Cours de philo: LA VIOLENCE

« moteur de la vie et des sociétés.

Ce thème de la lutte pour la vie remonte à Darwin et malgré l'utilisation que le XX°siècle en a fait, il garde une certaine valeur.

La violence dans l'histoire a bien souvent été à l'origine de lanaissance et du développement des civilisations.

C'est là ce que Hegel appelle la "ruse de la Raison".

Il ne s'agit pas de justifier moralement la violence mais de constater que le conflit entre tous les intérêts contribue malgré les déchirements à la construction d'un équilibregénéral. Certes les révolutions se sont faites dans la violence le plus souvent, mais de ces excès sont sorties de nouvelles structures qui cherchent à garantir la liberté.

Sans la violence de la rue criant son refus de la dictature,les systèmes totalitaires continueraient leur oppression. En définitive, la violence est nécessaire comme moyen d'affirmer un ordre nouveau, c'est aussi un moyende s'affirmer soi-même.

Le Surhomme de Nietzsche en est le symbole.

Pour échapper au conformisme ambiant et àla tentation de se fondre dans la masse, il faut marquer sa distance vis-à-vis des autres et manifester sa "Volontéde puissance".

Contre l'interprétation fausse qu'en a faite le nazisme, Nietzsche entendait par là l'affirmation d'uneforce morale capable de créer ses valeurs.

32 La non-violence De telles analyses ne manquent pas d' ambiguïtés, car en utilisant la violence pour atteindre un objectif noble, on oublie que la fin ne justifie pas les moyens.

Si la violence est souvent considérée comme une arme poursupprimer les conflits, il faut bien admettre qu' elle engendre un cercle infernal et la plupart des révolutions lemontrent suffîsamment.

La seule manière d'échapper à cette logique consiste à refuser tout recours à la violence et à s'inspirer des principes de la non-violence.

Plutôt que d' employer la force, le non-violent fait appel à la conscience de sonadversaire et en renonçant à toute attitude d'agression, il rend impossible toute justification de la répression.

Gandhi et la foule indienne désarmée et silencieuse ont ainsi pu faire front à l'armée anglaise.

Par soncomportement le non-violent rend de plus totalement inefficace tous les moyens de contrainte de son adversaire.

Le recours à la non-violence reste cependant limité à des situations exceptionnelles qui exigent prise de conscience et courage.

Elle risque aussi, vu le temps qu'elle demande, de laisser s'installer des situations deviolence irréversibles.

Faute de pouvoir supprimer la violence propre aux sociétés humaines, il paraît indispensable de tenter de la gérer, de la canaliser en la détournant vers des lieux symboliques ou en lui opposant une violence collective etlégitime.

Telle est la fonction du Droit.. »