Le sens de l'histoire ?
Publié le 30/08/2009
Extrait du document
• La question de savoir si l'histoire a, ou non, un sens est essentielle pour l'homme dans la mesure où elle gouverne son engagement dans le monde. Cependant, comme l'observait Sartre, cette question est peut-être insoluble, puisque toutes les réponses qu'on y fait sont nécessairement des réponses historiques, c'est-à-dire fonction d'un état déterminé de l'histoire. • Donner un sens à l'histoire marque une volonté de conférer un sens à sa propre existence comme à celle de l'humanité. Elle répond à un besoin :
— d'intelligibilité : le sens de l'histoire permet d'expliquer, en fonction de la fin vers laquelle tend l'histoire, les forces qui régissent le tumulte meurtrier, et la confusion apparente de l'histoire des hommes ; — d'espérance : reconnaître que l'histoire a un sens revient à admettre qu'elle tend vers la libération totale de l'humanité : ainsi l'homme échappe-t-il au tragique du hasard ou de l'absurde (les souffrances humaines ne sont plus gratuites) ; — de liberté : en posant que l'histoire a un sens, l'homme s'arrache au joug du destin et prend en main sa propre destinée ; — de puissance : en étudiant son histoire, l'homme peut en dégager des lois, en tirer des enseignements qui lui permettront d'agir sur le futur, de le contrôler. • Cependant, présumer que l'histoire a un sens n'est pas sans dangers : — les individus peuvent être saisis comme les moyens que l'Histoire utilise pour atteindre sa fin (cf. Hegel). D'où une dévalorisation de la personne qui se voit sacrifiée à la nécessité de l'Histoire ; — dans la même perspective, au nom du sens de l'histoire l'on risquera de commettre ou d'excuser les crimes les plus graves en arguant qu'ils sont historiquement inévitables ; — l'affirmation d'un sens de l'histoire peut conduire également au totalitarisme intellectuel, tout fait contrevenant à ce sens, prétendument connu et érigé en dogme, ne pouvant qu'être nié ou travesti, et donc toute réflexion critique interdite (cf. le stalinisme).
« 1a) L’histoire cyclique : Les conceptions du temps font de l’histoire la répétition d’événements identiques : le temps est cyclique, comme le suggèrent les thèmes de la «grande année» et de l’ «éternel retour» chez les stoïciens voire même chez Nietzsche. Tout est fatal de toute éternité et appelé à se reproduire. Rien de nouveau sous le soleil car le développement temporel est pensé à l’image de la succession des saisons naturelles. 2a) L’histoire est un progrès : Hegel a pensé que l’histoire tend vers un but. Elle réalise le destin de l’esprit de l’homme. Ce destin doit conduire à une sorte d’harmonie entre les hommes, la société et le monde qui les entoure. En ce sens, elle constitue un progrès. Si progrès il y a, on ne peut donc pas penser que l’histoire se répète. Si l’histoire n’était que simple répétition, la connaissance historique ne serait qu’une physique historique écrite à l’avance. 3a) Des constantes anthropologiques : Si l’histoire ne se répétait pas, les époques passées nous sembleraient aussi étrangères qu’incompréhensibles. Pourtant, à lire les historiens grecs ou romains, on éprouve comme un sentiment de déjà‐ vu. Cela pour une bonne raison: la nature humaine présente certaines constantes. Il serait bien évidemment absurde de prétendre que l’amour est en quoi que ce soit une passion nouvelle, les composants du sentiment amoureux semblent être les mêmes depuis l’aube des temps. Reste qu’il y a non seulement des histoires d’amour différentes, mais bel et bien une histoire de l’amour.. »
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