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l'homme est-il libre? Examiner les arguments pour et contre, et conclure.

Publié le 18/09/2004

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HOMME    Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage «).  Traditionnellement défini comme « animal doué de raison «, l'homme est aussi, selon  Aristote, un « animal politique «. Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage.

   LIBERTÉ (lat. libertas, condition de l'homme libre)    Gén. La liberté au sens primitif s'oppose à l'esclavage et se définit alors négativement comme absence de contrainte extérieure. On appelle ordinairement liberté physique le fait d'agir sans entrave ou de suivre spontanément les lois correspondant à sa nature propre comme le fait une plante qui se développe sans tuteur. Appliquée à l'homme, cette expression semble inadéquate sauf à désigner strictement la possibilité matérielle de faire. Car, pour qu'un homme soit libre, il faut non seulement qu'il puisse matériellement, mais encore qu'il veuille : l'homme peut toujours s'interdire à lui-même de faire ce qu'il peut faire.  Mor. État d'un être qui se décide après réflexion, en connaissance de cause, qu'il fasse le bien ou le mal. La liberté, au sens moral, caractérise l'homme en tant qu'être responsable. Ainsi, Kant distingue la volonté libre, qui suppose que celui qui agit sait ce qu'il veut et agit conformément à des raisons qu'il approuve, et l'arbitraire, qui ne suppose pas l'existence de la raison. La liberté morale est donc autonomie, obéissance à la loi de la raison (pouvoir de se déterminer par soi-même) et non soumission aux penchants de la sensibilité«. Cependant, la liberté semble ici se confondre avec la Raison. Descartes, au contraire, considérait que la liberté se manifeste déjà dans tout acte de choisir, distinguant ainsi la liberté éclairée (qui sait ce qu'elle veut) de la liberté d'indifférence (définie comme l'indétermination de la volonté relativement à ses objets). On peut toujours choisir entre deux solutions alors même qu'on est indifférent. Pour Descartes, la liberté n'est donc pas toujours responsabilité, mais d'abord libre arbitre qui, en son plus bas degré, se définit comme simple puissance d'agir sans aucune raison ou sans autre cause que l'existence même de cette puissance de choisir arbitrairement.    ARGUMENTATION    Suite d'arguments logiquement articulés qui aboutit à une conclusion. L'argumentation se distingue de la démonstration ; on doit argumenter ce qu'on ne peut justement pas démontrer. En l'absence de preuves certaines, argumenter, c'est faire l'effort de rendre ses raisons raisonnables c.-à-d. acceptables pour d'autres. Ce qui ne peut être scientifiquement établi comme indiscutable ne doit pas être pour autant livré à l'irrationnel. Impuissants à démontrer ce qui est juste, il nous faut pourtant le décider de façon raisonnable : il convient alors, autant qu'il se peut, d'obtenir l'assentiment d'autrui en justifiant par des arguments le choix toujours discutable de ses raisons. La démonstration règne dans le champ théorique, l'argumentation s'impose dans le domaine pratique de l'action.    ARGUMENT: Raisonnement formant un tout distinct et visant à prouver ou réfuter une prposition, une théorie.

« "Mais venons-en aux choses créées qui, toutes, sont déterminées à exister età agir selon une manière précise et déterminée.

Pour le comprendreclairement, prenons un exemple très simple.

Une pierre reçoit d'une causeextérieure qui la pousse une certaine quantité de mouvement, par laquelle ellecontinuera nécessairement de se mouvoir après l'arrêt de l'impulsion externe.Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'ellecontinue de se mouvoir, sache et pense qu'elle fait tout l'effort possible pourcontinuer de se mouvoir.

Cette pierre, assurément puisqu'elle n'est conscienteque de son effort, [...] croira être libre et ne persévérer dans son mouvementque par la seule raison qu'elle le désire.

Telle est cette liberté humaine quetous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que leshommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui lesdéterminent.

C'est ainsi qu'un enfant croit désirer librement le lait et un jeunegarçon irrité vouloir se venger s'il est irrité, mais fuir s'il est craintif.

[...]" Baruch Spinoza, a Lettre à Schuller » Ce que défend ce texte: Spinoza cherche à montrer dans ce texte que les hommes se trompent quandils pensent être libres.

