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L'expérience du bonheur ne peut-elle se vivre que dans l'instant ?

Publié le 19/09/2011

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Le bonheur se vit-il dans l'instant ou dans la durée ? Faire tenir dans le seul instant, n'est-ce pas le confondre avec le bien-être ?

« entière, d'autre part, distinguer l'illusion de la réalité ; on ne dira pas d'un homme qu'il est heureux si son bonheurrepose sur une illusion ; et peut-on le dire heureux si l'oeuvre de sa vie s'effondre à l'heure de sa mort ?L'eudaimonia grecque est la pensée de la vie réussie ; c'est pourquoi Aristote disait qu'on ne peut vraiment juger dubonheur d'un homme qu'après sa mort. Bonheur et éternité. « Notre âme est inquiète jusqu'à ce qu'elle repose en toi » : ainsi saint Augustin invoque-t-il Dieu au début de sesConfessions : le christianisme reprend l'idée grecque de l'eudaimonia en l'étendant à l'idée de vie éternelle ; lebonheur véritable est la félicité éternelle, les instants de la vie en ce monde sont souvent ceux de la misère, d'une «vallée de larmes ».

Kant dira de même que la seule chose dont nous puissions nous assurer est le respect de la loimorale, le désir de bonheur étant remis entre les mains d'un dieu juste juge. III.

Un instant d'éternité. S'il faut se garder de confondre bonheur et plaisir, peut-on pour autant satisfaire la demande de la conscience enne situant le bonheur qu'à l'échelle de l'existence entière, voire de l'éternité ? Le bonheur fragile. Une des justifications du carpe diem est d'abord la fragilité du bonheur, la fragmentation du temps humain : même sinous ne recherchons pas que le plaisir d'un instant, le bonheur est souvent interrompu brutalement et il faut doncsavoir l'apprécier dès le premier instant. Les paradoxes du bonheur des sagesses. On peut d'autre part noter que le bonheur proposé par les sagesses comme le stoïcisme ou l'épicurisme a uneapparence bien différente de la conception ordinaire : lorsque les stoïciens disent que le sage doit être heureuxmême dans la souffrance ou sous la torture, lorsque les épicuriens identifient le bonheur et l'ataraxie, l'absence de mouvement de l'âme, on peut se demander, comme l'a fait Cicéron, s'ils ne jouent pas sur les mots. La joie comme instant d'éternité. Bergson, en insistant sur l'expérience de la joie, apporte peut-être une réponse à cette hésitation entre instant etdurée : dans la joie, nous faisons l'expérience d'un instant qui ne vaut pas que pour lui-même mais nous délivre del'inquiétude de tous les autres instants.

Ainsi une parole d'amour peut-elle constituer un instant de bonheur parcequ'elle donne confiance dans la durée et délivre de la jalousie.

Ainsi l'instant où je comprends quelle est ma vocationprofessionnelle, où je fais l'expérience d'une certitude forte, est-il un instant de bonheur fécond à travers la durée,générateur de durée.

L'instant de bonheur, celui de l'émotion, ne se referme pas sur lui-même mais se convertit endurée. Conclusion. Au terme de notre réflexion, nous voyons qu'il n'y a sans doute pas lieu d'opposer de façon figée l'instant et ladurée, puisque l'instant peut être fondateur de durée, que la durée s'appuie sur des instants privilégiés qui enmanifestent le sens.

La question du bonheur se situera donc peut-être plutôt dans une réflexion sur la qualité desinstants que nous vivons : quelle autorité a mon jugement lorsque je déclare que cet instant est celui du bonheur ?Ce terme a-t-il le sens faible de l'excitation ou du plaisir, ou le sens fort d'un instant qui donne sens à ce que j'aivécu et à ce que je vivrai ?. »

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