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La raison peut-elle atteindre le réel?

Publié le 03/03/2005

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Une hypothèse scientifique est toujours vérifiée dans l'expérience. Elle ne garde donc pas le statut abstrait d'une pure théorie, elle est plutôt comme un dialogue avec la réalité qui répond par oui ou non. 3)      Seule la raison peut atteindre le réel. Les impressions des sens ne saisissent que des images et nous éloignent de la nature réelle des choses. Contre les images, les philosophes et les scientifiques ont souvent préconisé de n'écouter que sa raison. Par exemple, Descartes dit que selon le témoignage des sens, le soleil nous apparaît « gros comme un fromage de Hollande », cependant, la science nous apprend qu'il est beaucoup plus gros.     II : Les apories de l'ontologie.   1)      On peut reprocher à la science de ne découvrir que des parties du réel, jamais le réel en soi. Ce que cherche la raison, c'est à atteindre le réel dans sa globalité, l'être dans son ensemble. C'est la discipline philosophique appelée « ontologie » qui traite de cette difficile question, et ce qu'on peut déjà remarquer, c'est qu'elle ne formule pas de lois vérifiables comme celles de la science, elle ne peut pas vérifier son discours dans la réalité à notre portée par ce qu'elle porte sur la réalité dans son ensemble et celle-ci nous échappe.

« La raison est la faculté par laquelle l'homme connaît le réel(rationalisme). «Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée [...] La puissance debien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'onnomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous leshommes.» Descartes, Discours de la méthode (1637). • Pour Descartes, il faut distinguer, parmi les facultés humaines, la raison dela perception et de l'imagination.

Ces deux dernières ne peuvent pas nousfaire connaître le réel, car la perception est passive et ses objets sontchangeants, tandis que l'imagination est active mais produit elle-même sesobjets et nous coupe du monde réel.• La raison réunit leurs qualités respectives : elle est active et nous met encontact avec le monde extérieur.

Elle nous permet ainsi de connaître lesobjets eux-mêmes malgré leurs changements permanents: on sait par exemplequ'un morceau de cire est le même objet malgré ses changements.• Si le propre de l'homme est d'être rationnel, cela n'empêche pas toutefoisqu'il puisse se tromper.

Mais ce n'est pas, dit Descartes, par manque deraison, mais par un mauvais usage de la raison.

C'est pourquoi Descartestâche d'inventer une «méthode» (voir Descartes*) qui permette de toujoursbien utiliser sa raison et de faire progresser de manière définitive l'édifice de la connaissance. Même par la raison, l'homme ne peut pas atteindre la réalité des choses (scepticisme). «Nous n'avons aucune communication à l'être.

» Montaigne, Essais (1580). • Pour les sceptiques, le problème de la confrontation de la raison au réel nous entraîne dans un cercle vicieux: sinous portons par la raison un jugement sur le réel, il faudrait ensuite juger si ce jugement est vrai, puis juger encoreceTocqueville, Souvenirs (1850).

nouveau jugement, et ainsi de suite.

C'est donc un cercle sans fin, et l'on ne peutjamais parvenir à affirmer «ceci est vrai» de manière définitive.• La philosophie sceptique permet de prendre conscience de la distance qui nous sépare des choses et de tout cequi restera à jamais hors de notre portée.

Elle pose elle-même un problème logique: affirmer qu'«aucuneconnaissance n'est possible», c'est aussi porter un jugement qui prétend à la vérité. La raison peut atteindre, dans le réel, ce à quoi elle donne elle–même sa forme. Dans la Critique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à celle deCopernic.

Le savant polonais mit enfin l'astronomie sur la voie de la sciencemoderne lorsqu'il plaça le soleil au centre de son astronomie et en délogea laTerre (héliocentrisme).

Kant compare le décentrement opéré par Copernic ausien propre: jusqu'alors, on a cherché à résoudre le problème de laconnaissance en faisant tourner le sujet autour de l'objet.

Décentrons l'objet,replaçons au centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à lapériphérie.

Ainsi, affirme Kant, nous pourrons savoir en quoi la connaissanceconsiste au juste et quelles en sont les limites. «Nous ne connaissons a priori des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes.» Kant, Critique de la raison pure (1789). • La «révolution copernicienne» opérée par Kant est la suivante: le réelconnaissable n'est pas indépendant de l'esprit, c'est l'esprit qui lui donne saforme.

Nous ne sommes pas passifs face au monde: c'est nous qui lui donnonsles formes sous lesquelles nous le connaissons.

Kant explique ainsi l'expressionde « révolution copernicienne » : Copernic, ayant découvert que la théoriedes mouvements du ciel perfectionnée par Ptolémée (90-168) ne permetaucun progrès, a rompu le noeud gordien en renversant, en quelque sorte, lafaçon de poser le problème.

Il a fait l'hypothèse suivante : ce n'est pas le cielqui tourne tandis que nous, observateurs, nous restons immobiles, ce sont lesobservateurs, la Terre, qui tournent tandis que le ciel reste immobile.

C'est d'une manière analogue, déclare Kant,qu'il convient de résoudre le problème de la connaissance scientifique : comment une théorie exacte, comme lathéorie newtonienne , est-elle possible et comment avons-nous pu la découvrir ? Renonçons à l'idée que noussommes des observateurs passifs qui attendons de la de la nature qu'elle imprime en nous sa loi.

Au cours duprocessus d'assimilation des données sensorielles, c'est nous, au contraire, qui leur imprimons de manière active,l'ordre et les lois émanant de notre entendement.

Le cosmos qui nous entoure porte la marque de l'esprit humain.Copernic a privé l'homme de sa position centrale dans l'univers physique.

Kant généralise ce relativisme.

Il montre. »

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