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Peut-on se prononcer avec objectivité sur la valeur d'une oeuvre d'art ?

Publié le 24/12/2005

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  Dire « c'est beau » ce n'est pas communiquer notre sensation. 3) La belle oeuvre d'art est une fin en soi. Kant justifie la thèse de l'art pour l'art.  Il n'est pas vrai, moral, agréable, il n'a pas d'autre fin que lui-même. 4) Le beau, la finalité sans fin, n'est pas le privilège de l'art. Nature et oeuvres d'art peuvent produire ce libre jeu des facultés dont le plaisir esthétique est le couronnement. La beauté est naturelle et artistique. Et les deux intéressent le philosophe. La nature peut avoir belle apparence, avoir l'apparence de la finalité, comme si nature et esprit pouvaient être réconciliés. Comme si elle nous signifiait qu'un accord de la sensibilité et de la loi morale est possible.

« 2) L'ordre et l'harmonie .

En effet qu'est-ce qu'un objet parfait ? C'est un objet, qui, étant complet, forme un tout.

Il est l'unité d'une diversité d'éléments.

Mais, pour que cette diversité ne soit pas une pure juxtaposition, il faut unprincipe d'ordre qui harmonise les éléments, substitue à la juxtaposition d'éléments sans lien ni rapport uneinterdépendance de ces mêmes éléments.

« Le beau ne consiste que dans l'ordre c'est à dire dans l'arrangement et la proportion », écrit Bossuet .

Tout ce qui est disloqué, désordonné, démesuré est laid.

Il s'agit alors de trouver la juste mesure, les rapports adéquats, les beaux rapports.

D'où les travaux mathématiques des artistes de laRenaissance recherchant la proportion idéale qu'ils ont cru trouver dans le nombre d'or, déjà utilisé par les grecs(Parthénon). 3) La simplicité .

Ce qui est parfait et l'harmonieux ne peut qu'être simple.

Tout ce qui a l'apparence de la complexité est laid.

La complexité ne doit pas se voir, rien ne doit voiler l'unité.

L'esthétique classique se caractérise par sonrejet de l'ornementation, de la parure, des entrelacs, préférant la ligne droite. 4) L'immobilité et la sérénité .

Représenter le mouvement c'est introduire le désordre. 5) La clarté .

Est beau ce qui est clair, se voit bien, à l'oeil et à l'esprit.

Est laid tout ce qui empêche de voir.

Tout ce que l'on perçoit mal (confusion des sons, des couleurs, des formes) est laid.

les règles de l'harmonie musicale,particulièrement du contrepoint, donnent les moyen d'éviter le pire, la cacophonie.

En peinture, il est recommandéd'utiliser des couleurs lumineuses.

Sont belles les oeuvres claires et distinctes. 6) Conséquence, est beau ce qui est vrai , ce qui rend visible.

« Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable.

Il doit régner partout et même dans la fable » ( Boileau , « Art Poétique » ). 3° Particularité du jugement esthétique Dans la « Critique de la faculté de juger » Kant montre que ce problème plonge la raison dans des antinomies (propositions contradictoires), desantinomies qui ne sont pas ici celles de la « Raison pure » mais de la raison qui juge un bel objet sensible.

Cf.

texte.

Dans ce texte, il montre qu'il existetrois lieux communs sur le goût qui peuvent se présenter sous la forme d'uneantinomie.

Le premier est: puisque le beau est affaire d'appréciationpersonnelle, de sensibilité individuelle, il faut dire: « à chacun son goût » et ne pas attendre qu'un dialogue s'ensuive.

Le second est: on ne dispute pasdu goût.

On ne peut disputer c'est à dire démontrer par des arguments lavérité ou fausseté du jugement de goût et par suite se mettre d'accord.

Onpeut en discuter ( contrairement au jugement gustatif) mais on ne peutproduire un accord des esprits fondé sur des raisons.

Le troisième est: onpeut en discuter et en discuter avec « l'espoir de s'accorder », cet accord ne pouvant cependant pas reposer sur la seule raison car dans ce cas onpourrait en disputer.

Dans la première section de la « Critique de la faculté de juger », consacrée à l'analyse de la faculté de juger esthétique, Kant tente de fonder ce troisième lieu commun.

Il renvoie ainsi dos à dos ledogmatisme esthétique ( le jugement de goût est un jugement deconnaissance) et le relativisme esthétique, de même que l'interprétationrationaliste et empiriste du jugement de goût.

Les empiristes ne sont pasnécessairement relativistes.

Hume par exemple pense que l'accord des jugements est le signe d'une sensibilité physiologiquement commune.

Nous sommes physiologiquement ainsi constitués que certains sons, couleurs, formes nous agréent. Comment fonder ce troisième lieu commun ? En analysant, non pas les caractéristiques de l'objet jugé beau maiscelles du plaisir éprouvé.

De quelle nature est ce plaisir ? Que nous apprend-il sur nous-mêmes ? C.

Le sens commun esthétique. Au début de la « Critique du jugement » Kant propose quatre définitions du beau qui définissent le plaisir éprouvé et partent donc du sujet et non de l'objet. · Première définition : « Est beau l'objet d'une satisfaction désintéressée ». La satisfaction est désintéressée, ce qui signifie que nous ne pouvons l'éprouver que si nous sommes dans uncertain état d'esprit par rapport à l'objet.

Kant ne veut pas dire que la beauté ne nous intéresse pas, que nous sommes indifférents mais que le plaisir esthétique naît lorsque nous n'avons pas le souci de l'utilité (celui qui va enmer dans le seul but de pêcher, qui porte sur elle un regard de technicien, n'éprouvera pas de plaisir esthétique), del'agréable ( celui qui porte un regard lubrique sur un Nu, éprouve une satisfaction charnelle qui est d'un autre ordreque la satisfaction esthétique), du bien ( celui qui apprécie une oeuvre engagée en raison de son caractère moral,éprouve une satisfaction morale qui n'est pas esthétique).

Le beau n'est ni l'agréable ni le Bien.

Certes unesatisfaction peut être morale et esthétique, les deux ne s'excluent pas mais en tant qu'esthétique, elle n'est pasmorale.

A l'encontre de Platon , Boileau, Hegel , Kant affirme que le beau n'est pas le vrai.

Mais il n'est pas non plus le pur sensible puisque le beau ne se réduit pas à l'agréable bien que satisfaction esthétique et sensuelle nes'excluent pas.

Et de cela Hume ne peut rendre compte.

De même qu'une oeuvre d'art immorale peut être belle, de. »

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