Devoir de Philosophie

A quoi reconnaît-on une oeuvre d'art ?

Publié le 08/01/2004

Extrait du document

Il semble assez difficile de donner une définition fixe de l'oeuvre d'art, tant les définitions de l'art lui-même sont nombreuses et variables. Il s'agit justement ici de résoudre cette difficulté en dégageant les critères auxquels on reconnaît une oeuvre d'art. Reconnaître, c'est re-connaître : on a déjà une connaissance sur l'objet que l'on reconnaît, on sait ce qu'il est, et une nouvelle confrontation avec lui constitue une sorte de réactivation de cette connaissance. Comme le montre l'emploi de l'expression « à quoi «, ce qui est en jeu ici ce sont les critères de la reconnaissance de l'oeuvre d'art, c'est-à-dire l'ensemble des visions que nous avons de l'art et qui nous permettent de dire de tel ou tel objet qu'il est une oeuvre d'art.

A première vue, les réponses peuvent aller dans des directions très différentes, tant l'art présente de multiples facettes : on peut le considérer comme un mode d'expression, et alors l'exceptionnelle expressivité d'un objet pourra faire dire qu'il est une oeuvre d'art ; il est l'activité de certains, les artistes, et alors tout objet produit par un artiste en tant qu'artiste pourrait être nommé oeuvre d'art ; il est aussi phénomène social : les oeuvres sont reçues par un public, et alors ce serait ce dernier qui pourrait décider si tel objet est ou non une oeuvre d'art ; on pourrait même dire que l'art est un phénomène marchand : et alors n'importe quel objet en vente dans une galerie d'art serait aussi oeuvre d'art.

Comment embrasser ces différentes directions à l'aide de la philosophie de l'art ? En fait, c'est la définition même de l'art qui va permettre de décider des critères de reconnaissance de l'oeuvre d'art : il faudra donc examiner diverses positions philosophiques sur l'art (l'art comme imitation, comme expression d'une personnalité, comme recherche du sublime...) pour définir certaines conditions auxquelles on pourra dire que tel objet est une oeuvre d'art, en mêlant le point de vue philosophique et l'attention à ce qu'est effectivement la pratique artistique.

 

« Un beau vers n'est pas d'abord en projet, et ensuite fait ; mais il se montre beau au poète ; et la belle statue semontre belle au sculpteur à mesure qu'il la fait ; et le portrait naît sous le pinceau.

(...) Ainsi la règle du Beaun'apparaît que dans l'oeuvre et y reste prise, en sorte qu'elle ne peut servir jamais, d'aucune manière, à faire uneautre oeuvre.

» Discussion : Le jugement esthétique est spécialement difficile à établir : les critères du beau, de l'originalité, de l'excellence sont rebelles à la définition.

« Définir l'oeuvre d'art, c'est lui substituer une convention.

» Georges Braque. Le chef d'oeuvre n'est souvent pour nous que ce que les autres avant nous ont défini comme chef d'oeuvre.

En cesens il faut faire appel à la philosophie, à l'histoire de l'art, à la littérature, à la sociologie et à plusieurs disciplinesqui se croisent en un certain point et tentent de dire ce qui caractérise l'oeuvre d'exception. Suggestion de plan : Première partie : Les critères du jugement artistique La véritable question qui pose problème est de savoir quels sont les critères à partir desquels on peut discerner uneoeuvre d'art.

Car la difficulté que l'on pourrait rencontrer à définir un chef d'oeuvre est interne à la question de l'artlui-même. Le fondateur de l'esthétique, Baumgarten, voulait tenter de définir les critères par lesquels on peut porter unjugement sur l'art. Tout d'abord avant de parler de chef d'oeuvre, il faudrait tenter de trouver les clefs qui permettent de parler toutsimplement d'art.

Kant dans Critique de la faculté de juger entame un travail similaire.

Il lui faut donc définir le champ à partir duquel on sait que l'on est confronté à une oeuvre d'art.

Dans un premier temps, Kant montre quel'art doit être gratuit, c'est-à-dire qu'il ne doit avoir aucune utilité en dehors du plaisir.

Si l'art, comme un objet,avait une fonctionnalité alors il serait asservi.

Puis, dans un second temps, il insiste sur le point le plus important àsavoir que l'art doit faire appel au plaisir.

Aucun sentiment négatif ne doit être lié à l'art, il ne doit appartenir qu'à unseul jugement particulier : le plaisir.

Kant, Critique du jugement : « L'art ne veut pas la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose ». Deuxième partie : Le sublime LE SUBLIME CHEZ KANTKant distingue deux sortes de jugement en matière de goût: l'un portant sur le BEAU et l'autre sur le SUBLIME.

Kantoppose le sublime au beau comme l'infini au fini.

Est dit sublime ce en comparaison de quoi tout le este nousapparaît comme petit et insignifiant.

On peut citer pour exemple l'océan déchaîné ou la majestueuse etinaccessible montagne.

Avec le sublime, nos facultés de connaissance (sensibilité et entendement) sont dépasséeset comme anéanties.

Mais c'est précisément cet anéantissement, cet écrasement de nous-même à la limite dudéplaisir qui nous exalte. Ainsi dans l'esthétique kantienne une oeuvre d'art qui serait un chef d'oeuvre irait au-delà du sublime , elle l'achèverait.

On peut donc considérer un chef d'oeuvre comme un accomplissement parfait d'un art quel qu'il soit, ilse situe au-delà de tout langage. Kant, Critique de la faculté de juger : « Le beau est ce qui est représenté sans concept comme l'objet d'une satisfaction universelle.

» Il n'y a donc pas de compromis possible avec un chef d'oeuvre, il doit plaireuniversellement. « Les grandes oeuvres d'art ne sont grandes que parce qu'elles sont accessibles et compréhensibles à tous.

» Léon Tolstoï, Qu'est-ce que l'art ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles