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Gottfried Wilhelm Leibniz, Nouveaux Essais sur l’entendement humain, Préface

Publié le 31/01/2020

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Gottfried Wilhelm Leibniz, Nouveaux Essais sur l’entendement humain, Préface

D’ailleurs, il y a mille marques qui font juger qu’il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, c'est-à-dire des changements dans l’âme même dont nous ne nous apercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites et en trop grand nombre ou trop unies, en sorte qu’elles n’ont rien d’assez distinguant à part, mais jointes à d’autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de se faire sentir au moins confusément dans l’assemblage. C’est ainsi que l’accoutumance fait que nous ne prenons pas garde au mouvement d’un moulin ou à une chute d’eau, quand nous avons habité tout auprès depuis quelque temps. Ce n’est pas que ce mouvement ne frappe toujours nos organes, et qu’il ne se passe encore quelque chose dans l’âme qui y réponde, à cause de l’harmonie de l’âme et du corps, mais ces impressions qui sont dans l’âme et dans le corps, destituées des attraits de la nouveauté, ne sont pas assez fortes pour s’attirer notre attention et notre mémoire, attachées à des objets plus occupants.

GF-Flammarion, 1966, p. 38.

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« 44.

COMMENTAIRE DE TEXTE -2.

Les exemples de la chute d'eau et du moulin A Le deuxième mouvement éclaircit et justifie cette thèse au moyen d'exemples.

L'accoutumance, c'est-à-dire l'habitude, fait disparaître nos perceptions conscientes.

B.

Mais la disparition des perceptions conscientes ne signifie pas la dispari­ tion intégrale des perceptions: les objets entendus précédemment continuent d'agir sur nos sens et, donc, contribuent à produire des perceptions dans l'âme.

Leibniz fait ici référence à sa théorie du rapport du corps et de l'âme, c'est-à-dire à la thèse de l'harmonie.

Le corps n'agit pas directement sur l'esprit, mais Dieu a créé l'âme et le corps de telle sorte qu'il y ait une correspondance harmonieuse entre ce qui se passe dans l'un et ce qui se passe dans l'autre.

C.

La fin du passage explique la disparition des perceptions conscientes : l'intensité n'est pas assez forte pour soutenir notre attention, si bien que celle-ci se porte sur d'autres objets.

L'esprit est fini, et son attention ne peut se porter que sur un petit nombre de perceptions, donc sur les plus vives.

L:intérêt de ce texte est de montrer concrètement comment des perceptions incons­ cientes sont possibles : notre attention ne nous permet de prendre en considération qu'un petit nombre de perceptions.

-Discussion A.

Les petites perceptions expliquent nos actions Leibniz se sert des perceptions inconscientes pour montrer que les nombreux cas où nous croyons agir de manière arbitraire, sans que notre action soit déter­ minée par aucune cause, sont en fait des illusions : ce sont ces perceptions incons­ cientes qui expliquent pourquoi nous agissons ainsi.

La liberté ne peut donc consister en de tels actes dépourvus de cause.

B.

L'importance du ps~chisme inconscient La possibilité de perceptions inconscientes est importante et annonce les découvertes de Freud.

Néanmoins, celui-ci a donné à cette notion une importance encore plus grande.. »

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