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Le langage et la pensée

Publié le 14/10/2019

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langage

L'hypothèse de Sapir-Whorf

 

Si la pensée est indépendante du langage, elle doit êtte la même quelle que soit la langue que l'on parle. Plus généralement, si la pensée correspond à des éléments déterminés du réel, alors elle est indépendante du langage. Ces hypothèses de base n'ont été que récemment remises en question. Le linguiste suisse F. de Saussure pensait au début de ce siècle que la valeur des éléments linguistiques ne se détermine qu'en contexte, par opposition. Autrement dit, la signification d'un mot n'est pas une entité qui préexiste au langage, elle change selon que de nouveaux mots entrent dans la langue. Saussure traduisait cela en disant que le langage découpe le continuum de la pensée. Cette idée était féconde pour poursuivre l'étude de la structuration du vocabulaire en champs : elle avait des conséquences philosophiques peu claires. Pour la tradition le langage est arbitraire en ce sens que des sons différents (\"bred\", \"brot\", \"pain\", \"pano\", \"panus\", etc ...) servent de signe au même fragment du réel, qui peut même co^pondre à des idées identiques. Avec Saussure l'arbitraire linguistique prend un sens autrement plus profond : se sont les significations elles-mêmes qui sont arbitraires.

capables de comparer des symboles entre eux, et avec leur signification, de façon à déterminer qu'ils étaient synonymes (= componement métalinguistique). L'interprétation de ces résultats fait l'objet actuellement d'importantes polémiques. Pour certains n'ont été mis au jour que des componements élémentaires, et l'on parviendra rapidement à des limitations qui montreront que les primates supérieurs sont incapables d'un véritable componement linguistique. Pour les autres, ces phénomènes soulèvent le problème de fond de comprendre pourquoi, si les primates peuvent manipuler un langage dont les caractéristiques sont proches du langage humain, on n'a jamais rencontré de groupes de primates qui aient développé un tel langage. Cela semble indiquer qu'il y a peut-être derrière le développement du langage humain des phénomènes complexes de rappon à l'environnement et de constitution des groupes. Que les primates ne parlent pas tiendrait moins à la biologie qu'à l'histoire.

langage

« C'est le choix d'une s6ie de r�ponses à ses diff6'entes questions, qui constitue une philosophie du langage, meme si œ peut admettre que la philosophie, en mati«e de langage, est concemœ aussi par d'autres questions (par ex.

origine du langage, dKmition de la v�ri�.

On peut distinguer deux grandes espkes de philosophie linguistique : le 1IWIIaÜs1M et le nominalisme.

On appelle mentalisme toute t�rie qui suppose l'existence d'entitb mentales dont le langage est l'exp ression.

On appelle nominalisme toute th6lrie qui soutient que ractivi� que nous n ommons penser , est essen tiellemen t une activi� linguistique.

Ce n'est pas le langage qui s'explique par la pensœ, c'est la pensœ qui s'explique par le langage.

Le nominalisme suppose en particulier que les enti� g�n&ales n'ont pas d'existence dans le mœde, lequel n'est comp� que d'individus (autremen t dit : il y a Pierre, Marie, Joseph, Madeleine etc .•.

, mais il n'y a pas d'homme-en-g�n�ral).

C'est une t� qui est �gaiement soutenue par une esp«e de mentalisme, le cœceptualisme, qui accorde que les t ermes g�n&aux n'existent que dans l'espriL Le nominalisme assume en outre que les termes �œraux n'œt d'existence que linguistique (il n'y a pas d'id�e g�n�rale, il n'y a que des mots g�n6'aux).

L'opposition mentalismelnominalisme, en rec ouvre une autre (sans tout à fait coïncider avec elle), celle du ratio nallslne et de r empiril�ne.

Descartes est encor e le meilleur exemple de rati onaliste : il soutient que le processus de pe� est ind�pendant de re�rience, qu'il a une structw'e universelle en tout temps et chez tous les hommes, autrement dit qu'il y a un noyau innl de la �.

Dans la cinquiàne partie du Discours tü la Mlthotk (1637), i considà'e qalement que le langage est la meilleure (et la seule preuve) qu'un eue possMe une raison, c'est-à-dire est capable de penser .

Il voulait dire par là que les propriâ& que nous rencontrœs dans l'exercice de la parole supposent l'existence d'une raison ind�pendante de rexpmence.

A l'inverse, les empiristes (par exemple, le philosophe anglais Locke, qui s'efforça de r�futer l'inn�isme camsien), soutiennent que la pe� naft du contact de l'homme avec le mœde ex�rieur ; dans cette gen� des id� à partir des sensations, le langage, qui assure la communicatiœ entre les ho mmes et la transmission des cœnaissances de �n�ratiœ en g6l�ratiœ, joue un rôle essentiel D faut remarquer que toute forme d'empirisme n'ass ure pas un rôle semblable au langage.

Bergson, par exemple, soutient que le langage d�truit la v�ritable pe�.

qui est enti�r ement qualitative, et par co�uent inexprimable dans le langage commun qui doit n�ir ement g6l�raliser.

Il en �suite que l'intimit� de ma � -là où se forme ma personnalit� - est ineffable.

C'est une position quelque peu difficile à soutenir avec des arguments cœvainquants.

Si je pense quelque chose d'ineffable, par d�fmition, je ne puis dire ce que c'est : comment puis- je savoir ce que c'est si je ne puis le dire 1 Bergson doit recourir à une intuition qui me mette directement en cœtact avec fobjet ou le sentiment dont je ne puis dire ce qu'il esL Soit, par exemple, la sensa tion tout-à-fait singul�re que f�prouve en �tant tel morceau de musique.

Quand je dis que cette sensation est singuli«e, je dis simpl emen t qu'elle est ceDe-là que je ressens.

Comme on l'a dit plus haut, communiquer avec autnJ!, suppose �ue je passe par des g�ralités.

En disant à quelqu'üD ce que je ressens, Je doJS ut ÎJSer des mots qu'il comprend.

Il est clair qu'autrui n'�prouvera jamais ce que j'q,rouve à ma place.

Il n'en r&ulte pas que ce que j'� prouve soit ineffable, ni que l'expression du langage quotidien qui peut en parler, �grade mon sentiment Il se trouve simplement qu'�prouver un sentiment et le dire ne sont pas la �me chose, comme œ le voit facilement au seul fait que le mensœge est poss ible.

La positiœ de Bergsœ est à peu prà aussi raisœnable qu'il le serait de reprocher à un cercle de n'�tre pas un rectangle .

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