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Le sport a-t-il une vertu morale ?

Publié le 27/02/2004

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morale
Il est dans la nature de l'homme de se surpasser I e sport est un art. Une recette morale dont l'exercice est physique. Le sport est l'art par lequel l'homme se libère de soi-même», écrit Jean Giraudoux dans Sans Pouvoirs. Se surpasser signifie être toujours plus libre. Qui se surpasse montre l'immense pouvoir de la volonté. Grâce au sport, l'homme se prouve à lui-même qu'il n'est pas seulement un corps.   [Le sport n'est jamais qu'un divertissement parmi d'autres. Ce n'est pas en augmentant nos performances physiques que l'on développe notre sens de la réflexion. Or, il faut réfléchir pour agir moralement.]  Ainsi que le pense Pascal, l'homme se divertit pour ne pas penser à sa condition.
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« Ainsi que le pense Pascal, l'homme se divertit pour ne pas penser à sacondition (cf.

ci-dessous).

Mais ce n'est que reculer pour mieux sauter.Il faut avoir le courage d'affronter la réalité.

«C'est un signe d'incapacitémentale, dit Épictète, que de constamment s'occuper de ce quiconcerne le corps, comme de donner trop de temps à la gymnastique»(Manuel). Le divertissement chez PASCAL D'où l'incessant « remuement » des hommes, les affaires, les passions,les guerres, les charges — tous ces tracas qui les détournent de penserà leur condition.

Les hommes se dupent eux-mêmes, disant chercher lerepos quand ils cherchent l'agitation.

Ce n'est pas la prise qui compte àla chasse, mais la poursuite.

« Nous ne cherchons jamais les choses,mais la recherche des choses » (id.).

En voici la raison.

L'homme est un vide infini que l'Infini seul pourrait combler.

Le reposest bien notre fin, mais nous le cherchons là où nous ne pourrons jamaisle trouver : dans les biens terrestres.

Ne voulant pas l'avouer, nouspréférons poursuivre indéfiniment notre course, qui nous détourne desvraies questions.

Ceux qui s'arrêtent n'ont qu'une alternative : le désespoir ou laconversion au vrai Dieu. Aussi musclé que puisse être un homme, il ne sera jamais «aussi fort et gros qu'un boeuf» (Sénèque, Lettres àLucilius).

Par ailleurs, «plus le corps est pesant, moins l'esprit est agile» (ibid.).

Les ressources de la penséesont sans limites.

Ce sont elles qui ont permis à l'homme de s'affranchir de la nature, de devenir un êtrehumain, donc un être moral. Paul Virilio a raison de se demander si, pour être véritablement en «bonne santé», il ne faudra pas, demain,être «constamment dopé, artificiellement surexcité», comme le sont les «sportifs de haut niveau» ou les«adeptes des sports de l'extrême» (L'Art du moteur).

Le sport, qui est devenu l'expression même de ladémesure, n'a plus aucune vertu.

Le sport, tel qu'il existe depuis un siècle, a très souvent été utilisé à des fins idéologiques.

Les dictateurs,Hitler et Mussolini en tête, ont vu en lui un excellent moyen d'enseigner à la jeunesse des idées nationalistestout en invoquant d'autres raisons, en apparence très louables: le sport développe le sens de la fraternitéainsi que les aptitudes corporelles.

Aujourd'hui, l'argent étant entré en ligne de compte, il est l'objet de toutesles corruptions: tricheries médicamenteuses, contrats publicitaires mirobolants, etc.

L'éloge de la performanceconduit nombre de sportifs amateurs à ruiner leur santé afin d'avoir un corps toujours plus musclé, afin decourir toujours plus longtemps.

Il est difficile aujourd'hui de parler de la moralité du sport.

Toutefois, pratiquéavec mesure et discernement, il peut avoir une double fonction: une fonction éducative et une fonctiondivertissante. >>> Seconde correction de ce sujet: http://www.devoir-de-philosophie.com/passup-corriges-101500.html. »

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