« C'est ainsi qu'un enfant croit désirer librement le lait, et un jeune garçon irrité vouloir se venger s'il est irrité, mais fuir s'il est craintif.

» De même un ivrogne, écritSpinoza à la suite de ce passage, « croit dire par une décision libre ce qu'ensuite il aurait voulu taire ».

Or ils setrompent.

Non seulement la liberté est une illusion, mais Spinoza veut montrer que cette illusion est inévitable.Nous sommes tous, en effet, conscients de poursuivre des fins (désirer le lait, vouloir se venger, le mot « fin »désignant ici le motif ou le but), mais nous attribuons la cause de nos désirs à notre volonté libre.

L'homme, enréalité, est placé dans l'ignorance de tout autre rapport de causalité que celui de l'objet et du désir qu'il suscite ennous.

Les hommes se croient donc libres parce qu'ils ont conscience de leurs désirs, mais ils ne pensent pas « mêmeen rêve, aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir, parce qu'ils les ignorent », écrivait déjà Spinoza dansL'Éthique.Pour expliquer les raisons de cette ignorance, l'auteur va ici se livrer à une comparaison : imaginons une pierre quireçoit d'une cause extérieure une certaine quantité de mouvement, suite à cette « poussée », elle continuera de semouvoir alors même que cette impulsion extérieure aura cessé.

Cette pierre est comparable à l'homme.

Si elle étaitdouée de conscience, tandis qu'elle continue à se déplacer, elle croirait être libre, et être l'auteur de la poursuite deson déplacement, alors qu'elle est en réalité ignorante de la cause véritable (l'impulsion première qui l'a mise enmouvement).Bien sûr, les pierres ne pensent pas, mais l'homme est pris dans une situation de ce genre, et l'illusion qui en résulteconstitue ce qu'il appelle sa liberté : « Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir » etqui n'est que la conscience de nos désirs doublée de l'ignorance de leurs causes véritables.Quelles sont alors ces causes ? Toutes les causes qui s'enchaînent pour déterminer chacune de mes actionsrenvoient, en dernière analyse, à un principe que Spinoza appelle en latin conatus, et qui désigne l'effort, la «poussée » (on dirait aujourd'hui : la « pulsion »), par lesquels chaque être tend à continuer à exister et à augmentersa puissance d'agir.

Cette « poussée » n'est pas un choc physique comme dans le cas de la pierre, mais cetteénergie qui est le vrai foyer de mon être, cet appétit que j'appelle, lorsque j'en ai conscience, mon désir.

¦ Ce à quoi s'oppose cet extrait: Spinoza s'oppose à ceux qui, comme Descartes, posent l'existence d'une volonté libre en l'homme, capable de briserla chaîne des causalités qui déterminent son action.Selon Descartes, en effet, la volonté est capable de s'opposer aux élans du désir qui poussent l'homme à agir detelle ou telle manière.

A l'impulsion des passions, Descartes oppose le choix conscient et la délibération de lavolonté, qui permettent l'expression d'une liberté authentique.Spinoza ne croit pas en l'existence d'une telle volonté et défend une conception qu'on appellera au XIX siècle (dansun contexte différent, celui de la science), le déterminisme.Ce dernier terme désigne l'inscription de l'homme dans un enchaînement strict et nécessaire de causes et d'effetsqui conditionnent son action sur le plan aussi bien du corps que de l'âme.Aussi, pour Spinoza, la volonté elle-même est une illusion et notre liberté véritable consiste à comprendre cettenécessité qui nous traverse, celle du « conatus ».

Par cette compréhension, on ôte ainsi aux passions leur forcedestructrice, leur « tristesse », et l'on ressent alors ce contentement qui provient de la reconnaissance du fait quela liberté est la nécessité bien comprise.

¦ 3° La liberté comme conquête Doit-on simplement reconnaître qu'il existe de la sorte deux points de vue différents sur la liberté ? L'un, en quelquesorte ontologique, considérerait que la liberté est un donné, présente dans l'homme dès qu'il se différencie de lanature.

L'autre, historique ou politique, affirmerait que la liberté est une conquête progressive.Il semble d'abord possible d'articuler ces deux conceptions, en faisant valoir que la culture mise en place par laliberté humaine initiale peut faire naître des obstacles à l'exercice de la liberté, qu'il s'agit alors en quelque sorte de. »

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