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TOCQUEVILLE

Publié le 08/03/2012

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tocqueville

Le point de départ de la réflexion historique. Si l'origine sociale et la situation historique d'un penseur peuvent lui offrir des thèmes et orienter sa réflexion, elles ne sauraient déterminer sa doctrine. Rien ne le montre mieux qu'une comparaison entre Tocqueville (1805-1859) et Gobineau qui fut son chef de cabinet pendant son bref passage au ministère des Affaires étrangères (1849). Tous deux nobles, ils appartiennent à la classe des vaincus de la Révolution et méditent sur les causes et le sens de cette défaite. Mais Gobineau, enfermé dans la 'nostalgie et le ressentiment, cultive le mythe raciste qui lui permet d'affirmer une fictive supériorité d'essence inaliénable. Tocqueville, lui, accepte les faits. Il considère comme une dangereuse absurdité le racisme, cette " philosophie de maquignon "  et plus généralement tout système historique qui nie la liberté humaine et soumet l'ensemble du devenir à la nécessité ; toute «doctrine de la fatalité " méconnaissant le rôle des individus et des peuples, réduisant tout à une cause unique, interdit l'action ; et c'est en homme politique que Tocqueville s'intéresse à l'histoire : il veut agir sur la réalité et délimiter le champ possible de l'intervention humaine au milieu des tendances irrésistibles et irréversibles...;

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« de terreur religieuse» de ce «fait providentiel •• (au doù~.

ble sens de : inéluctable et de souhaitable), qu'il appelle démocratie· et qui est non point un état mais un proces­ sus destiné à se poursuivre : « Pense-t-on qu'après avoir détruit la féodalité et vaincu les rois, la démocratie reculera devant les bourgeois et les riches?··· S'il est vain et comme sacrilège de s'opposer à ell~.

ce qui dépend du choix des hommes, c'est de concilier cette égalité avec la liberté - participation des citoyens ·aux décisions .politiques - ou de laisser suivre le pen­ chant naturel qui la porte vers le despotisme -soumis­ sion des citoyens à la tutelle d'une administration centra­ lisée et d'un pouvoir absolu.

La.

démocratie en Amérique.

C'est l'étude de ce problème qi.Ji poussa Tocque­ ville, avant de s'engager dans l'action, à aller étudier 1 La Démocratie en Amérique (séjour en 1831-1832; tomes 1 ·et Il en 1835 : institutions et vie politiques, avec un appendice sur les Trois Races ; tomes Ill et IV en 1840 : le mouvement intellectuel, les sentiments et les mœurs dans la société démocratique) ; car les Etats-Unis sont comme un laboratoire où se trouve réalisé l'un des avenirs possibles des sociétés euro­ péennes : n'ayant jàmais connu la société aristocra­ tique,· préservés des guerres par leur situation géo­ graphiqUe, ils sont plus rapprochés du type pur,· du modèle idéal de la démocratie ; et surtout cette société égalitaire est en même temps une société · libre : « Mon but a été de montrer, par l'exemple de l'Amérique, qué les lois et les mœurs pouvaient per­ mettre à un peuple démocratique de rester libre.

,,.

Car '' si l'on ne réussit point avec le temps à fonder parmi nous l'empire paisible du plus grand nombre, nous arriverons tôt.

ou tard au pouvoir illimité d'un seul "·. »

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