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Sujet : La Princesse de Clèves est-elle, selon vous, une héroïne libre de ses choix ou une victime de la société de son temps ?

Publié le 13/11/2022

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« Exemple de dissertation rédigée par une élève Sujet : La Princesse de Clèves est-elle, selon vous, une héroïne libre de ses choix ou une victime de la société de son temps ? L’esprit galant, les salons précieux et la vie mondaine caractéristiques du XVIIe siècle ont servi de cadre à Mme de La Fayette pour écrire La Princesse de Clèves, dont l’histoire se déroule sous le règne d’Henri II.

Ce roman marque une étape dans la littérature française.

Le texte romanesque devient plus bref, l’intrigue est resserrée autour de la peinture du sentiment amoureux.

Deux forces conduisent l’individu, le désir et la raison.

Mariée à Monsieur de Clèves, la Princesse tombe sous le charme du Duc de Nemours, pour qui elle conçoit une passion réciproque.

Cette situation s’aggrave par une série de péripéties qui semble précipiter les protagonistes dans le malheur.

La fin du roman peut sembler énigmatique.

Elle fuit la société dans un couvent mais elle laisse des « exemples de vertu inimitable », et malgré tout elle meurt rapidement.

Cette fin pose des questions sur le rôle de ce personnage.

La Princesse de Clèves est-elle une héroïne libre de ses choix ou une victime de la société de son temps ? On se demande en effet si elle choisit son destin, ou bien si elle ne peut que suivre des événements qu’elle ne maîtrise pas.

L’analyse psychologique révèle son combat intérieur entre la morale et l’amour, tandis que la peinture de la société révèle la pression sociale qu’elle subit.

Sa morale, en réalité, est très proche des valeurs morales des salons aristocratiques du XVIIe siècle.

Nous montrerons donc que la pression sociale forme la morale du personnage, qui trouve sa liberté dans une soumission volontaire aux codes de la vertu.

Nous verrons en quoi la pression sociale contraint les choix de la Princesse de Clèves.

Mais, d’un autre côté, l’héroïne conserve une certaine autonomie de pensée et d’action.

Nous finirons en analysant comment la morale réconcilie liberté individuelle et obligations sociales. Tout d’abord, on peut constater que la société semble contraindre la Princesse de Clèves ; elle ne semble pas libre de ses choix.

Mlle de Chartres, orpheline de père, est élevée par sa mère.

Celle-ci veut « donner de la vertu » à sa fille : elle l’éduque loin de la cour et selon des principes stricts.

Elle parle de l’amour à sa fille et lui en montre les dangers, elle évoque la tranquillité de « la vie d’une honnête femme ».

Pour cette mère, la vertu est un combat quotidien.

On ne peut la conserver « que par une extrême défiance de soi-même » : cette ligne de principe guide toute la vie de la Princesse de Clèves.

En effet, elle se méfie toujours de ses émotions, tâche de ne pas les montrer et s’accroche toujours à l’idée de vertu.

Seule la mort de Mme de Chartres prive Mlle de Clèves de son influence ; elle se sent « abandonnée à elle-même, dans un temps où elle était si peu maîtresse de ses sentiments ».

L’éducation maternelle semble donc être la première contrainte à laquelle la jeune femme doit faire face.

Elle essaie de lui obéir, mais la tâche lui est rude.

Tous ses choix sont soumis à l’approbation de sa mère, qui règle la première partie de sa vie. Mme de Chartres choisit le Prince de Clèves pour gendre et lui délègue son autorité maternelle.

C’est un homme prévenant qui est très amoureux de sa femme.

Il accepte de l’emmener à la campagne quand elle le décide et lui laisse une grande liberté de mouvements.

Ce sont d’autres hommes qui exercent des pressions sur la l’héroïne : notamment le Vidame de Chartres, son oncle, dont l’influence s’étend jusqu’à la Princesse.

Il joue un rôle assez négatif puisqu’il favorise les tentatives de rapprochement du Duc de Nemours.

C’est par sa faute que l’héroïne découvre la douleur de la jalousie en lisant une lettre faussement adressée à Nemours.

Quant à ce dernier, c’est l’homme qui met le plus à l’épreuve la princesse puisqu’il lui fait éprouver une passion intense. Ajoutons aux pressions maternelle et masculine celle de la cour.

