Parfums d'Égypte une science millénaire

« roglyphes.

Lorsqu'on y par­ vient, de nouvelles difficultés se présentent : il faut de l'en­ cens, mais lequel parmi les di­ zaines de variétés existantes ? De la myrrhe, mais on en dé­ nombre une quinzaine de sortes ? Du roseau odorant (Acarus calamus ), mais sous quelle forme : tige, graine, racine ? Et ainsi de suite ...

Te l est le casse -tête auque l fut confrontée l'équipe d'an­ thropologues, d'historiens et d'égyptologues qui, à l'initia­ tive du Centre de recherche et de restauration des Mu­ sées de France, a œuvré en partenariat avec l'industriel L'Oréal.

Depuis quelques an­ nées, des travaux menés par des laboratoires scientifiques du secteur de la chimie, de la pharmacie et de l'aérospatia­ le avaient permis de lever le voi le sur la remarquable chi­ mie de synthèse pratiquée par les anciens Égyptiens dans le domaine de la fabrication des cosmétiques, à partir de l'étu­ de du contenu des flacons conservés.

Mais, pour recons- tituer le kyphi, c'est la docu­ mentation écrite qui a servi de base, et les travaux furent guidés par l 'ex pér ience et le savoir-faire d'un « nez », la créatrice de parfums Sandri­ ne Videault .

Le résultat a été présenté le 5 avril 2002 au Ca ire, dans le cadre d'une expos i tion « Par­ fums et cosmétiques dans l'ɭ gypte ancienne », coorgani­ sée par le musée du Ca ire, le Louvre et le Musée archéolo­ gique de Marseille .

L'audace des parfumeurs égyptiens 1 1 faut d'abord obtenir une poudre de plantes broyées et tamisées, parmi lesquel­ les dominent le roseau odo­ rant, la citronnelle et la menthe.

On la mélange à une seconde poudre, faite de genièvre et de souchet odorant .

On arrose de vin de palme, et on laisse repo ­ ser toute une nuit.

Pu is on ajoute des raisins épépinés et des épices, qui macèrent durant cinq jours.

On incor­ pore a lors un mélange d'en­ cens et de miel que l'on a fait réduire, et on laisse de nouveau reposer cinq jours, avant d'ajouter enfin de la myrrhe finement broyée .

L orsque Sandrine Videault versa le vin de palme sur la poudre, des vapeurs lui brû­ lèrent la peau - « ça me pi-. »