'acte I du Barbier de Séville, le comte est autre chose qu'un amoureux aimable, et son per-sonnage ne se réduit pas aux conventions qui définissent l'habituel amant de comédie. Plus qu'une simple nécessité dramaturgique, différent de ces amoureux de Molière, ces fils contraints d'avoir recours aux ruses de leurs valets pour mener à bien leurs projets sentimentaux, Alma-viva se présente comme un grand seigneur auto-nome, financièrement indépendant. Il n'est pas cet être immature, auquel le serviteur doit pro¬curer argent et hardiesse. Homme au talent réel, il est le partenaire heureux de Figaro, non plus son simple faire-valoir. Cette profondeur et cet enrichissement nouveaux de son caractère per-mettent de créer un personnage dont le rôle dra-maturgique est plus soutenu. En se déguisant successivement en amant Lindor, en bachelier Alonzo, en Dragon, le comte met à distance son propre personnage de grand seigneur, son rôle figé d'amoureux. Parallèlement à ces déguise¬ments, il est amené à mener de front trois lan¬gages différents : avec Rosine, son discours est lyrique, avec Bartholo, burlesque, avec Bazile, machiavélique. Le comte Almaviva représente alors l'exercice heureux et mobile d'une force de séduction et d'un génie de l'entreprise, soucieux de trouver par ses propres qualités l'occasion de construire son bonheur.

mariage

« ~ Entre la dernière représentation du BarNer de Sévjjje et la première représentation du Mariage de Figaro, peu d'années s'écoulent.

Le Mariage de Figaro étant la suite du Barbier, il n'était pas possible pour Beaumarchais de procéder à une évolution radicale de son personnage.

Cependant une transformation du comte se laisse percevoir.

Dès l'acte 1 du Barbier de Séville, le comte est autre chose qu'un amoureux aimable, et son per­ sonnage ne se réduit pas aux conventions qui définissent l'habituel amant de comédie.

Plus qu'une simple nécessité dramaturgique, différent de ces amoureux de Molière, ces fils contraints d'avoir recours aux ruses de leurs valets pour mener à bien leurs projets sentimentaux, Alma­ iv a se présente comme un grand seigneur auto­ nome, financièrement indépendant.

Il n'est pas cet être immature, auquel le serviteur doit pro­ curer argent et hardiesse.

Homme au talent réel, il est le partenaire heureux de Figaro, non plus son simple faire-valoir.

Cette profondeur et cet enrichissement nouveaux de son caractère per­ mettent de créer un personnage dont le rôle dra­ maturgique est plus soutenu.

En se déguisant successivement en amant Lindor, en bachelier Alonzo, en Dragon, le comte met à distance son propre personnage de grand seigneur, son rôle figé d'amoureux.

Parallèlement à ces déguise­ ments, il est amené à mener de front trois lan­ gages différents : avec Rosine, son discours est lyrique, avec Bartholo, burlesque, avec Bazile, machiavélique.

Le comte Almaviva représente alors l'exercice heureux et mobile d'une force de séduction et d'un génie de l'entreprise, soucieux de trouver par ses propres qualités l'occasion de construire son bonheur.

~ Dans Le Mariage de Figaro, le personnage se fige autour d'une image plus sociale que psycho­ logique.

Ici, plus de déguisements : le comte est le comte et il a restreint, au seul discours de !autorité, la stratification antérieure de son lan­ gage.

Il n'est plus victime, mais obstacle, et fina­ lement, prend la place anciennement dévolue à Bartholo.

Le comte se durcit dans une volonté de posséder ce qui ne lui revient pas de droit, Suzanne, et il a abandonné l'effort de plaire et le souci d'être aimé pour lui-même, au profit d'un exercice de prérogative sociale que le texte s'atta­ che à dire abusif et illégitime.

En ce sens, la Almaviva: un personnage positif Le comte: un personnage vaincu -Ill :e •Ill ::1: t- 29. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles