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Mémoire et vérité

Publié le 20/01/2004

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En effet, questionnant un jeune garçon qui n'a reçu aucune éducation en mathématiques, Socrate fait résoudre à celui-ci le problème suivant: comment construire un carré dont la surface soit le double d'un autre carré? Le jeune garçon parvient à la solution sans que Socrate lui ait rien «soufflé», seulement guidé par les questions de Socrate.Conclusion: les vérités mathématiques ont été «vues» par l'âme avant la naissance, et elles sont en nous. Ce ne sont pas des inventions ou des opinions arbitraires, mais des vérités éternelles qu'il est possible de se remémorer si l'on est correctement aiguillé, et même aiguillonné.Le questionnement du jeune garçon par Socrate est l'exemple-type de ce que Socrate appelle la «maïeutique», ou art de faire accoucher les âmes des vérités qu'elles portent en elle. Car la réminiscence, ou souvenir de la vérité, ne vient pas spontanément ou par hasard. Elle vient sous la stimulation d'un autre, celui qui vous «titille» (comme un taon sur un cheval, dit Socrate) et sait vous poser les bonnes questions. Dans le «mythe de la caverne» de la même manière, l'homme enchaîné depuis son enfance ne se libère pas tout seul, mais il faut le libérer et le traîner dehors, malgré lui. Ce que dit Platon, c'est que l'accès à la vérité - et à la connaissance la plus haute, celle de l'idée du Bien - ne peut se faire que par la médiation d'autrui. C'est une relation de désir, une érotique de la connaissance qui fait passer de l'amour des corps à l'amour des Idées, puis à l'amour de l'idée la plus haute, le Bien.

« qui sera, ce qui fut ».

La mémoire est donc une accession directe à la Vérité.

Ainsi, par exemple, le poète Hésiodeest « l'inspiré des Muses », son chant est « l'hymne merveilleux que les déesses lui ont fait entendre», ce beauchant raconte les premières origines, c'est-à-dire la Vérité.

Aussi, « comme le devin-prophète », Hésiode peut-il sevanter « de révéler des « dessins de Zeus ».

La Vérité est donc, à cette époque, consignée dans la mémoire etcelle-ci est dévolue au poète inspiré, au devin, au roi de justice, c'est-à-dire à des « maîtres de vérité ». B.

La découverte de la vérité comme éveil d'un souvenir endormi dans l'âme Dès qu'il apparaît, le philosophe prend la relève des poètes, des devins ou des rois de justice.

Comme eux, lephilosophe se veut maître de vérité.

Mais cette vérité ne se veut plus religieuse mais rationnelle.

Ainsi, Platonfondant l'Académie choisit-il d'écrire au fronton : « Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre.

» La pensée de Platon est,en effet, imprégnée de considérations scientifiques.

C'est en réfléchissant, en particulier, sur les mathématiques quePlaton revient sur sa théorie de la connaissance.

Ainsi, dit-il, en mathématiques, il convient de distinguer deuxcarrés.

Le premier est celui qu'on trace, c'est-à-dire la figure du carré.

Mais cette figure n'est pas un vrai carrépuisque, par définition, les points, les lignes sont sans dimensions et donc intraçables.

Toute représentation sensibledu carré ne peut donc qu'être une ébauche matérielle grossière.

Il faut donc préférer au « pseudo-carré », au «simulacre menteur » du carré, le vrai carré, c'est-à-dire le Carré en soi, le Carré intelligible, leconcept de carré qui se définit par ses propriétés (quatre angles droits, quatre côtés égaux).

Or ce second Carréexiste, nous dit Platon.

Il existe dans un monde supra-sensible au côté d'une multitude d'autres Idées immuables etéternelles, comme celles de l'Homme en soi, du Triangle en soi, de la Vertu en soi...

Il y a donc, d'une part, le mondesensible, mouvant, en perpétuel devenir, qui n'est qu'une copie imparfaite, une image affaiblie et trompeuse de laRéalité et, d'autre part, le monde intelligible, immuable, éternel, qui est le Modèle immatériel, la Réalité pure, l'objetde la connaissance certaine.

Ainsi, la Vérité se situe, pour Platon, dans un lieu supra-sensible et seul peutl'atteindre le sage ou le philosophe, c'est-à-dire celui qui n'est pas rivé au sensible.

Si le philosophe est « maître devérité », c'est parce que son âme est libre et qu'elle a donc conservé la mémoire des Idées dont elle a eu, autrefois,connaissance dans le Monde des Idées. 1.

La recherche des essences : la réminiscence Socrate montre par l'exemple la nécessité de faire l'hypothèse de la réminiscence.

En interrogeant l'esclave deMénon sur un problème de géométrie, celui-ci finit par trouver la solution alors qu'il semblait l'ignorer : c'est qu'il lasavait depuis toujours mais ne s'en était pas aperçu.

La réminiscence n'est pas un souvenir ordinaire comme lesouvenir d'un événement dans le temps, mais le souvenir d'une autre existence, celle que l'âme menait lorsqu'ellepouvait contempler les essences.

La réminiscence est le souvenir des essences. 2.

Sensible et intelligible Pour Platon, est sensible ce que l'on peut saisir par les sens, intelligible ce que l'on saisit par l'esprit ou l'intelligence,ce que l'on comprend.

Ainsi, la croyance est déterminée par des objets sensibles, alors que la science a pourprincipe des réalités intelligibles.La réalité sensible est celle des objets qui nous entourent.

Soumise aux contradictions, celle du temps notamment,dans lequel chaque chose devient une autre, elle s'oppose à la réalité des essences, ou Idées, dans laquelle chaquechose est ce qu'elle est de toute éternité. SOCRATE: Chez l'homme qui ne sait pas, il y a donc des opinions vraies au sujet des choses qu'ilignore, opinions qui portent sur les choses que cet homme en fait ignore?MÉNON : Apparemment.SOCRATE: Et maintenant en tout cas, ce sont bien ces opinions-là qui ont été, à la manière d'un rêve,suscitées en lui; puis, s'il arrive qu'on l'interroge à plusieurs reprises sur les mêmes sujets, et deplusieurs façons, tu peux être certain qu'il finira par avoir sur ces sujets-là une connaissance aussiexacte que personne.MÉNON: C'est vraisemblable.SOCRATE : En ce cas, sans que personne ne lui ait donné d'enseignement, mais parce qu'on l'ainterrogé, il en arrivera à connaître, ayant recouvré lui-même la connaissance en la tirant de sonpropre fonds. Dans le Ménon de Platon, Socrate démontre que les hommes ont en eux des connaissances sans le savoir,même si cela paraît paradoxal.

En effet, questionnant un jeune garçon qui n'a reçu aucune éducation enmathématiques, Socrate fait résoudre à celui-ci le problème suivant: comment construire un carré dont lasurface soit le double d'un autre carré? Le jeune garçon parvient à la solution sans que Socrate lui ait rien«soufflé», seulement guidé par les questions de Socrate.Conclusion: les vérités mathématiques ont été «vues» par l'âme avant la naissance, et elles sont en nous.

Cene sont pas des inventions ou des opinions arbitraires, mais des vérités éternelles qu'il est possible de seremémorer si l'on est correctement aiguillé, et même aiguillonné. Le questionnement du jeune garçon par Socrate est l'exemple-type de ce que Socrate appelle la «maïeutique»,ou art de faire accoucher les âmes des vérités qu'elles portent en elle.

Car la réminiscence , ou souvenir de la. »

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