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Sigmund Freud et Lacan

Publié le 22/02/2012

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La découverte de Sigmund Freud tient en un mot : l'inconscient. Lui-même en note trois acceptions. L'inconscient désigne les phénomènes qui, tels les actes manqués et les rêves ne sont pas élaborés par la conscience même. Le psychanalyste est alors un spécialiste de la vie imaginaire et la psychanalyse une annexe de la psychologie. Si l'analyste qui explore les profondeurs est méfiant à l'égard des superstructures et que la psychanalyse est une psychologie abyssale, c'est une catégorie psychique que qualifie le mot inconscient.
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« place aux origines de l'histoire le meurtre du père primitif par ses fils qui le mangent ensuite.

Le sentiment deculpabilité qui en résulte suscite l'institution du totem comme substitut du père mort et du tabou à l'égard desfemmes qui lui appartiennent.

Inexact dans ses bases anthropologiques, le livre garde une valeur comparable à celledu «Discours sur l'origine de l'inégalité» de Rousseau, une fois rejetée l'idée d'une réalité historique de «l'état denature».

L'essentiel en est le lien entre le complexe d'Oedipe (la prohibition de l'inceste) et l'organisation sociale.

Lunon comme une histoire mais comme un mythe fondateur (car les «commencements» ne sont pas pensables),«Totem et tabou» retrouve un pouvoir heuristique incomparable.

Et Freud lui-même ouvre la voie d'une autre lecturequ'enrichit ensuite l'hypothèse de la pulsion de mort, lorsqu'il donne comme origine possible de la culpabilité non uncrime réel mais des fantasmes.

Ainsi est-il possible de lire dans «Totem et tabou» —et ce malgré la lettre du texte— l'histoire des fantasmes originaires, produits du conflit qu'introduit la pulsion de mort.

Le «Malaise dans lacivilisation» va dans le même sens, qui montre l'inadéquation non pas conjoncturelle mais essentielle de toutesociété.

Le bonheur n'est pas une valeur culturelle.Dans «Ma vie et la psychanalyse», Freud évaluant son travail écrit: «J'ai ouvert beaucoup de voies et donné biendes impulsions qui pourront aboutir à quelque chose dans l'avenir.

Je ne puis moi-même savoir si' ce quelque chosesera beaucoup ou peu».

La multiplicité et h variété des impulsions sont incontestables.

Leur importance le sembleaussi. Lacan, dans le débat qui déchire la psychanalyse au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, fait le choix d'unretour à la découverte freudienne de la psychanalyse en tant qu'expérience de parole.

C'est ce qu'il signifie lors d'uncongrès qui se tient à Rome en 1953 au cours duquel il lit le rapport : Fonction et champ de la parole et du langagedans la psychanalyse.

Onze ans plus tard, Lacan fonde l'École freudienne de Paris.

Il en prononcera la dissolution,toujours seul en janvier 1980.

La certitude lacanienne que la parole est signe du désir de l'Autre et peut-être dudésir du désir de l'Autre conduit la psychanalyse, ce dont témoignent les Écrits de Lacan, à une manière poétique, àune herméneutique. "Mon Dieu, quelle sentence s'est abattue sur moi ? Dites-moi que je dois avoir encore la force de vivre et d'agir pourla vérité.

Dites-moi que je ne suis pas fou ! Je suis entré dans les ténèbres de pierre.".

Ces ténèbres que désigne lepoète Georg Trakl sont-elles atteignables par la psychanalyse ? La parole de celui qui écrit dans le poème DeProfondis "Es ist ein Licht, das in meinem Munt erlöscht" (Il y a une lumière qui s'éteint dans ma bouche) est-elledéchiffrable par l'analyse ? Le désespoir de Trakl, son oeuvre de déchirure où le déclin, la décrépitude et la mortcomposent "le mutisme d'un jardin dévasté" et désignent "les degrés de la folie dans les chambres noires", nepeuvent se satisfaire de l'appellation "expressionnisme".

Contemporain de l'élaboration de la psychanalyse, la parolemême de Trakl semble en être une émanation désespérée.

Pour Trakl "Eine schwarze Höhle ist unser Schweigen"(Une caverne noire est notre mutisme).. »

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