SUIS JE RESPONSABLE DE CE QUE JE SUIS?
Publié le 10/04/2005
Extrait du document
«
MARX, Introduction générale à la critique de l'économie politique .
« Plus on remonte dans le cours de l'histoire, plus l'individu - et par suitel'individu producteur lui aussi - apparaît dans un état de dépendance, membred'un ensemble plus grand : cet état se manifeste tout d'abord de façon toutà fait naturelle dans la famille et dans la famille élargie jusqu'à former la tribu ;puis dans les différentes formes de communautés, issues de l'opposition et dela fusion des tribus.
Ce n'est qu'au dix-huitième siècle, dans la "sociétébourgeoise", que les différentes formes de l'ensemble social se présentent àl'individu comme un simple moyen de réaliser ses buts particuliers, comme unenécessité extérieure.
Mais l'époque qui engendre ce point de vue, celui del'individu isolé, est précisément celle ou les rapports sociaux (revêtant de cepoint de vue un caractère général) ont atteint le plus grand développementqu'ils aient connu.
L'homme est, au sens littéral, un animal politique, nonseulement un animal sociable, mais un animal qui ne peut s'isoler que dans lasociété.
La production réalisée en dehors de la société par l'individu isolé -fait exceptionnel qui peut bien arriver à un civilisé transporté par hasard dansun lieu désert et qui possède déjà en puissance les forces propres à lasociété - est chose aussi absurde que le serait le développement du langagesans la présence d'individus vivant et parlant ensemble.
»
Mon identité se construit donc, si l'on suit Marx, à partir du fait que je suis un « animal politique », qui appartient àun certain groupe social, et entretient avec lui une relation de dépendance.
En un sens, ma société est alorsresponsable de ce que je suis.
b) ce qui ne dépend pas de moi dans « ce que je suis »
On pourrait compléter cette première partie par une analyse de ce qui ne dépend apparemment pas de nous dans cequi constitue notre identité.
Quelques pistes : le code génétique et tout ce qu'il implique, la culture et la langue, le caractère, etc.
TRANSITION : Tout porte à croire que je ne suis pas responsable de ce que je suis.
Mais si je ne suis pas responsable de ce que je suis, puis-je encore dire que je suis libre ? En minimisant notre responsabilité, n'a-t-on pasatténuer notre liberté ? N'avons-nous ainsi pas la liberté de contribuer à ce que nous sommes, de construire ce quenous sommes ?
Deuxième partie : Liberté et responsabilité.
a) La liberté : le fondement légitime de la responsabilité
La critique de la responsabilité faite en première partie, notamment à partir du texte de Marx, peut nous conduire àrefuser toute espèce de responsabilité.
Nos actes aussi, en effet, pourraient peut-être trouver leur origine dans lesmanières de faire de notre entourage.
Mes fréquentations sont alors peut-être, par exemple, les responsables demes actes.
Mais en même temps, la responsabilité repose sur l'idée de notre liberté.
A partir du texte qui suit, il convient de légitimer l'idée de notre responsabilité..
»
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