Doit-on limiter la science ?

« L'homme ne doit pas limiter son désir de connaître tU•H• Plus l'homme avance dans la connaissance, plus il découvre de nouveaux problèmes qu'il est naturellement tenté de résoudre.

Ainsi en a-t-il toujours été.

Un esprit qui stagne est un esprit qui meurt.

Le désir de connaissance est insatiable S elon Epistemon, répondant aux argu­ ments d'Eudoxe, il y a «tant de choses à savoir », •Le désir de savoir, qui est commun à tous les hommes, est une maladie qui ne se peut guérir, car la curiosité s'accroît avec la doctrine.• René Descartes, La Recherche de la vérité par la lumière naturelle non seulement parmi celles qui «nous sem­ blent possibles » , mais aussi parmi celles «qui sont non seulement hon­ nêtes et agréables, mais encore très nécessaires pour la conduite de nos actions, que je ne sau­ rais croire que jamais personne en sache tant, qu'il ne lui reste toujours de très justes occasions pour en dési­ rer davantage » .

La connaissance va du complexe au plus complexe B achelard , dans Le Nouvel Esprit scien­ tifique, critiquant Des­ cartes , montre que la physique contemporaine n'a plus du tout recours à la méthode cartésienne , qui consiste à passer par degré du simpl e au com­ plexe .

Les problèmes qu 'elle aborde sont ini - tialement complexes .

Ainsi va la marche de la connaissance scien­ tifique: elle com­ plexifie le simple.

L'esprit ne peut pas s'empêcher de penser T out nouveau pro­ blème est un défi pour l 'esprit .

Toute solu­ tion soulève de nouvelles questions.

La vie est en perpétuel devenir .

Il en va de même pour la connaissance.

Un esprit qui cesse de penser est comme une cellule qui cesse de se répliquer .

Limiter la connais­ sance, c'est faire mou­ rir la pensée .

L'homme ne peut pas plus s'empêcher de respirer qu'il ne peut s'empêcher de penser.

Les sciences contemporaines lui ont montré que les connaissances, en s'affinant, soulèvent toujours plus de questions.. »