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Qui est Rabelais ?

Publié le 14/01/2020

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Peut-être Rabelais a-t-il obéi à la commande d’un imprimeur. Une rude concurrence opposait alors à Lyon, où vivait Rabelais, deux grands libraires : Olivier Arnoullet et Claude Nourry. Arnoul-let ayant publié un roman comique à succès (aujourd’hui perdu) mettant en scène un personnage nommé Pandarnassus envoyé à Paris par son père nommé Gallimassue, Nourry a peut-être commandé un ouvrage de la même veine à Rabelais. Celui-ci aurait alors accepté la proposition (pour des raisons financières ?), imaginant les aventures de Gargantua parti à Paris sous l’autorité de Grandgousier pour y parfaire son éducation.
Sans doute Rabelais a-t-il trouvé là un moyen efficace de soutenir et de diffuser des valeurs en lesquelles il croyait. Ses romans offrent en effet un support à certaines de ses idées, d’abord politiques. Gargantua, sorte de roman courtisan, milite de façon visible en faveur de François Ier. Le personnage de Picrochole est notamment une caricature de Charles-Quint1, rival du roi français. Gargantua est également riche d’une pensée religieuse, de type évangélique (-s> problématique 2, p. 39). Il défend en outre les idéaux de l’humanisme.
On peut enfin observer des analogies et des prolongements dans ces trois vocations. Après avoir voulu « soigner » les âmes en tant qu’homme d’église, puis les corps en tant que médecin, de manière à prolonger la vie donnée par Dieu et se montrer utile à la collectivité, Rabelais se mettrait à écrire des romans comiques pour la raison que le rire maintient en bonne santé.
Même si on ne connaît guère les détails de sa biographie, on peut donc sans grand risque voir en Rabelais un esprit curieux, inventif, doté d'un savoir hors du commun, au service de son prochain.


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« La Devinière et qu'il y a passé son enfance, mais cela demeure une hypothèse.

Son décès a probablement lieu à Paris au début du mois de mars 1553.

Mais on ignore la date de sa naissance.

Sont géné­ ralement proposées les années 1483, 1490 et 1494.

Il est même possible qu'il soit né vers 1500 -si on en juge par les louanges d'un de ses contemporains (le juriste André Tiraqueau) qui, en 1524, le déclare étonnamment savant, pour un jeune homme de son âge, en latin, en grec et dans toutes les sciences.

Cet éloge concorderait avec une lettre que Rabelais envoie en 1521 au célèbre Guillaume Budé1, où il se présente lui-même en ado/escens, terme latin que les humanistes employaient pour désigner un homme d'une vingtaine d'années.

Il s'agit là encore de simples hypothèses.

TROIS GRANDES VOCATIONS Le premier roman, Pantagrue/, paraissant en 1532, Rabelais est peut-être à cette époque un quadragénaire voire un quin­ quagénaire.

En outre, alors que la publication de Pantagrue/ précède de peu celle de Gargantua (là aussi on hésite : 1534 ou 1535 ?), il faut attendre plus de dix ans pour que le Tiers Livre soit publié (en 1546), suivi de près par le Quart Livre (une première version en 1548 puis une seconde, plus aboutie, en 1552).

En 1564 paraît le Cinquiesme Livre, constitué de chapitres à l'authenticité douteuse et de brouillons plus ou moins remaniés par l'éditeur.

Si la vocation de romancier se manifeste chez Rabelais de manière tardive et, surtout, irrégulière, c'est parce qu'il est un homme aux vocations multiples.

1.

Guillaume Budé (1467·1540): l'un des plus célèbres humanistes.

Grand érudit, il plaida auprès du roi la cause des• bonnes lettres "· PROBLÉMATIQUES ESSENTIELLES 33. »

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