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Statut de la démarche scientifique : obstacles et limites

Publié le 09/08/2014

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scientifique

4Inversement, le fondement même de la recherche de la lucidité, tant exis­tentielle qu'intellectuelle, est l'affirmation de la nécessité de rechercher la vérité. Exigence qui, dans la science, s'oppose au scepticisme et au principe d'autorité (qui consiste à normer la recherche et la théorie à partir de dogmes préalables) et, dans la philosophie, à toute forme d'obscurantisme qui a pour effet de démobiliser la réflexion, notamment par ces illusions ou contrefaçons de vérité que sécrètent la conception technocratique ou scientiste, les condi­tionnements idéologiques, les attitudes empiristes asservies aux fausses évi­dences et aux préjugés ambiants.

4Parce qu'elle problématise les représentations rassurantes, les idées toutes faites que l'on admet sans effort, l'exigence de vérité a du mal à triom­pher. Sa relativisation, ou au contraire le maintien de sa valeur et de son carac­tère incontestable, sont donc d'un enjeu considérable, et justifient amplement qu'une réflexion soit entreprise pour faire un sort à l'expression évoquée.

 

SUJETS

n La raison a-t-elle à s'occuper de l'irrationnel ?

scientifique

« D'autant que l'ignorance -qui est souvent le corollaire des croyances irra­ tionnelles -est savamment entretenue, avec son cortège de superstitions, par ceux qui ont intérêt à la maintenir pour préserver un pouvoir (cf.

Spinoza, critique des théologiens) ou tout simplement l'exploiter commercialement (cf.

la sous-littérature de la parapsychologie, des «extraterrestres», des prévisions astrologiques, etc.).

De ce point de vue, les mises en garde de Spinoza dans sa correspondance avec Hugo Boxel sur les fantômes n'ont rien perdu de leur actualité.

SUJET • La raison a-t-elle à s'occuper de l'irrationnel? [SÉRIES C.D.E.

Strasbourg, 1991.j • LA VÉRITÉ.

REPÈRES QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION.

-Le vrai, le faux, l'idée de vérité.

Un texte très éclairant de Spinoza peut guider le travail de définition (cf.

Pensées métaphysiques, première partie, Éditions Garnier-Flammarion, pages 352-353).

• Vrai et faux ne qualifient pas d'abord les choses, mais le discours qui est tenu sur elles.

Ainsi, on dit d'un récit qu'il est vrai «quand le fait raconté est réellement arrivé», «faux».

«quand le fait raconté n'est arrivé nulle part».

• fi!r extension, les philosophes disent d'une idée qu'elle est vraie quand elle s'accorde avec son objet : «On appelle Idée vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-même.» • Par métaphore, parler d'or vrai, c'est en fait énoncer un jugement sur une réalité donnée: «ce métal est bien de l'or».

• L'idée de vérité n'est rien en dehors de l'idée vraie (la blancheur n'est rien en dehors du corps blanc).

-Formulation classique des critères de la vérité.

Il semble y avoir en fait deux problèmes : a) Le vrai qualifie-t-il des jugements ou des idées? On sait que Descartes et Spinoza répondent différemment à une telle question.

Pour Descartes, seul le jugement peut être dit vrai ou faux, alors que pour Spinoza une idée vraie est toujours consciente d'elle-même, et n'a pas à être justifiée par autre chose qu'elle-même (verum index sui: le vrai est à lui-même son propre critère).

b} Comment la vérité d'une connaissance peut-elle être établie? La cohérence d'une théorie ne suffit pas à la qualifier comme connaissance.

La philosophie classique définit donc généralement deux critères fondamen­ taux de vérité pour toute théorie à prétention explicative : la cohérence interne et l'adéquation au réel.

Mais cette adéquation reste problématique dans la mesure où elle doit s'inscrire dans une conception qui évite à la fois l'illusion empirique et la spéculation abstraite et arbitraire (cf.

le problème de l'évidence chez Spinoza et Descartes).

Comment la pratique du savant lui-même répond­ elle à cette difficulté? Nécessité d'une réflexion de type épistémologique.

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