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L'existence a-t-elle une raison d'être ?

Publié le 23/01/2004

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La raison qui a fait exister les choses par lui, les fait encore dépendre de lui en existant et en opérant : et elles reçoivent continuellement de lui ce qui les fait avoir quelque perfection ; mais ce qui leur reste d'imperfection, vient de la limitation essentielle et originale de la créature.Il s'ensuit de la perfection de Dieu qu'en produisant l'univers, il a choisi le meilleur plan possible, où il y ait la plus grande variété, avec le plus grand ordre : le terrain, le lieu, le temps les mieux aménagés ; le plus d'effet produit par les voies les plus simples ; le plus de puissance, le plus de connaissance, le plus de bonheur et de bonté dans les créatures que l'univers en pouvait admettre. Car tous les Possibles prétendant à l'existence dans l'entendement de Dieu, à proportion de leur perfection, le résultat de toutes ces prétentions doit être le monde actuel le plus parfait qui soit possible. Et sans cela il ne serait pas possible de rendre raison, pourquoi les choses sont allées plutôt ainsi qu'autrement. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Les choses existantes détiennent-elles en elles-mêmes leur raison d'être ?2 Ce qui existe aurait-il pu être autrement qu'il n'est ?3 Le principe de toutes choses, Dieu, a-t-il lui-même une raison d'être ?  Réponses: 1 - Non. Elles ne le peuvent pas à cause de l'indifférence et de la passivité, de l'inertie, de l'imperfection qui caractérisent fondamentalement la réalité matérielle considérée comme telle.

« La recherche de la cause efficiente ne peut donc répondre complètement à la question « pourquoi cet être existe ? » puisqu'elle ne nous livre pas la raison ultime de notre être, c'est à dire qu'elle ne nous mène pas à identifierl'auteur de l'existence puisque nous n'arrivons qu'à un auteur « relatif ».

En conséquence, il s'agit de connaître laraison d'être de l'existence, non pas sur le plan physique, mais de connaître la « raison d'être », le « sens », del'existence.

Pour répondre à la question « pourquoi cet être existe t il ? », il faut donc rechercher la « cause finale »de l'être, c'est à dire la fin pour laquelle il a été créé puisque c'est cette cause seulement qui permettra d'expliquerpourquoi tel être, qui est contingent, existe alors que d'autres êtres possibles n'existent pas. Puisque la question « pourquoi cette être existe-t-il ? » appelle une explication complète de l'existence de l'être etnon pas une réponse partielle, il s'agit donc de chercher la « raison d'être » d'un être.

Or, puisqu'elle est le « sens »de l'existence de cet être, nous allons l'obtenir par interprétation, c'est à dire en faisant de l'existence le signe d'unesignification qu'il s'agit de « lire ».

Ainsi, dans les Essais sur la loi de nature , John Locke, contemplant le monde, affirme qu'il manifeste l'existence de Dieu puisque l'harmonie du monde est le signe que le monde est une créationdivine.

Or, puisque l'interprétation de l'existence des objets ou du monde dans son ensemble livre bien une raisond'être (un dessein divin par exemple), une telle raison semble bel et bien exister. 3.

Pourtant, le besoin de cette raison d'être suffit-il à la faire exister ? Nous avons donc logiquement besoin de trouver une raison d'être à l'existence et de ne pas nous contenter d'unecause efficiente de l'existence.

En effet, elle ne nous livre qu'une explication incomplète de l'existence.

Il s'agit detrouver un auteur « ultime » de l'être, son sens, pour véritablement répondre au sujet.

Pour autant, la question« l'existence a-t-elle une raison d'être ? » porte sur l'existence de cette raison d'être.

Il s'agit donc de savoir si lanécessité logique de la raison d'être suffit à la faire exister. Or, lorsque nous interprétons l'existence, que ce soit l'existence d'un objet ou l'existence de la totalité des objets,nous pouvons l'interpréter de plusieurs manières.

Ainsi, si John Locke affirme constater que le monde estharmonieux, et prendre appui sur cette harmonie pour comprendre que le monde a été conçu selon les plans divins,nous pourrions aussi constater le désordre du monde et affirmer que l'existence manifeste l'existence du hasard.

Or,pour départager ces deux interprétations il faudrait pouvoir « lire » dans l'existence une raison d'être qui soitincontestable.

Or, ceci semble peu probable.

Par conséquent, nous ne faisons que concevoir une raison d'être, nousne la rencontrons jamais en tant que telle. Or, concevoir n'a jamais rien amené à l'existence.

Un minotaure est concevable sans pour autant que son concept lefasse exister.

Par conséquent, ce n'est pas parce que nous concevons une raison d'être qu'elle existe, sa nécessitélogique ne suffit pas à la faire exister.

Nous nous rapprochons ainsi des thèses kantiennes de la Critique de la raison pure puisque Kant établit dans cette oeuvre une distinction entre « penser » et « connaître » en montrant que la pensée se différencie de la connaissance puisque cette dernière implique de constater l'existence de quelque chose.Nous ne pouvons que « penser » la raison d'être de l'existence, nous ne la « connaissons » jamais puisque nous nesommes jamais en contact direct avec elle.

Ainsi, nous supposons un créateur parce que nous exigeons logiquementqu'il existe mais pour autant cette existence ne suffit pas à le faire exister. Conclusion Par conséquent nous ne pouvons nous contenter d'une réponse d'ordre physique à la question « pourquoi un être,ou tous les êtres, existe, ou existent-ils ? » puisque les lois de la causalité ne nous livrent jamais une réponse ultimeà la question mais uniquement une réponse partielle.

Nous avons été créés par nos parents parce que nos grands-parents ont créés nos parents et ainsi de suite.

Il nous faut donc arriver à une cause ultime, à une « raison d'être »pour clore la série des causes efficientes.

Il nous faut donc expliquer la fin de l'existence, c'est à dire son sens pouraboutir à une cause ultime de l'existence. Pour autant, nous ne pouvons que supposer cette cause en distinguant dans l'existence même les signes quimanifestent son sens.

Nous ne sommes jamais en contact avec cette raison d'être en elle-même et partant nous nepouvons jamais la connaître.

Par conséquent, à la question « l'existence a-t-elle une raison d'être ? », nous pouvonsrépondre que si l'existence a pour nous une raison d'être que nous exigeons de manière logique, nous ne pouvonsaffirmer son existence.. »

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