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Entre croire et savoir y a -t-il une différence de nature ?

Publié le 31/08/2005

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* Les tentatives pour allier rationalité et religion n'ont cependant pas manqué. Le philosophe musulman Averroès en est un représentant. Et il relève, à l'appui de ses dires, les nombreux passages du Coran qui incitent à la connaissance. Ainsi, pour lui, la connaissance scientifique du monde ne peut pas être contraire à ce que dit le Livre de Dieu, car «la vérité ne peut contredire la vérité«. S'il y a des différences apparentes, elles tiennent au fait que le texte religieux est fait pour être accessible à tous; tandis que la science, qui montre les vérités sans voile ni métaphore, nécessite une éducation approfondie.

* Parmi les philosophes médiévaux qui se sont attachés à mettre la raison au service de la foi, il faut citer aussi saint Anselme, qui a proposé la «preuve ontologique« de l'existence de Dieu (qui sera reprise par Descartes): celle-ci consiste à dire que, Dieu étant défini comme l'«être maximum«, celui qui a toutes les qualités poussées à leur plus haut degré de perfection, son existence fait nécessairement partie de sa définition. Car l'existence est une plus grande perfection que la non-existence. La raison démontre donc que Dieu existe. Il n'y a pas de savoir sans croyance.

« Aristote a donné de ce principe la définition suivante : « Un même attribut ne peut pas être affirmé et nié d'un même sujet en même temps et sous lemême rapport. » Par exemple, o ne peut pas dire à la fois d'une plante qu'elle est verte et qu'elle n'est pas verte. Le principe de Contradiction n'est que la forme négative du principe d'identité.Aristote l'énonce ainsi : « Il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas au même sujet sous le même rapport. »Par exemple, le cheval d'Henry IV ne peut pas être à la fois blanc et non blanc.

Le principe.Ou bien il pleut, en ce moment, ou il ne pleut pas.

Le principe du tiers excluélimine une troisième éventualité. Notons aussi que les sciences physiques ne peuvent élaborer des lois qu'ensupposant qu'il y a un ordre dans la nature, autrement dit que les répétitions,les similitudes observées ne sont pas le simple fait d'une série de coïncidences(cf.

thèse de Hume ci-dessous).

Force est enfin de constater que le progrèsscientifique n'a pas fait disparaître les religions et qu'il y a encore desscientifiques qui croient en Dieu.

Pourquoi? Indications générales David Hume (1711-1776) est l'un des grands représentants de l'empirismeanglais.

Il en a poussé les conséquences très loin, allant jusqu'à nierl'existence de liens de cause à effet réels entre les choses.

C'est cettecélèbre analyse qui mènera Kant* à dire de lui «ce fut Hume qui me tira demon sommeil dogmatique». Citation «La première fois qu'un homme vit k mouvement se communiquer parimpulsion, par exemple par k choc de deux billes de billard, il ne put affirmerque l'un des événements était en connexion avec l'autre; il affirma seulementqu'il y avait une conjonction.

[...] Quand donc nous disons qu'un objet est enconnexion avec un autre, nous voulons seulement dire que ces objets ontacquis une connexion dans notre pensée et qu'ils font surgir cette inférencequi fait de chacun d'eux la preuve de l'existence de l'autre».

(Enquête surl'entendement humain, 1748) Explication Lorsque deux boules de billard se heurtent, nous pensons que le mouvementde la première est la cause du mouvement de la seconde, et qu'il y a doncune connexion nécessaire entre les deux mouvements.

Ce qu'explique Hume,c'est que, par l'expérience, tout ce que nous observons, c'est une conjonction entre le premier et le secondmouvement.

Nous avons l'habitude de les voir se produire à la suite l'un de l'autre, et donc nous imaginons un lienentre eux.

Mais nous n'avons en fait aucun moyen d'être logiquement sûrs que l'un va nécessairement suivre l'autrecomme s'il s'agissait d'une démonstration mathématique.

L'idée de relation de cause à effet est donc le produit denotre habitude, mais elle n'existe pas réellement dans les choses.

Telle est la thèse hautement provocante deHume. Exemple d'utilisation Le texte de Hume est un bel exemple de dénonciation de préjugé, posant la question du rapport entre le réel etnotre représentation du réel.

Il constitue une critique de la conception mécaniste du monde telle qu'on la trouvenotamment chez Descartes.

Hume montre que les connexions que nous croyons exister entre les choses sont uneprojection de notre esprit.

Il nous appelle ainsi à un regard épuré sur notre propre expérience, ramenée à une simplesuite de perceptions.

En philosophie des sciences, la thèse de Hume exprime les principes de la physique moderne(celle de Newton), qui ne cherche plus les causes des phénomènes, mais en donne les lois sous forme d'équationsmathématiques. Contresens à ne pas commettre Ne pas faire de Hume un sceptique.

L'empirisme de Hume est aussi une critique de l'empirisme, puisqu'il montre quel'expérience nous donne moins d'informations que ce que nous croyons communément.

C'est pourquoi, Hume secaractérise lui-même comme un «sceptique mitigé».

Mais il ne faut pas se tromper sur le sens de ce scepticisme.

Il est «mitigé », parce que, contrairement au scepticisme classique [voir Sextus Empiricus], Hume ne nie pas la. »

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