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SUIS JE RESPONSABLE DE CE QUE JE SUIS?

Publié le 10/04/2005

Extrait du document

De même si je suis grand, je n'en suis pas responsable. Peut-on généraliser cet état de dépendance à toutes nos propriétés physiques ? Ne puis-je pas agir sur mon apparence, et donc en être le responsable ? On peut faire le même travail avec le caractère : est-il naturel ? S'il l'est, relève-t-il de ma responsabilité ? Mais n'ai-je pas des opportunités de me donner les moyens de changer ? Enfin, avec la culture : tous ceux qui partagent une langue ont-ils la même identité ? On peut parvenir à l'idée que ce qui ne relève pas de notre responsabilité ne répond pas à la question « qu'est-ce que je suis ? » d'une manière suffisamment décisive. Ce qui ne dépend pas de moi, ce dont je ne suis pas responsable, n'est peut-être que la base sur laquelle je vais être libre de construire mon identité.
 
La question de la responsabilité se pose généralement à propos des actes. La responsabilité, en effet, peut se définir comme étant la charge qui revient à l’auteur d’un acte volontaire. Est responsable celui qui doit accepter, voire subir, les conséquences de ses actes – celui qui doit en répondre. Tant sur le plan moral que le plan pénal, la responsabilité est la conscience d’être l’auteur d’un événement. Dans un sens légèrement différent, est « responsable « celui qui s’occupe de telle ou telle charge. Par exemple, si on cherche un financement pour un projet artistique, il faudra aller voir le « responsable « des affaires culturelles.
La responsabilité concerne donc ce que l’on a fait, ce que l’on fait, ce que l’on a à faire. La responsabilité est immédiatement liée à l’action.
Est-elle de même liée à l’identité ? Si je peux être considéré comme responsable de ce que je fais, puis-je selon le même principe me considérer comme responsable de ce que je suis ?
Le simple fait de poser la question : suis-je responsable de ce que je suis ? (et non pas : est-on responsable de ce que l’on est ?) contribue d’ores et déjà à responsabiliser celui qui se pose la question. A quel point suis-je impliqué dans mon identité ? Dois-je répondre de mon identité ?
« Ce que je suis « regroupe des choses aussi variées que mon caractère, mon physique, ma culture, mais aussi mon passé, mes goûts, ma profession, etc. Tout ce qui constitue mon identité dépend-il de moi ?
Etre responsable de ce que je suis, ce serait, relativement aux définitions de la responsabilité que l’on a données plus haut, être en un certain sens la cause de mon identité. Pourtant je peux d’emblée affirmer que je ne suis pas responsable d’ « être «, d’être là, d’être au monde. Mes parents en sont a priori responsables. Ne restent-ils pas ensuite responsables de mon caractère ? De même mon entourage, mes relations, mon appartenance sociale, ne deviennent-ils pas responsables de mes goûts, de mes aspirations ? Mes gènes – et donc ceux qui me les ont transmis - ne sont-ils pas responsables de mon apparence physique ? Mon naturel n’est-il pas le fondement de ma personnalité ?
Mais en même temps, de même que pour l’action, la responsabilité n’est-elle pas la conséquence de notre liberté ? N’est-ce pas parce que l’on était libre de ne pas commettre un crime que l’on peut alors être coupable de l’avoir réaliser ? Contredire l’idée que nous soyons responsables de ce que l’on est, n’est-ce pas alors remettre en cause l’implication de notre liberté dans ce que l’on est ?
A l’inverse, responsables de notre identité, nous pourrions alors en être… les coupables ?
 
Poser la question de la responsabilité à propos de l’identité, c’est donc interroger, dans notre identité, ce dont nous sommes l’auteur, ce dont nous avons à répondre.
La psychologie, la sociologie, la science peuvent nous amener à douter du fait que nous soyons, au fond, responsables de notre identité, responsables de ce que nous sommes.
Que répond la philosophie ?

« MARX, Introduction générale à la critique de l'économie politique . « Plus on remonte dans le cours de l'histoire, plus l'individu - et par suitel'individu producteur lui aussi - apparaît dans un état de dépendance, membred'un ensemble plus grand : cet état se manifeste tout d'abord de façon toutà fait naturelle dans la famille et dans la famille élargie jusqu'à former la tribu ;puis dans les différentes formes de communautés, issues de l'opposition et dela fusion des tribus.

Ce n'est qu'au dix-huitième siècle, dans la "sociétébourgeoise", que les différentes formes de l'ensemble social se présentent àl'individu comme un simple moyen de réaliser ses buts particuliers, comme unenécessité extérieure.

Mais l'époque qui engendre ce point de vue, celui del'individu isolé, est précisément celle ou les rapports sociaux (revêtant de cepoint de vue un caractère général) ont atteint le plus grand développementqu'ils aient connu.

L'homme est, au sens littéral, un animal politique, nonseulement un animal sociable, mais un animal qui ne peut s'isoler que dans lasociété.

La production réalisée en dehors de la société par l'individu isolé -fait exceptionnel qui peut bien arriver à un civilisé transporté par hasard dansun lieu désert et qui possède déjà en puissance les forces propres à lasociété - est chose aussi absurde que le serait le développement du langagesans la présence d'individus vivant et parlant ensemble.

» Mon identité se construit donc, si l'on suit Marx, à partir du fait que je suis un « animal politique », qui appartient àun certain groupe social, et entretient avec lui une relation de dépendance.

En un sens, ma société est alorsresponsable de ce que je suis. b) ce qui ne dépend pas de moi dans « ce que je suis » On pourrait compléter cette première partie par une analyse de ce qui ne dépend apparemment pas de nous dans cequi constitue notre identité. Quelques pistes : le code génétique et tout ce qu'il implique, la culture et la langue, le caractère, etc. TRANSITION : Tout porte à croire que je ne suis pas responsable de ce que je suis.

Mais si je ne suis pas responsable de ce que je suis, puis-je encore dire que je suis libre ? En minimisant notre responsabilité, n'a-t-on pasatténuer notre liberté ? N'avons-nous ainsi pas la liberté de contribuer à ce que nous sommes, de construire ce quenous sommes ? Deuxième partie : Liberté et responsabilité. a) La liberté : le fondement légitime de la responsabilité La critique de la responsabilité faite en première partie, notamment à partir du texte de Marx, peut nous conduire àrefuser toute espèce de responsabilité.

Nos actes aussi, en effet, pourraient peut-être trouver leur origine dans lesmanières de faire de notre entourage.

Mes fréquentations sont alors peut-être, par exemple, les responsables demes actes. Mais en même temps, la responsabilité repose sur l'idée de notre liberté. A partir du texte qui suit, il convient de légitimer l'idée de notre responsabilité.. »

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