Devoir de Philosophie

Quelle(s) composition(s) Rabelais a t-il adopté dans Gargantua et dans quel but ?

Publié le 01/03/2012

Extrait du document

rabelais

 

                Rabelais, de son temps aussi bien médecin qu’écrivain, se caractérise par un souci débordant du détail que l’on retrouve nottament dans la composition de son oeuvre phare qu’est Gargantua. Toutefois, il est difficile, sinon impossible de trouver une structure qui rendrait compte de toute la compléxité de la construction de Gargantua, car celle-ci reste bien inclassable, insaisissable, et l’enfermer dans un schéma précis serait en écarter de nombreuses richesses. Il s’agit donc plutôt de s’interroger sur les diverses compositions de Gargantua. Construit sur une symétrie concentrique, l’ouvrage tient cependant une certaine linéarité malgré l’utilisation du motif de l’alternance et du retour.

 

En effet, Gargantua s’affirme comme un roman dont les lectures peuvent être multiple. Sa structure peut avant tout s’apparenter à une symétrie concentrique, qui tourne autour d’un élément central donc, avec une composition en tiroirs et une importance accordée à l’art de la digression.

Cette interprétation soutenue par Guy Demerson dans sa Préface de Gargantua (éditions Points) met en évidence un système de renvois et de résonances : l’ouvrage est centré sur les chapitres 39 à 44. Les protagonistes y sont des moines, ainsi ces chapitres renvoient à toutes les problématiques liées à la vie monastique et au rôle des moines, qui ici, est tournée à la dérision. 

rabelais

« symbole pacifique et esquisse de la vie idéale.

On assiste donc à une alternance entre sérieux et comique qui permet de faire toute la singularité de Gargantua qui réussit à véhiculer les idéaux humanistes de manière subtile, nottament par l’oscillation entre récit et discours. La narration serait prise en charge par maître Alcofribas Nasier, qui interpelle ses lecteurs dès l’Avis versifié et le Prologue pour leur donner ses conseils de lecture, leur avertir de la teneur et des propos de ce qui suit, mais surtout de les interpeller en les invitant à réfléchir ce qu’ils lisent “L’habit ne fait pas le moine”.

Par cette métaphore, le narrateur cherche à faire comprendre au lecteur qu’il y gagnerait à chercher plus loin que ce que seul le texte lui montre.

Le récit traditionnel, à la troisième personne et au temps du passé, commence au chapitre 3 avec un indicateur temporel aussi précis que les contes “en son temps” (p.

67) sans pour autant faire taire la voix du narrateur qui continue ses apostrophes aux lecteurs.

Cette forme narrative, interrompue de descriptions, de passages dialogués et de commentaires du narratuer, habituelle depuis le Moyen-Âge ne subit pas de changement jusqu’à la fin du roman.

Mais la particularité de cette narration provient des discours qui à intervales réguliers viennent l’interrompre, ceux ci marquant ainsi une rupture dans le récit continue et donnant une particularité à l’ouvrage.

On peut citer “Les propos des bien ivres” au chapitre 5 constitué de répliques anonymes qui s’enchainent formant un discours incohérent à la gloire du vin, le chapitre 19 et la harangue insensée du sophiste Jonatus de Bragmardo, le chapitre 29 avec la lettre de Grandgousier à Gargantua, le chapitre 31 avec la harangue de Ulrich Gallet pour ramener Picrochole à la raison etc… Ces discours coupent la monotonie du récit, contribuent au réalisme du roman par la variété des langages et participent de plus à la satire et l’argumentation en faveur d’un changement de la société et des mentaliés. La composition de Gargantua a été de maintes fois interprétée.

On peut la considérer selon le roman de chevalerie ou des perspectives plus complexes et détaillées, telles que des symétries intérieurs ou un roman d’initiation.

Cette composition difficilement interprétable rapelle les épopées antiques telles que l’Illiade etl’Odysée d’Homère.

De nos jours, le mystère qu’a laissé Rabelais sur son oeuvre est resté, laissant libre court aux nombreuses interprétations. 1.

Une symétrie concentrique a.

Un ouvrage autour d’un élément central b.

Une composition en tiroirs et art de la digression 2.

Une certaine linéarité a.

Une narration chronologique chevaleresque b.

Une démarche initiatique 3.

Le principe de l’alternance et du retour a.

l’art du contrepoint : le sérieux et le carnavalesque b.

oscillation entre récits et discours. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles