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ARISTOTE: En morale, il est préférable de toujours dire la vérité.

Publié le 27/02/2008

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aristote
Les uns identifient le bien au plaisir ; d'autres, au contraire, l'assurent foncièrement mauvais ; les uns, sans doute par conviction intime, les autres, à la pensée qu'il vaut mieux, vu les conséquences pour notre vie, le rejeter, vaille que vaille, au nombre des vices : la foule n'est déjà que trop portée à s'asservir aux plaisirs, mieux vaut donc s'engager sur la voie opposée : puisse-t-elle ainsi atteindre un juste milieu. Mais c'est bien mal raisonner. Car en matière d'affections et d'actions les paroles ont moins de force persuasive que les actes, et lorsqu'elles sont en désaccord avec les données de la sensation, on les rejette, et, avec elles, la part de vérité qu'elles contiennent. Qu'un jour on surprenne le censeur des plaisirs à en rechercher un, on en conclura que tout plaisir mérite d'être poursuivi, car il est des distinctions que n'opère pas la foule. Il est donc préférable de toujours dire la vérité, en morale comme en science ; seules les paroles véridiques ont force oratoire ; conformes au réel, elles peuvent inciter ceux qui les entendent à y conformer leur vie.ARISTOTE

Ce texte d’Aristote est un extrait du traité de morale, Ethique à Nicomaque livre X (1172 a 27-1172 b 7). L’objectif de ce traité est de s’adresser aux sages et aux hommes libres de la cité afin de leur donner les règles pour bien mener leurs vies. Dans ce livre X, il est question essentiellement du plaisir et du bonheur. Dans cet extrait, Aristote nous présente deux thèses sur le plaisir qu’il se propose de réfuter. La première est celle qui pose le bien et le plaisir comme une seule et même chose et la seconde est celle qui affirme que le plaisir est absolument mauvais. Mais, bien plus que les opinions sur le plaisir, c’est l’art de mentir à la foule pour mieux la convaincre que Aristote critique. Au-delà du problème lié au plaisir et donc à l’éthique, cet extrait pose donc des questions à propos du politique. En effet, Aristote critique essentiellement, les moralisateurs qui, voyants les vices que procure une vie exclusivement dédiée au plaisir, se proposent de propager des mensonges (c'est-à-dire des discours qui ne colle pas à la réalité) au sein de la foule, afin de tenter de limiter les vices de celle-ci. Mais pour Aristote seule la vérité à une force oratoire parce qu’elle est conforme au réel. Certains moralistes tentent de nous faire croire que tous les  plaisirs sont mauvais, pourtant nous voyons bien par notre propre expérience quotidienne et par notre analyse de celle-ci, que cela ne peut être le cas. Nous constatons que certains plaisirs ne sont pas mauvais, mais comment faire pour convaincre une foule, qui ne se fie qu’aux opinions, qui croit qu’il n’y a qu’un seul type de plaisir soit bon soit mauvais ? Quelle est la meilleure manière pour l’inciter à bien agir ?

aristote

« foule.

») Mais bien entendu Aristote n'est pas d'accord avec ceux qui disent que le plaisir est foncièrement mauvais, ni même avecceux qui disent que le bien est le plaisir.

Il n'est pas d'accord avec leur définition du plaisir et également il n'est pasd'accord avec la manière de raisonner des moralistes.

En effet, en un sens les moralistes ont de bonnes intentions car ilsveulent aider la foule à éviter les pièges du plaisir, mais ils sont trop extrêmes.

On ne peut pas dire que le plaisir esttotalement mauvais parce que trop de gens (tous ceux qui ne réfléchissent pas) sont prisonniers des vices.

Pour Aristote iln'y a pas qu'un seul plaisir que l'on identifie soit au bien soit au mal.

Pour Aristote il y a plusieurs types de plaisirs,plusieurs moyens d'avoir du plaisir et cela sans forcément tomber dans le vice.

Il est évident pour Aristote que le plaisirn'est pas mauvais.

Le plaisir n'est pas le bien non plus, il y participe seulement.

On ne vise pas le plaisir pour le bien maisplutôt le bien pour avoir du plaisir.

Il y a différents plaisirs et c'est ce que la foule n'arrive pas à distinguer.

Les moralistesfont un mauvais raisonnement pour Aristote car ils croient que quelque soit la nature du discours (vrai ou faux) en ce quiconcerne les affections et actions (c'est-à-dire l'éthique), celui-ci a plus de force de persuasion qu'une action.

Et alorspourquoi mentir ? Pourquoi tenir un discours qui ne sera pas en accord avec les données de la sensation et qui ne serapas accepté par la foule ? C'est un mauvais raisonnement de la part des moralistes, des censeurs, ils ne pourront en effetconvaincre personne, car naturellement, par notre propre expérience, par notre vécu et par nos propres actions, nousconstatons que le plaisir n'est pas absolument mauvais.

Et de plus il est dommage de mentir car la part de vérité tenuedans le discours, c'est-à-dire que les plaisirs ne sont pas tous bons et que certains donnent du vice, sera elle aussirejetée.

La foule ne distingue pas entre tous le plaisirs, elle n'en voit qu'un.

Et si par hasard elle voit un moralistesélectionner un plaisir particulier, un de ceux qui ne conduit pas aux vices, la foule croira alors qu'il faut chercher le plaisiren général à tout prix car pour elle le plaisir n'est pas multiple. Conclusion : thèse d'Aristote : Seule la vérité a force oratoire car elle correspond auréel. (L.9-10 : « Il est donc préférable… à y conformer leur vie.

») Voilà pourquoi Aristote ne pense pas que tous les plaisirs sont mauvais, et qu'il ne pense pas non plus que le bien est leplaisir (Aristote n'est pas hédoniste).

Il y a une multitude de plaisirs dont certains procurent du vice et d'autres pas.

Voilàdonc aussi pourquoi pour Aristote il vaut mieux dire la vérité, car seul le discours qui correspond au réel à une forceoratoire.

Enoncer des paroles véridiques est la meilleure manière de convaincre une foule car elles correspondent à laréalité, cette même réalité que nous pouvons constater par notre propre expérience, par notre propre vécu.

Si la foules'aperçoit qu'on la dupe alors l'effet sera opposé à ce que l'on cherchait à faire.

Si quelqu'un s'aperçoit que le censeur duplaisir cherche un plaisir, alors la foule cherchera le plaisir. Né à Stagire (Macédoine) en 384 av.

J.-C., mort à Chalcis (Eubée) en 322.Fils du médecin Nicomaque, il vint à Athènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de son maître, etmal vu à Athènes en sa qualité de Macédonien, Aristote fonda une école à Axos, en Troade.

La mort tragique de son amiHermias, livré aux Perses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, Philippe, roi de Macédoine, lui confia l'éducationd'Alexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 335, Aristote revint à Athènes, et y fonda l'École du Lycée, que l'on aappelée école péripatéticienne, parce qu'Aristote y devisait avec ses élèves, tout en se promenant.

A la mort d'Alexandre,en 323, Aristote quitta Athènes et se retira dans l'île d'Eubée.

Il redoutait le sort de Socrate et voulut « épargner auxAthéniens un second attentat contre la philosophie ».

En effet, l'Aréopage le condamna à mort par contumace.

Il mourut aumois d'août.

Aristote peut disputer à Platon le titre de plus grand philosophe de tous les temps.

Son intelligence ne fut passeulement d'ordre philosophique, elle fut universelle.

Aristote est le fondateur de la logique, de l'histoire de la philosophie,de l'anatomie et de la physiologie comparées.

En philosophie, il est disciple de Platon, mais son sens d'observateur luipermet de replacer le platonisme dans l'ensemble des systèmes connus et de modifier certaines affirmationsplatoniciennes, notamment la théorie de la hiérarchie des idées.

Aristote en déduit la logique, établie sur la structure et lesrelations des concepts, les relations étant ramenées au rapport des genres et des espèces.

Il distingue dix catégories, quisont les genres les plus généraux dans lesquels se classent les objets de la pensée : substance ou essence, quantité,relation, qualité, action, passion, lieu, temps, situation et manière d'être.

Ce sont les points de vue à partir desquelsl'esprit peut considérer les choses.

Les catégorèmes se rapportent aux modes généraux, qui permettent d'énoncer unechose relativement à une autre ; ils sont cinq : le genre, l'espèce, la différence, le propre et l'accident.

L'expérience estindispensable à l'entendement, et Aristote, pour qui l'activité et le mouvement ont une grande importance, ne partage pasla théorie de l'idée éternelle, abstraite et immuable.

La réalité est le résultat d'un mouvement de la matière vers la forme.C'est l'acte, c'est-à-dire l'être dans son plein achèvement, dans sa réalisation parfaite, par opposition à la puissance.

Lafleur est puissance du fruit et acte du bouton.

Dieu, étant pensée pure et sans matière, est l'acte pur.

La nature est uneffort de la matière vers la pensée, vers l'intelligence, vers l'acte pur.

Dieu, pensée parfaite, se pense lui-même, unepensée parfaite ne pouvant penser qu'un objet parfait ; il est « la Pensée de la pensée ».

La pensée politique d'Aristoten'est pas négligeable.

Le bonheur se trouve dans la cité, qui est la société par excellence.

Il distingue trois formes degouvernement : la royauté, l'aristocratie et la démocratie.

Il en prévoit aussi les altérations, qui sont la tyrannie,l'oligarchie et la démagogie.

Pendant des siècles, Aristote a représenté les bornes de la science humaine.

Lesinterprétations, exégèses et commentaires de son oeuvre furent innombrables, dès l'antiquité.

Théophraste, qui luisuccéda à la tête du Lycée.

Eudème, Phanias, Straton de Lampsaque, Anistoxène de Tarente, Démétrios de Phalère,Critolaüs de Phasélis, Diodore de Tyr et Héraclide de Pont furent les principaux philosophes aristotéliciens oupéripatéticiens.

Puis, Andronicus de Rhodes et Alexandre d'Aphrodise furent les grands propagateurs de la doctrine, le. »

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