Représentations de la Mort
Publié le 17/01/2022
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danse macabre. [4] On retrouve l'idée de la Danse Macabre dans une écriture du 1280, le Dit des trois morts et des trois
vifs. Trois jeunes nobles rencontrent soudainement trois morts affreux qui leur racontent leur grandeur passée et avertissent les
trois vivants de leur fin prochaine.
La représentation des trois morts et des trois vifs forme le chaînon qui relie l'horrible
image de la putréfaction et l'idée de la danse macabre : l'égalité devant la mort.
Au rappel de la vanité des choses du
monde, on joignait une leçon d'égalité sociale, et cette intention mettait, par la nature des choses, les hommes à
l'avant-plan.
La danse des morts n'était pas seulement une pieuse exhortation, mais aussi une satire sociale. [5] La
Mort touche indistinctement les gens de toutes les classes et de tous les âges, elle a un rôle égalisateur.
La Danse Macabre n'est
pas une représentation simple et frivole, on doit faire remarquer qu'en elles se trouvent cachées des croyances très importantes
à l'époque et les prédispositions morales.
La littérature est évidement touchée par cette sensibilité particulière et les poètes ne craignent pas d'explorer dans leur
œuvre la notion de mort.
Parmi eux, on retrouve aussi François Villon, que l'on tient pour dernier poète du Moyen Âge et
premier poète des temps moderne. [6] Les informations concernant la vie de Villon nous manquent presque entièrement.
Cependant on connait que son vrai nom était François de Montcorbier et qu'il a eu une réputation ‘scandaleuse' et une vie
parsemée de controverses, suite a un événement qui lui est arrive a l'âge de 23 ans, quant il tue un prêtre.
En plus de son
œuvre majeure, le Testament (1461), de Villon nous sont parvenus le Lais (1456), quelques ballades composées dans le
jargon des Coquillards, d'interprétation difficile, et des Poésies diverses, parmi lesquelles certaines de ses pièces les
plus célèbres (Débat du Coeur et du Corps de Villon, l'Épitaphe Villon, plus connue sous le nom de Ballade des pendus).
Comme Charles d'Orléans, Villon est entièrement poète de son temps.
Les formes qu'il utilise (le huitain d'octosyllabes,
la ballade, le rondeau) sont en vogue à la fin du Moyen Âge.
Il en est de même pour les thèmes de sa poésie. [7] Dans la
Ballade des pendus, qu'on considère avoir été écrite quand Villon se trouvait en prison, il donne voie a des pendues qui
implorent la compassion des autres: Frères humains qui nous survivez, N'ayez pas vos cœurs durcis à notre égard .
Dans
leur cri, les pendus demande la pitié et encouragent ceux qui sont encore sur la Terre de ne pas les juger et de comprendre
qu'ils sont tous sur le pouvoir de Dieu, qui finalement décidera de leur destinée : De notre malheur que personne ne se
moque, Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre! On retrouve ici, encore une fois, l'idée de l'éphémérite de la chair
et la notion du périssable : La pluie nous a lessivés et lavés ; Et le soleil nous a séchés et noircis; Pies, corbeaux nous ont
creusé les yeux, Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais un seul instant nous ne sommes assis;
Comme dans l'iconographie de La Danse Macabre, Villon construit un tableau imprégné des éléments macabres,
réaliste et dans la tonalite de l'époque.
Il s'agit de l'affreux spectacle de la décomposition de la beauté humaine [8]: Pour
ce qui est de la chair, que nous avons trop nourrie, Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie .
Son message est le
suivant : nous sommes tous des frères, on ne doit pas nous juger, mais avoir de la compassion et surtout, ne jamais oublier
qu'on est mortels (le motif du mémento mori).
La mort va nous entrainer tous dans sa danse, un jour.
Son représentation réaliste
est menaçante.
Cette méditation et plainte sur la brièveté des choses terrestres [9]est quand même accompagnée par
l'espoir dans le salut de l'âme : Mais priez Dieu que tous nous veuille
absouldre! Par la Ballade des pendus, Villon abouti a une poésie de
méditation, qui dépasse les limites de l'individu pour aboutir au général.
L'appel aux frères humains de son épitaphe,
efface les frontières entre les bons et les mauvais.
Le nous est ici autant expression d'une solidarité humaine qui semble
avoir cruellement fait défaut au poète que d'un moi multiplié dans ses camarades d'infortune, dont il décrit/imagine le
sort, le leur autant que le sien [10] : Nous sommes morts, que personne ne nous tourmente, Mais priez Dieu que tous
nous veuille absouldre! Villon est le produit de son époque, c'est évident comme le motif de l'universalité de la mort et de la
fragilité de l'existence ont influence sa pensée, mais en introduisant aussi une vision du monde originelle, surgie de sa propre
expérience de vie, on peut affirmer qu'il regardait déjà vers la Renaissance.
L'époque du Baroque, on va la placer sous les mots de D'Aubigné qui affirme: dans le corps de la mort j'ai renferme
mai vie .
Le monde baroque était un monde qui avait perdu les faveurs d'un Dieu qui, même si tout puissant, l'avait abandonné.
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