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La différence des opinions empêche-t-elle le dialogue ?

Publié le 27/02/2008

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La différence des opinions est davantage l'enjeu d'une dispute plutôt que celui d'une véritable discussion voire d'un dialogue. Les opinions divergent parfois tellement que au lieu d'envisager un éventuel consensus on fait davantage appel à la tolérance de chacun afin que cette différence ne se meuve pas en opposition violente. De là on peut être tenter de dire que la différence des opinions empêche le dialogue puisque chacun est assuré selon lui de disposer de la seule position viable. Pourtant, l'opinion est bien comme le dit Kant insuffisante objectivement et subjectivement (Critique de la raison pure) elle ne saurait être un point avéré et assuré objectivement. D'autre part pour qu'il y ait dialogue il faut que au moins deux opinions qui au départ s'opposent tentent in fine de dépasser leur opposition. La condition pour que la différence des opinions ne se meuvent pas en brutale opposition mais en échange constructif, c'est que les protagonistes abdiquent de leur usage de la violence et fasse une critique de leur position respective. Le dialogue devient dés lors possible. Même si donc nous n'aboutissons pas à un consensus dés le départ de notre échange l'entente doit être la visée de celui-ci. Mais cela ne signifie pas que le dialogue doit effacer toute forme d'opposition pour accéder à un consensus plat mais que l'entente ou le consensus soit situé comme un idéal régulateur (en un sens Kantien) de notre échange qui prend justement naissance dans la différence des opinions.

« blanc », alors « blanc » ne signifie plus rien de déterminé.

Le négateur du principe de contradiction semble parler, mais e fait il « ne dit pas ce qu'il dit » et de ce fait ruine « tout échange de pensée entre les hommes, et, en vérité, avec soi-même ».

En niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non pas seulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sens définis, ne sont que desbruits.

« Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal. " Si la négation du principe de contradiction ruine la possibilité de toute communication par le langage, elle détruitaussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers.

Si le blanc est aussi non-blanc, l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différence entre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ».

Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » ( Platon ). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose qu'il existe des êtres possédant une naturedéfinie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de lapensée.

C'est donc l'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc qu'en disantque tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativisme trouve savérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain et que rien nepeut être dit vrai. Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il se contredit. Mais comme le dit Socrate à la suite de ce passage: « Et toute forme, peut-on dire, d'activité humaine est pleine degens en quête de précepteurs et de chefs, pour eux, pour tout ce qui à vie autour d'eux ou et pour tout ce qui avie autour d'eux, et de gens qui se croient par contre compétents pour enseigner, compétents pour commander.Que dire de toutes ces manifestations, sinon que les hommes eux-mêmes s'y révèlent persuadés qu'il y a parmi eux,et de la sagesse et de l'ignorance.

», Théétète , 170b.

La différence des opinions appel de ces veux une entente censée nous conduire vers une position cohérente. Le dialogue comme avancée vers la vérité Il y a par contre dialogue lorsque des individus ou des groupes humains en désaccord sur un point qu'ils tiennentpour essentiel tentent de dénouer leur conflit en échangeant arguments et objections au lieu de s'en remettre à lalutte violente. Pour Socrate que Platon met en scène le dialogue ne saurait se réduire à la mise enœuvre de techniques rhétoriques.

Sa valeur est infiniment plus élevée puisqu'il n'estautre que le chemin vers la raison, la voie qui libère l'homme de son ignorance et luidonne accès au savoir véritable.

La dialectique vise la purification d'un discours.

Elleveut le délivrer de ses contradictions en fixant le sens des mots à l'aide de définitions etd'analyses en sorte que l'individu se libère de la particularité de l'opinion et accède àl'universel qui lui permettra de vivre et d'agir raisonnablement en sachant ce qu'il peutvouloir sans se contredire.

Le dialogue pour Socrate n'a donc rien à voir avec l'échangerhétorique qui vise à persuader et séduire en imposant la particularité d'une opinion oud'un intérêt.

C'est ce que Platon entend lorsqu'il fait dire à Socrate : « les interlocuteursont du mal à définir les sujets dont-ils ont commencé de discuter et à conclure leurdiscussion après s'être l'un l'autre mutuellement instruits.

Au contraire, s'il arrive qu'ilssoient désaccord sur quelque chose, si l'un déclare que l'autre se trompe ou parle defaçon confuse, ils sentent l'un contre l'autre, et chacun d'eux estime que soninterlocuteur s'exprime avec mauvaise foi ; pour avoir le dernier mot, sans chercher àsavoir de quoi est au fond de la discussion.

Il arrive même parfois, qu'on se sépare de façon lamentable : on s'imagine, on lance les mêmes insultes que l'on reçoit, tant et si bien que les auditeurs s'enveulent d'être venus écouter pareils individus.

(…) Et j'ai peur de réfuter, j'ai peur que tu ne penses qui l'ardeur quim'anime vise, non pas à rendre parfaitement clair le sujet de notre discussion, mais bien la critique.

Alors écoute, situ es comme moi, j'aurais plaisir à te poser des questions, sinon j'y renoncerais », Gorgias , 457c-458a.

On peut réaliser un dialogue pour peu que chacun des protagonistes décident de remettre en question sa propre opinion afind'atteindre la vérité. La visée de tout dialogue est l'accord ou le consensus Le dialogue a donc ceci de propre qu'il avance par réfutations réciproque, il a donc une portée critique et progresseainsi.

Pour Habermas la communication et donc l'échange dialogique est ce qui permet la société de progresser.

Lacommunication est avant tout mise en commun, pour gagner en profondeur elle doit devenir recherche commune, etdoit être une approche critique à cet égard c'est le meilleur argument qui doit prévaloir. Ainsi si l'on veut honorer l'engagement illocutoire lié à l'émission d'une prétention à la validité, on ne peut le faire que. »

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