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Représentations de la Mort

Publié le 17/01/2022

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  Le choix de cette thème a été déterminé par mon désir de mettre en évidence le fait que la Morte n'existe pas en soi, elle est seulement ‘une idée' qu'on se fait d'un phénomène naturel, biologique. Tout le cortège d'idées, des pensées, des traditions qui accompagnent la notion de ‘morte' est quelques choses de flexible et de subjective. A travers les époques, les gens ont eu des différentes représentations pour la mort, influencées par des diverses facteurs : l'économie de leur pays, les maladies, leur religion, si c'était une période de paix ou des guerres, etc. Dans ce qui suit nous allons voir qu'elle était les rapports que les gens entretenait avec cette dimension, qui, bien sûr, ne pouvaient pas être ignorée et sur quelle forme ils avaient choisi de rendre la morte présente dans leur existence et, par conséquence, dans leur vie artistique. Nous allons commencer par le Moyen Age et continuer avec le Baroque.

« danse macabre. [4] On retrouve l'idée de la Danse Macabre dans une écriture du 1280, le Dit des trois morts et des trois vifs. Trois jeunes nobles rencontrent soudainement trois morts affreux qui leur racontent leur grandeur passée et avertissent les trois vivants de leur fin prochaine.

La représentation des trois morts et des trois vifs forme le chaînon qui relie l'horrible image de la putréfaction et l'idée de la danse macabre : l'égalité devant la mort.

Au rappel de la vanité des choses du monde, on joignait une leçon d'égalité sociale, et cette intention mettait, par la nature des choses, les hommes à l'avant-plan.

La danse des morts n'était pas seulement une pieuse exhortation, mais aussi une satire sociale. [5] La Mort touche indistinctement les gens de toutes les classes et de tous les âges, elle a un rôle égalisateur.

La Danse Macabre n'est pas une représentation simple et frivole, on doit faire remarquer qu'en elles se trouvent cachées des croyances très importantes à l'époque et les prédispositions morales.

La littérature est évidement touchée par cette sensibilité particulière et les poètes ne craignent pas d'explorer dans leur œuvre la notion de mort.

Parmi eux, on retrouve aussi François Villon, que l'on tient pour dernier poète du Moyen Âge et premier poète des temps moderne. [6] Les informations concernant la vie de Villon nous manquent presque entièrement. Cependant on connait que son vrai nom était François de Montcorbier et qu'il a eu une réputation ‘scandaleuse' et une vie parsemée de controverses, suite a un événement qui lui est arrive a l'âge de 23 ans, quant il tue un prêtre.

En plus de son œuvre majeure, le Testament (1461), de Villon nous sont parvenus le Lais (1456), quelques ballades composées dans le jargon des Coquillards, d'interprétation difficile, et des Poésies diverses, parmi lesquelles certaines de ses pièces les plus célèbres (Débat du Coeur et du Corps de Villon, l'Épitaphe Villon, plus connue sous le nom de Ballade des pendus). Comme Charles d'Orléans, Villon est entièrement poète de son temps.

Les formes qu'il utilise (le huitain d'octosyllabes, la ballade, le rondeau) sont en vogue à la fin du Moyen Âge.

Il en est de même pour les thèmes de sa poésie. [7] Dans la Ballade des pendus, qu'on considère avoir été écrite quand Villon se trouvait en prison, il donne voie a des pendues qui implorent la compassion des autres: Frères humains qui nous survivez, N'ayez pas vos cœurs durcis à notre égard .

Dans leur cri, les pendus demande la pitié et encouragent ceux qui sont encore sur la Terre de ne pas les juger et de comprendre qu'ils sont tous sur le pouvoir de Dieu, qui finalement décidera de leur destinée : De notre malheur que personne ne se moque, Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre! On retrouve ici, encore une fois, l'idée de l'éphémérite de la chair et la notion du périssable : La pluie nous a lessivés et lavés ; Et le soleil nous a séchés et noircis; Pies, corbeaux nous ont creusé les yeux, Et arraché la barbe et les sourcils.

Jamais un seul instant nous ne sommes assis; Comme dans l'iconographie de La Danse Macabre, Villon construit un tableau imprégné des éléments macabres, réaliste et dans la tonalite de l'époque.

Il s'agit de l'affreux spectacle de la décomposition de la beauté humaine [8]: Pour ce qui est de la chair, que nous avons trop nourrie, Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie .

Son message est le suivant : nous sommes tous des frères, on ne doit pas nous juger, mais avoir de la compassion et surtout, ne jamais oublier qu'on est mortels (le motif du mémento mori).

La mort va nous entrainer tous dans sa danse, un jour.

Son représentation réaliste est menaçante.

Cette méditation et plainte sur la brièveté des choses terrestres [9]est quand même accompagnée par l'espoir dans le salut de l'âme : Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre! Par la Ballade des pendus, Villon abouti a une poésie de méditation, qui dépasse les limites de l'individu pour aboutir au général.

L'appel aux frères humains de son épitaphe, efface les frontières entre les bons et les mauvais.

Le nous est ici autant expression d'une solidarité humaine qui semble avoir cruellement fait défaut au poète que d'un moi multiplié dans ses camarades d'infortune, dont il décrit/imagine le sort, le leur autant que le sien [10] : Nous sommes morts, que personne ne nous tourmente, Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre! Villon est le produit de son époque, c'est évident comme le motif de l'universalité de la mort et de la fragilité de l'existence ont influence sa pensée, mais en introduisant aussi une vision du monde originelle, surgie de sa propre expérience de vie, on peut affirmer qu'il regardait déjà vers la Renaissance. L'époque du Baroque, on va la placer sous les mots de D'Aubigné qui affirme: dans le corps de la mort j'ai renferme mai vie .

Le monde baroque était un monde qui avait perdu les faveurs d'un Dieu qui, même si tout puissant, l'avait abandonné. »

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