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La liberté de l'homme est-elle limitée par la nécessité de travailler ?

Publié le 29/09/2005

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Dans quel cas le travail commence t-il à poser problème pour le respect de la liberté humaine ?     Proposition de Plan :   1-Le travail, une nécessité aliénante : Aristote : le travail est l'activité humaine la plus proche de l'animalité. Conception de la Grèce antique. Le travail, expression de la misère de notre condition, asservissement à la nécessité, tâche aliénante réservée aux esclaves. Ceux-ci sont considérés comme les instruments qui libèrent de la nécessité du travail. Pour préserver sa liberté et pour s'épanouir, il ne faut pas travailler car le travail détourne des autres activités, il empêche de devenir humain (avoir le temps de s'instruire, de philosopher, de s'occuper de la politique etc. ). Donc l'idéal grec est de se libérer de la nécessité du travail. Promotion du loisir (otium) qui a sa fin en lui-même et qui se distingue du travail (negocium) qui est une production en vue de produire quelque chose. Nietzsche : Le travail est une police sociale qui entrave la liberté de l'individu.

« NECESSITE, TRAVAIL ET LIBERTE Il faudra montrer que la liberté est chercher du côté de l'autonomie-obéissance à la loi qu'on s'est prescrite- et que, par conséquent liberté et travail ne sont pas antinomiques.

Même si, d'emblée, c'estl'opinion que l'on peut se faire, ce qui fera l'objet d'une premièrepartie : 1 POURQUOI LE TRAVAIL SEMBLE-T-IL LIMITER LA LIBERTE ? La référence au travail, qu'elle soit étymologique, biblique ou plus commune est connotée négativement : il s'agit toujours detransformation de la nature ou de soi, impliquant des efforts, voire de la souffrance.

Dés lors, être voué au travail c'est être destiné àsubir, à être soumis à une nécessité douloureuse.

On peut comprendre qu'une telle perspective ne soit pas envisagée commelibératrice.

L'Homme qui travaille apparaît analogue à la taupe qui oeuvre toute sa vie dans l'obscurité : Aucun horizon, aucune libération en vue, sauf cette autre nécessité qu'est la mort.Soumis à de multiples pressions, dépendant d'un système économique, aliéné par l'argent, plus l'Homme travaille, plus il semble perdresa liberté.A l'inverse, celui que la nécessité ne contraint pas à travailler, celui-là serait libre, non soumis à la contrainte horaire, non dépendantd'un chef ; libre de penser à la physique d'Einstein ou à la métaphysique. Celui qui pourrait se permettre de vivre en autarcie, sans dépendre d'autrui, sans avoir à travailler, celui-là serait donc vraiment librede faire, de penser ce qui lui plaît. Mais serait-ce bien un état de liberté qu'il connaîtrait ? Une telle indépendance qui refuse toute forme de travail implique aussi nécessairement de refuser toute transformation intellectuelle ouplus largement spirituelle de soi.

Cette liberté relève-t-elle encore d'une conception juste de l'Humain ? 2 DANS QUELLE MESURE CETTE LIBERTE EST-ELLE FANTOMATIQUE ? Croire que le travail s'oppose à la liberté c'est occulter les conditions mêmes de l'existence humaine :Vivre pour l'Homme, c'est vivre en société, être en relation avec autrui, être au monde et y être au travail. L'exemple à contrario de Victor de L'AVEYRON nous amène à comprendre en quel sens il y a pour l'Homme deux naissances :l'Homme naît biologiquement ET spirituellement. Cette seconde naissance n'est possible qu'avec le concours d'autrui qui donne son héritage culturel et sert aussi de guide, voire detuteur.Un Homme livré à lui-même serait comme un arbre poussant seul = rabougri ; alors qu'au milieu d'une forêt, il pousserait plus droit.De même que l'Homme ne peut pas être seul, il ne peut pas ne pas être au travail, ce qui ne se réduit pas à avoir un travail : puisquela nature n'a pas tout déterminé chez l'Homme, il a à inventer ses modalités d'existence, à lutter pour survivre, à transformer la naturepour la rendre assimilable. Mais cette relation n'est pas à sens unique : en transformant la nature, l'Homme se transforme lui-même, il évolue, ce qu'il produit LEproduit, c'est à dire qu'en faisant quelque chose, on prend conscience de ce que l'on est capable de faire.Mais alors notre Homme soi-disant libre, parce que séparé des autres et non soumis au travail, n'apparaît-il-pas maintenant comme unpauvre hère-victime de ses désirs, soumis à la tyrannie de ses passions, et susceptible, comme Robinson de perdre son humanité, pourne pas lacultiver ? Force est de reconnaître que la liberté qu'il croyait posséder n'était qu'illusoire.

Elle serait bien plus justement nommée indépendancevoire licence c'est à dire démesure, abus de liberté.Il reste donc à mieux cerner les rapports qui unissent travail et liberté. 3 A QUELLES CONDITIONS LE TRAVAIL EST-IL LIBERATEUR ? S'il est entendu que l'Homme n'a pas de nature humaine, mais qu'on peut parler de condition humaine, au sens aussi où c'est l'Histoirequi définit l'Homme, alors il faut ajouter que cette universalité humaine de condition passe par le fait d'être au travail dans le monde.Il y a donc bien une nécessité du travail, entendu comme transformation non seulement de la nature mais de soi, qui implique dutemps et des efforts pour être réalisée. Mais cela ne condamne pas l'Homme à l'esclavage ou à l'aliénation.D'une part, parce que l'Homme étant un être historique, se construit dans le temps, comme nous le rappelle la dialectique hégéliennedu maître et de l'esclave : par son travail l'esclave se libère et rend le maître dépendant.D'autre part, parce que travaillant l'extérieur (la nature) l'Homme travaille, du même coup l'intérieur (lui-même).

Cette autoproduction,ou auto-réalisation, tant qu'elle dure, est le signe même de la liberté. D'une liberté conçue comme autonomie, loi que l'on se donne, et non démesure ou exception à la règle que l'on s'octroie.. »

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