C’est un monde d’intrigues, porteur de beaucoup de jugements et de rivalités.

Le texte en fait état : « L’ambition et la galanterie étaient l’âme de cette cour, et occupaient également les hommes et les femmes ».

Tous les personnages sont occupés par les luttes de pouvoir.

La lettre trouvée à la fin de la deuxième partie du roman plonge la cour dans une effusion qui révèle toute la condamnation qui attend une femme qui trompe son mari. Le personnage de ce roman semble donc soumis à de nombreuses pressions. L’éducation de sa mère décide de ses gestes et de ses actions, puis ce sont son mari et son oncle qui permettent ou interdisent ses déplacements.

La Princesse n’est pas non plus libre de ses sentiments, puisqu’elle est éperdument amoureuse du Duc de Nemours.

Enfin, elle n’a même pas la possibilité de se confier, puisque la cour est un lieu de jugement où le secret est très difficile à tenir.

La Princesse de Clèves semble donc être victime de la société de son temps. Cependant, la Princesse de Clèves lutte tellement contre ses sentiments qu’elle est amenée à prendre seule des décisions.

Elle trouve ainsi une certaine autonomie de pensée et d’action, bien que cette liberté ne s’exerce que dans les moments où la pression sociale est la moins forte. Tout d’abord, la Princesse parvient à s’éloigner très souvent de la cour.

Son mari l’autorise très souvent à s’absenter, même s’il finit par condamner ce comportement dans la troisième partie du roman : « Mais pourquoi ne voulez-vous point revenir à Paris ? Qui vous peut retenir à la campagne ? Vous avez depuis quelque temps un goût pour la solitude, qui m’étonne et qui m’afflige, parce qu’il nous sépare.

» Pour combattre sa passion, la Princesse emploie tous les moyens qui sont à sa disposition : sa volonté de ne rien dire, de ne rien montrer, sont des décisions autonomes.

En effet, même si elle suit premièrement la vertu, la Princesse ne manque pas d’intelligence.

Celle-ci a été favorisé par sa mère, qui a cultivé son esprit pendant toute son éducation.

La Princesse brille souvent dans ses salons par ses paroles fines et élégantes.

D’un point de vue mondain, elle est brillante.

Bien que son aventure amoureuse occupe la majeure partie du roman, il ne faut pas oublier ces preuves d’autonomie et de subtilité.

Par ailleurs, si la Princesse obéit à sa mère dans la première partie du roman, subit son oncle pendant la deuxième, et risque de céder au Duc dans la troisième, c’est elle qui prend les décisions majeures de la quatrième partie, sans jamais manquer de faire preuve d’esprit. Cet esprit se confirme lors de la réécriture, de mémoire, de la lettre compromettante par la princesse, et le Duc de Nemours.

M.

de Clèves est présent, ce qui permet à son épouse de ressentir « une joie pure et sans mélange qu’elle n’avait jamais sentie : cette joie lui donnait une liberté et un enjouement dans l’esprit » (troisième partie).

La Princesse n’est pas une demoiselle en détresse : elle est pleine de ressources et sa pensée se libère progressivement des dominations extérieures.

C’est ainsi qu’elle peut goûter aux plaisirs de l’amour sans tomber dans la galanterie : elle reste maîtresse d’elle-même, bien qu’elle subisse la puissance de la passion.

Plusieurs scènes lui permettent de constater l’amour du Duc de Nemours, comme celle du tournoi : le Duc porte les couleurs qu’elle a déclaré préférer précédemment.

Les moments de bonheurs que se ménage la Princesse sont brefs, car elle ne veut pas se laisser emporter par la passion et elle se reprend souvent.

La Princesse est décidée de goûter ses plaisirs sans se laisser découvrir : c’est pour cela que, lorsqu’elle apprend que le Duc s’est confié au vidame de Chartres, elle prend la décision de ne plus jamais le revoir.

Elle se sent trahie et décide de se dérober à l’influence de ces hommes. La fin du roman montre la puissance de décision de la Princesse.

En effet, elle acquiert une autonomie d’action très forte à partir du moment où elle décide de ne plus revoir le Duc de Nemours.

Au début de la quatrième partie, elle le renvoie.

Face aux soupçons de son mari, la Princesse décide d’avouer ses sentiments.

Cette scène a suscité un grand scandale au dixseptième siècle.

En effet, par cet aveu, la Princesse se.... »

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