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Exposé de la doctrine stoïcienne.

Publié le 29/08/2009

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Au IIIe siècle av. J.-C., les cités grecques ont perdu leur indépendance; la vie civique recule; le monde se globalise. Dans ce contexte troublé, naît une philosophie pour temps de crise: l’école du portique (stoa). Le but n’est plus la recherche du meilleur régime par le citoyen, mais la quête du bonheur par l’individu, dans un monde qui ne dépend pas de lui. La pensée se replie sur l’existence individuelle, confrontée à la nécessité extérieure. Le stoïcisme connu une longue postérité: après le premier stoïcisme (de Zénon, Chrysippe et Cléanthe), le plus brillant fut le stoïcisme impérial (sous l’Empire romain), qui se consacra essentiellement à l’étude de la Morale (Sénèque, Épictète, Marc-Aurèle).

« structure ( hexis ), propre au minéral, la force de croissance ( physis ), propre au végétal, l'âme ( psyché ), propre à l'animal, enfin l'esprit ( noûs ), propre à l'homme. II.

Logique et morale A.

Représentation du monde et liberté de la volonté L'âme humaine est capable de représentation ( phantasia ): elle est modifiée par les choses extérieures qui impressionnent ses sens.

Ce choc est la rencontre et l'interaction de deux «tensions», celle de la chose, celle del'âme.

Réponse à une stimulation extérieure, la représentation implique une certaine activité de l'âme. Si les deux tensions sont en harmonie, la représentation est «compréhensive» (vraie), en accord avec la chose,qu'elle nous livre telle qu'elle est en elle-même.

L'intelligence peut alors donner son assentiment, adhérer à lareprésentation par un acte volontaire libre.

C'est en effet le propre de l'homme que de maîtriser son assentiment, de pouvoir suspendre son jugement: il n'est pas contraint par ses représentations, mais peut en faire usage. L'imagination ( phantasticon ), au contraire de la représentation, ne repose sur rien, elle est une modification de l'âme sans objet extérieur.

L'insensé fait mauvais usage de ses représentations , il s'y laisse prendre, donnant son assentiment à ce qui n'a pas caractère d'évidence.

Reste à comprendre comment la connaissanceet le bon usage de nos représentations ouvrent la voie vers le bonheur. B.

La voie vers le bonheur Une connaissance adéquate du monde nous apprend à distinguer deux sortes de choses: celles qui ne dépendent pas de nous, et celles qui dépendent de nous (cf.

Manuel d'Épictète).

Les premières sont le cours du monde, notre corps, les honneurs, les aléas de la fortune; les secondes, nos jugements, nos désirs, nosopinions, bref, le principe directeur de notre âme, notre liberté de juger. Or, le trouble de l'âme et l'inquiétude du cœur naissent de l'attachement de notre volonté aux premières , qui, nécessairement, nous déçoivent et nous font vivre dans l'inconstance.

Se lier à ce qui ne dépend pas de nous revient à se rendre prisonnier de l'extériorité, à vivre hors de soi-même. C.

La liberté du sage: «endure et abstiens-toi» La seule manière d'atteindre la paix consiste donc à se détacher de toutes ces choses , pour se retirer dans la citadelle imprenable de notre liberté intérieure.

Là, personne ne peut nous contraindre, là nous jouissonsd'une parfaite indépendance, et jamais nous ne serons déçus.

Quoi qu'il arrive, je conserve ma liberté dejugement, je suis hors d'atteinte.

Je considère froidement mes passions *, qui, tout comme mon corps, ne sont que choses extérieures à moi-même, indignes d'attachement.

Le but du sage est d'atteindre l'«apathie»,l'absence de passion, par le refus de consentir à tous les entraînements de son corps.

Je ne suis pas mon corps,celui qui le torture ne m'atteint pas – d'où son acharnement, et la déception du sadique, qui voudrait soumettremon âme, mais ne le peut. Ainsi, dans une quelconque épreuve, le sage ne récrimine pas contre le cours du monde, ne s'emporte pas en vain, mais s'attache au contraire à ce qui dépend de lui : il maîtrise sa crainte, qui seule est terrible, ne se laisse pas entraîner par ses représentations, refuse son assentiment aux délires de l'imagination, reste maîtrede lui-même, libre, tel un roc battu par les flots. D.

«Vivre conformément à la nature» Mais l'attitude du sage ne se confond pas avec une fuite hors du monde ; il doit au contraire consentir à son cours, participer par son acquiescement à l'œuvre de Dieu, en identifiant sa volonté à la volonté divine. Il y a deux moments dans la démarche stoïcienne: se concentrer en soi d'abord, pour mieux communier ensuite,librement, avec le Tout.

La liberté ne consiste pas à se retirer du monde, mais à s'y retrouver chez soi, parce que l'on intériorise et fait sienne la volonté du Tout. Non pas conformer le monde à soi, à ses désirs, entreprise vaine, mais se conformer à la nature. Le malheur de l'insensé vient de ce qu'il néglige de considérer sa subordination à l'ordre de l'univers.Partant, il le subit comme un malheur extérieur à lui-même; au lieu de coopérer à son accomplissement, et d'enêtre ainsi l'auteur avec Dieu, il se fait étranger au tout, et à lui-même, puisqu'il porte en lui une part du souffledivin.

« Nolentem fata trahunt , ducunt volentem » (Sénèque): le destin entraîne celui qui le refuse, mais guide celui qui y consent.. »

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