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textes théoriques théâtre

Publié le 12/10/2013

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Le théâtre Toursel, Vassevière. La communication théâtrale. Le théâtre est un art total qui n'utilise pas que le langage. Il dépend des effets voulus par l'auteur mais aussi du jeu, du physique des acteurs qui donnent vie aux personnages, de la mise en scène, ... Roland BARTHES, Essais critiques, 1964 Le théâtre est une « machine cybernétique «. Le spectateur est confronté à une véritable « polyphonie informationnelle «. Il y a une « épaisseur de signes et de sensations qui s'édifie sur la scène à partir de l'argument écrit « Le théâtre est le lieu où s'opère la transmission de messages multiples, simultanés et différents. Le spectateur est donc confronté à une « polyphonie informationnelle « c'est à dire à la combinaison de plusieurs canaux d'information. « Toute représentation est donc un acte sémantique extrêmement dense « Le théâtre est une « machine cybernétique « c'est à dire que le théâtre communique et régule plusieurs informations en même temps « Durant un spectacle, on reçoit en même temps plusieurs informations mais certains tiennent pendant que d'autres tournent. Toute représentation est un acte sémantique extrêmement dense. Pierre LARTHOMAS, Le Langage dramatique, 1972 « Il faut bien qu'il y ait dans toutes ces oeuvres (...) malgré leur diversité des éléments communs qui assurent à leur style son efficacité. Ce sont ces éléments que l'on peut essayer de définir. « Tout se passe comme si le spectateur surprenait une série de dialogues mais ce langage n'a rien de spontané. C'est un « langage en représentation « même si apparemment les propos échangés ne se distinguent en rien des propos quotidiens. « Si tout au théâtre est langage, une oeuvre dramatique est avant tout parole « : le langage dramatique est un langage total : éléments verbaux, gestes, contexte, action, situation, ... ont plus d'importance que dans la vie. Ce « langage représenté « a une fonction double : double destinataire : le personnage à qui est adressée la réplique et le public. Le langage dramatique procède du dit et de l'écrit. Il est proche de la parole imitant ses imperfections qui prennent une valeur esthétique. Il en est éloigné : plus enchaîné, plus soucieux d'effets. Le langage théâtre semble spontané et surpris alors qu'il est représenté, fait pour être joué. La parole théâtrale fonctionne selon le principe de la double articulation. Anne UBERSFELD, Le Théâtre, 1980 Elle cherche à définir la spécificité du texte théâtral à partir d'une démarche sémiotique. Le dialogue de théâtre n'a de signification que dans un « contexte énonciatif « Il y a dans le théâtre une « double situation de communication «. La première : des destinateurs1 (scripteur et praticiens) aux destinataires1 (spectateurs). La deuxième : du destinateur2 (personnage locuteur) au destinataire2 (personnage récepteur). L'une des caractéristiques du texte théâtral est son caractère incomplet. C'est le travail du metteur en scène de donner certains réponses parce que le texte théâtral reste résolument muet sur de nombreux aspects. L'incomplétude du texte oblige le metteur en scène à prendre un parti. Il y a un double émetteur dans le théâtre + le récepteur n'a pas isolé mais il forme un corps. De plus la réception a un effet sur le message puisque le public agit lui aussi. Composé de deux strates textuelles, le dialogue et les didascalies, le texte théâtral est régi par une double énonciation. Son incomplétude est la condition même de la représentation. Celle-ci, nécessairement collective, sanctionne immédiatement la réussite ou l'échec. Tragédie et Comédie La classification des oeuvres dramatiques en genres est problématique. Un genre est défini par des caractéristiques propres à certaines oeuvres et par des classements opérés par l'histoire littéraire. Ces classements se fondent sur les valeurs d'une époque ou d'un milieu qu'une autre époque, un autre milieu peuvent rejeter. Ainsi en est-il de la distinction entre tragédie et comédie, accordée à la période et à l'esthétique classiques et qui s'est trouvée contestée dès le XVIIIeme. Christian BIET, Le Tragique, 1997 Alors que nous ne pouvons aborder la tragédie classique sans envisager la question du « tragique «, cette notion est « souvent étrangère aux théoriciens et aux auteurs de tragédies «. Tragédie, destin, transcendance Notion de tragique : vision du monde dominé par l'urgence et un destin implacable. Tragédie et transcendance sont aussi liées. Tragédie et liberté Henri GOUHIER : « Il n'y a pas de tragédie sans liberté, puisque le rayonnement tragique de la fatalité tient à sa transcendance et que cette transcendance transcende une liberté « CAMUS, Sur l'avenir de la tragédie, conférence à Athènes, 1955 : le héros tragique se révolte et exerce sa liberté contre un ordre qui le dépasse. La tragédie est alors ambiguë : « Il y a tragédie lorsque l'homme par orgueil (hybris : démesure arrogante de l'homme) entre en contestation avec l'ordre divin « Du désordre à la norme Le conflit entre l'homme et le monde est l'occasion d'une interrogation « sur Dieu, sur la loi et sur l'homme « puis il y a un retour à l'ordre, un rappel des lois essentielles : valeur morale (plus que dans l'hypothétique catharsis) Tragédies de Corneille : dénouement pas toujours tragique, leçon clair mais contestée par l'éventuel plaisir que le spectateur a pu éprouver en épousant les calculs et sentiments des héros tragiques. Tragédies de Racine : dénouement : résolution de la crise, spectateur davantage exposé à la « fascination de l'interdit « Le théâtre tragique programme le désordre et tâche de résoudre, in extremis, ce désordre de l'homme et du monde par le retour difficile et parfois impossible à une/la norme. Déchirement de l'homme par les paroles théâtrales qui mettent en cause la norme établie par l'intrigue même. La fin de la tragédie suppose que les places soient réattribuées, répéter l'ordre, rappeler les lois essentielles, « que le père soit le père, que le fils soit le fils et que l'Etat fonctionne. « Ce n'est pas parce que les tragédies se « finissent bien « qu'elles ne sont pas tragédies. La tragédie est d'abord un code et non une vision tragique du monde. Corneille : résolution finale contestée par plaisir donné au spectateur de constater les méandres des actions humaines. Racine, en revanche : 2 objets contradictoires : montrer toute l'horreur qu'il y a à s'affranchir du monde + représenter cette lutte (quitte à ne plus en voir les leçons). Il faut donner au spectateur une raison d'espérer + montrer l'envers du discours d'espoir : « que ceux qui ne peuvent pas souscrire au mo...

« Tragédie et Comédie La classification des œuvres dramatiques en genres est problématique.

Un genre est défini par des caractéristiques propres à certaines œuvres et par des classements opérés par l’histoire littéraire.

Ces classements se fondent sur les valeurs d’une époque ou d’un milieu qu’une autre époque, un autre milieu peuvent rejeter.

Ainsi en est-il de la distinction entre tragédie et comédie, accordée à la période et à l’esthétique classiques et qui s’est trouvée contestée dès le XVIIIeme. Christian BIET , Le Tragique , 1997 Alors que nous ne pouvons aborder la tragédie classique sans envisager la question du « tragique », cette notion est « souvent étrangère aux théoriciens et aux auteurs de tragédies ».

Tragédie, destin, transcendance Notion de tragique : vision du monde dominé par l’urgence et un destin implacable. Tragédie et transcendance sont aussi liées. Tragédie et liberté Henri GOUHIER : « Il n’y a pas de tragédie sans liberté, puisque le rayonnement tragique de la fatalité tient à sa transcendance et que cette transcendance transcende une liberté » CAMUS , Sur l’avenir de la tragédie , conférence à Athènes, 1955 : le héros tragique se révolte et exerce sa liberté contre un ordre qui le dépas se.

La tragédie est alors ambiguë : « Il y a tragédie lorsque l’homme par orgueil (hybris : démesure arrogante de l’homme) entre en contestation avec l’ordre divin » Du désordre à la norme Le conflit entre l’homme et le monde est l’occasion d’une interrogation « sur Dieu, sur la loi et sur l’homme » puis il y a un retour à l’ordre, un rappel des lois essentielles : valeur morale (plus que dans l’hypothétique catharsis) Tragédies de Corneille : dénouement pas toujours tragique, leçon clair mais contestée par l’éventuel plaisir que le spectateur a pu éprouver en épousant les calculs et sentiments des héros tragiques.

Tragédies de Racine : dénouement : résolution de la crise, spectateur davantage exposé à la « fascination de l’interdit » Le théâtre tragique pr ogramme le désordre et tâche de résoudre, in extremis, ce désordre de l’homme et du monde par le retour difficile et parfois impossible à une/la norme.

Déchirement de l’homme par les paroles théâtrales qui mettent en cause la norme établie par l’intrigue m ême.

La fin de la tragédie suppose que les places soient réattribuées, répéter l’ordre, rappeler les lois essentielles, « que le père soit le père, que le fils soit le fils et que l’Etat fonctionne.

» Ce n’est pas parce que les tragédies se « finissent bi en » qu’elles ne sont pas tragédies.

La tragédie est d’abord un code et non une vision tragique du monde.

Corneille : résolution finale contestée par plaisir donné au spectateur de constater les méandres des actions humaines.

Racine, en revanche : 2 objets contradictoires : montrer toute l’horreur qu’il y a à s’affranchir du monde + représenter cette lutte (quitte à ne plus en voir les leçons).

Il faut donner au spectateur une raison d’espérer + montrer l’envers du discours d’espoir : « que ceux qui ne peuvent pas souscrire au monde sombrent dans la mort et les passions » : Fascination du spectateur pour l’interdit.

En offrant le spectacle des passions en conflit avec la norme, la représentation tragique bouleverse le monde mais, ce faisant, l’interroge, ce qui est la fonction de l’art.

Les spectateurs des tragédies de Racine, plus que celui des tragédies de Corneille, est partagé entre la leçon dont est porteur le retour à la norme et la « fascination de l’interdit » Christian BIET , La Tragédie , 1997 Le tragique sans la tragédie « La tragédie (…) est d’abord définir par sa forme, par le haut registre de langue qu’elle emploie, par le fait que ses personnages ne sont ni populaires ni communs, par le péril de mort inscrit dans l’intrigue et/ou par la possibilité d’une ou plusieurs issues sanglantes, et donc (…) la tragédie française des XVI et XVII siècles n’est pas nécessairement « tragique » au sens philosophique du. »

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